150 cadres du PCF (proches de la sensibilité Hue) souhaitent revenir sur le Front de Gauche

vendredi 28 mai 2010.
 

Via l’AFP, 150 “cadres” du Parti Communiste ont annoncé leur intention de remettre en cause la stratégie du Front de Gauche : “Nous disons qu’avec la crise et le résultat des régionales, il faut poser les questions stratégiques maintenant”, et “reconsidérer le Front de gauche du point de vue de sa conception et de ses objectifs”. Ces responsables, qui refusent “l’idée de s’enfermer dans la gauche de la gauche” et pour qui le PCF doit “avoir, avec d’autres, une capacité de rassemblement en s’adressant de toute la gauche” ont fait le choix de ne pas s’identifier à un courant précis du parti, dans le communiqué du moins. Ce qui leur permet de s’inscrire dans la suite des annonces faites récemment par les “refondateurs”, auxquels le communiqué semble se référer et dont nous avons présenté la démarche sur ce blog il y a peu.

Alors qui sont-ils ? À y voir de plus près, ces responsables sont relayés par l’association Communisme21. Cette association est créée en 2006 par des proches de l’ancien secrétaire national Robert Hue - qui a depuis créé sa propre organisation proche du PS. Plutôt identifier comme la frange droite du Parti Communiste, elle s’oppose régulièrement à la fois aux orthodoxes et aux communistes unitaires. Peu active ces derniers temps, elle pourrait par cette annonce réaliser une alliance de circonstances avec les partisans d’une ligne plus identitaire qui souhaitent eux aussi revenir sur la stratégie du Front de Gauche, quoique pour des motifs sensiblement distincts.

À présent donc, la direction du PCF autour de sa Coordination Nationale (sorte de comité central restreint au sein du comité exécutif) va devoir gérer un troisième front lors de ce congrès, face aux unitaires qui souhaitent élargir davantage le Front de Gauche, les orthodoxes revendiquant un renforcement du PCF, et enfin une nouvelle partie proposant une mobilité du parti dans ses alliances, valsant entre gauche anti-libérale et gauche sociale-démocrate et écologiste.Le Congrès s’annonce animé !

PCF : Pour un congrès utile et qui rassemble

Le contexte dans lequel se prépare le congrès de juin 2010 est très différent de celui dans lequel s’est tenu le 34° Congrès en décembre 2008.

Le monde est secoué par une crise d’une ampleur et d’une profondeur inédites – la crise du capitalisme mondialisé. Les peuples en sont les victimes. Et c’est à eux que les marchés financiers exigent que les gouvernements « présentent la note », sous forme de nouvelles cures d’austérité, de nouveaux reculs sociaux.

C’est vrai en France comme partout en Europe, dans des conditions nouvelles après les élections régionales marquées par une large victoire de la gauche. Des millions d’hommes et de femmes sont angoissés devant les conséquences de la crise et l’austérité renforcée annoncée par le gouvernement. Ils aspirent à ce que se rassemblent les forces sociales et politiques qui peuvent s’y opposer et ouvrir d’autres perspectives.

C’est dans ce contexte inédit que les communistes français sont amenés à se poser la question de ce qu’ils doivent faire pour être le plus efficacement utiles au pays et à son peuple. Pour contribuer à inventer avec ces millions d’hommes et de femmes le rassemblement, l’union nouvelle répondant à leurs attentes. C’est à partir de ces réalités internationales et nationales en mouvement que sont posées concrètement les questions de l’engagement communiste, des conditions de la transformation sociale, du communisme, du parti communiste. Trop longtemps repoussé sous la pression des échéances électorales successives, le débat de fond autour de ces questions devient de plus en plus nécessaire et urgent.

Dans ces conditions, le congrès de juin 2010 ne peut être réduit à la simple évaluation de la mise en œuvre des orientations fixées fin 2008, ou à leur « mise à jour » comme le propose la direction du PCF. Et l’on ne peut attendre le congrès « ordinaire » de juin 2011 – qui sera dominé par la perspective de l’élection présidentielle – pour engager le débat de fond sur les réalités nouvelles et les réponses qu’elles appellent.

Ni congrès « ordinaire » ni « congrès d’attente », le congrès de juin 2010 – sans enjeu électoral immédiat – doit être, si les militantes et militants communistes le veulent, un congrès extraordinaire, consacré à lancer et organiser le débat avec toutes et tous sur les questions de fond, en vue de décisions à prendre, tous ensemble et en toute connaissance de cause, au congrès ordinaire de juin 2011. Telle est la proposition que veut exposer cette contribution.

Nous ne partageons pas toutes et tous les mêmes analyses. Nous sommes à l’image de la diversité qui constitue la réalité du Parti Communiste Français aujourd’hui. Pourtant, quelles qu’aient été nos positions ces dernières années, nous partageons les interrogations, les inquiétudes de très nombreux communistes sur le devenir de leur parti. Quelle qu’ait été notre appréciation de la stratégie « front de gauche » nous partageons la conviction qu’il n’est d’autre issue à la crise qui traverse notre parti que de mettre à plat les questions qui se posent.

