La SNCF veut externaliser son service informatique au profit d’IBM

mardi 15 juin 2010.
 

Trois cents informaticiens de la SNCF ont manifesté mercredi 26 mai à l’appel de la CGT, de l’Unsa, de SUD rail et de la CFDT contre le projet d’externalisation de l’informatique de l’entreprise publique qui doit être cédée à IBM.

Les informaticiens de la SNCF ne sont pas heureux comme Ulysse. Car, en guise de beau voyage, le projet d’externalisation de l’informatique de la SNCF, baptisé du nom du héros mythologique grec, leur promet surtout des délocalisations. Hier, quelque trois cents agents, venus de toute la France, ont donc fait le voyage à Paris pour exiger l’abandon de cette restructuration qui doit permettre à IBM de « faire main basse sur l’ensemble des systèmes d’information » de l’entreprise publique.

Rassemblés devant le siège de la SNCF, près de la gare Montparnasse, à l’appel de la CGT, de l’Unsa, de SUD rail et de la CFDT, les cheminots ont appuyé une délégation venue interpeller la direction et les administrateurs de l’entreprise publique, en particulier les représentants de l’État. « C’est n’importe quoi, ce projet. Externaliser l’informatique, c’est perdre son contrôle. Cela aura des conséquences sur la qualité du service, voire sur la sécurité. Cela revient à confier les manettes de l’entreprise à une autre », s’agace Frédéric, venu de Lyon.

Jacques, un collègue lillois, acquiesce et pointe les conséquences sociales de ce plan. « Que vont devenir les 2 000 informaticiens de la SNCF  ? Que vont devenir les 1 500 prestataires directs  ? » fait-il mine de s’interroger avant de rappeler qu’IBM s’est fait « une spécialité de délocaliser ce genre de service vers les pays à main-d’œuvre à moindre coût ».

Même tonalité du côté des organisations syndicales qui s’inquiètent également de « la perte de contrôle de son informatique par la SNCF » et dénoncent aussi les délocalisations à venir. La délégation n’est pas ressortie les mains vides du siège de l’entreprise. « Une table ronde est convoquée le 14 juin prochain », explique Gilbert Garrel, des cadres et agents de maîtrise CGT, qui a rappelé la détermination de son syndicat à faire échec à cette restructuration.

Pierre-Henri Lab


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