Mais elle est où l’Europe qui protège ? (éditorial du Parti de Gauche)

dimanche 23 mai 2010.
 

L’information se trouve au détour d’une phrase dans un article du Figaro. Le FMI pilotera le programme d’ajustement imposé à la Grèce en échange de l’aide européenne. L’UE a donc déposé entre les mains du FMI le rasoir qui doit saigner les Grecs. Pire encore, cette capitulation lui sert de modèle pour l’avenir. Chaque fois que l’Europe mettra deux euros pour renflouer un Etat, le FMI en ajoutera un, en échange de quoi il aura le droit de tailler et découper lui-même. Cela a commencé dès le dernier plan de sauvetage européen. Le FMI y engage 250 milliards.

C’est plus que les 180 qu’il a dépensés en 2 ans dans le monde entier depuis le déclenchement de la crise financière. L’Europe sera de très loin son principal « client ». Il faut dire que l’Amérique Latine refuse désormais de passer entre ses mains, instruite des souffrances infligées par ce « bon docteur », puis libérée par la révolution démocratique qui lui a rendu sa souveraineté. A force de regarder l’Amérique latine de haut, l’Europe n’a pas vu de ce qui l’attend à son tour.

Les partisans du Traité de Lisbonne prétendaient pourtant donner naissance à « l’Europe qui protège ». Ils vantaient ses nouvelles institutions comme le président de l’Union censé la doter d’un visage et d’un chef. Ce sont eux qui nous ont conduits à ce point d’impuissance et de reniement. Leur fatras ronflant vient de voler en éclats. Dans cette Union, il n’y a pas de solidarité entre Etats. Pas de capacité d’agir face aux marchés financiers qui n’ont aucune crainte de voir arriver la « régulation » promise il y a plus de deux ans et qui n’a pas eu le moindre début de mise en œuvre. Pas de puissance politique fondée sur la délibération populaire.

Ils ont voulu nous lier les mains, détruire les services publics et laisser faire les délocalisations au nom d’une Europe qui se révèle bonne à rien, ne produit aucun acte pour aider les peuples face à la crise et s’est abonnée aux sévices du FMI comme n’importe quel pays du Tiers-Monde. Ils auront à connaître la colère du peuple, c’est sûr. Ce qui ne l’est pas, c’est la voie qu’elle empruntera. Le « non » du 29 mai va fêter son 5e anniversaire. En 2005, la gauche du « non » rassemblée avait pris l’ascendant sur le FN. Une nouvelle course de vitesse est lancée pour incarner l’alternative.


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