Un nouveau démantèlement de la laïcité par Nicolas Sarkozy

jeudi 3 juin 2010.
 

Inaperçu ou presque. Un nouveau démantèlement de la laïcité par le président de la République ! Certes, c’est moins excitant qu’une burqua au coin d’une rue. Ca ne bénéficie donc pas de l’indignation à géométrie variable des pour et des contre réunis cette fois- ci dans une même indifférence. Le Parti de Gauche, alerté par Martine Billard a réagi ! C’est le seul, non ? Voila de quoi il s’agit. Nicolas Sarkozy vient d’annoncer la même mesure de reconnaissance pour les diplômes des universités protestantes que celle déjà prise pour les diplômes de l’enseignement supérieur catholique après l’accord survenu entre la France et le Vatican en décembre 2008. On peut supposer que musulmans et juifs vont nous gratifier bientôt aussi de leurs précieuses qualifications en matière de vérités révélées. Le Conseil d’État avait pourtant réaffirmé en 1984 que le principe du monopole d’État de la collation des grades universitaires s’imposait au législateur. En 1905 le sujet avait donné lieu à une farouche empoignade. 75 départements avaient voulus s’opposer à la loi sur le sujet et je crois me souvenir qu’il ya avait eu une pétition d’un million de signatures organisées par les cléricaux. Là ? Bon….

Dans le discours où il annoncé cette nouvelle capitulation de la République laïque, Nicolas Sarkozy s’est livré à ses habituelles bigoteries de café du commerce. Jugez : « A une époque où l’on s’émeut à juste titre du risque de disparition de certaines espèces vivantes, de certaines langues et de certaines cultures, comment pourrions-nous rester indifférents au risque d’assèchement d’une tradition spirituelle à laquelle nous devons notre idée de l’Homme ? » Beuark ! Notre idée de l’homme, monsieur le président, nous vient de l’antiquité grecque et de la renaissance plutôt que du fatras pouilleux et sanglant des religions qui ont provoqué trois siècles de guerres civile ou larvée dans notre pays. Encore un extrait sur ce ton de prédicateur qui avait déjà fait son charme a Ryad où il avait prétendu devant le gardien des lieux saints de la Mecque stupéfait que Chrétien juif et musulman priait le même dieu bienfaisant et tutti quanti. Lisons saint Nicolas : « Alors que l’économie et la société redécouvrent dans la crise sans précédent qui secoue le monde, un profond besoin d’éthique, alors que le progrès des sciences et des techniques met nos valeurs chaque jour à l’épreuve et que le capitalisme est en quête de morale, le silence des grandes religions serait incompréhensible tant elles sont dépositaires ensemble d’une partie essentielle de la sagesse humaine. » Ce prêche ridicule est-il bien dans le rôle du président d’une république laïque ? A moins qu’en désespoir de cause, et devant l’impuissance de ses propres appels sur le même sujet, il n’ait plus comme autre proposition que l’appel à la prière ? Il est donc utile de rappeler aux esprits fragiles combien l’histoire a démontré que ni la force des prières ni celle des religions n’ont permis le moindre recul de la cupidité qui est la racine du capitalisme. « Nous appelons plutôt nos concitoyens à faire confiance aux mobilisations » conclu le communiqué du Parti de gauche. C’est plus sage en effet !


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