Dans cet esprit, cette contribution avance un cadre ouvert de questions et de propositions, dans une démarche différente de celle de la plate-forme soumise aux communistes par la direction du parti. Nous souhaitons qu’elle soit, elle aussi, soumise à la discussion de l’ensemble des adhérentes et adhérents.

Crise, mouvement social, régionales : depuis le 34° Congrès une situation nouvelle.

Il y a d’abord la crise. Crise la plus grave depuis la "grande dépression" de 1929, elle connaît chaque jour des développements dramatiques Elle met en cause le capitalisme, ses mécanismes fondamentaux, et met à nu et aggrave ses contradictions. Crise financière et économique, c’est aussi la crise des politiques et de l’idéologie libérales qui ont dominé le monde ces dernières décennies.

Cette crise prend des dimensions sociales et politiques sans précédent, particulièrement en Europe. Après l’effondrement de la Grèce, c’est l’ensemble de l’Union européenne qui est déstabilisée. Le projet européen lui-même est mis en cause, alors que les gouvernements ne voient d’issue que par la fuite en avant dans la soumission aux marchés financiers.

On est entré dans un moment nouveau de l’affrontement de classe à l’échelle mondiale. La crise actuelle révèle une crise profonde – systémique – du capitalisme. Des millions de femmes et d’hommes sont conduits, pour la première fois dans de telles dimensions, à s’interroger, à partir de leur vécu, sur la nécessité et la possibilité d’un "après-capitalisme". Les forces dominantes sont confrontées à la contradiction majeure d’un nécessaire dépassement du capitalisme « actuel » pour pouvoir sauver LE capitalisme.

En face, sous des formes très diverses et souvent inédites, le débat est engagé sur les voies de l’alternative. Partout gagne l’idée que ce n’est pas aux peuples de payer une crise dont ils ne sont pas les responsables mais les victimes. Partout gagne l’idée qu’ils n’ont pas à accepter comme seule issue pour sauver le système des cures d’austérité d’une brutalité insupportable.

Il y a là pour un parti communiste, dans l’analyse et la prise en compte de ces réalités, des questions essentielles concernant tout à la fois sa raison d’être, son utilité, sa stratégie de rassemblement.

Le paysage politique français en ce printemps 2010 n’est plus celui de décembre 2008. C’est sans doute une des conséquences politiques et idéologiques de l’effondrement des dogmes libéraux.

A droite, le résultat des élections régionales a donné la mesure des difficultés auxquelles Sarkozy et son camp sont confrontés pour faire accepter de nouveaux sacrifices, faire payer la crise aux salariés et aux familles, et l’utiliser afin de pousser les feux du remodelage de la société française. Et on ne peut qu’être alerté par le résultat du Front national alors qu’en Europe se confirme une dangereuse poussée populiste.

A gauche, la social-démocratie, en France comme en Europe, est également confrontée à ce retournement de situation. Aux yeux de ses électeurs comme de ses adhérents victimes de la crise, le social-libéralisme comme soumission "réaliste" aux "contraintes" de la mondialisation et du marché capitaliste se trouve « délégitimé ». Notamment dans des couches qui pensaient naguère pouvoir tirer profit des politiques libérales et ont dû déchanter. La social-démocratie en a payé le prix fort avec le décrochage de l’électorat populaire. Ainsi le Parti socialiste - comme d’autres partis sociaux-démocrates en Europe - est placé devant un choix vital : poursuivre dans la voie du social-libéralisme, ou rompre avec lui et se positionner comme porteur d’une alternative « à gauche ».

N’y a t-il pas là des réalités qui dans leur nouveauté appellent confrontation sérieuse d’analyses et de propositions pour définir les stratégies de rassemblement les plus pertinentes et les plus efficaces ?

"Approfondir le Front de gauche" ? C’est dans ce contexte qu’ont eu lieu les élections régionales. Un nouveau paysage politique se dessine. Avec une droite sévèrement sanctionnée, et secouée par ses divisions et ses rivalités. Et une gauche victorieuse comme elle ne l’avait plus été depuis longtemps - avec un parti socialiste qui remporte un succès indéniable sur un positionnement à gauche qu’il veut conforter avec son projet dans la perspective de 2012. N’y a-t-il pas une nouvelle donne à gauche, avec l’influence et le rôle nouveau d’Europe Écologie ?

Quant au résultat du Front de gauche, il mérite une analyse sérieuse, plus approfondie et contradictoire que celle avancée aujourd’hui. Quel bilan d’un Front dont l’ambition était d’ouvrir une dynamique populaire et de bouleverser la donne à gauche ? Quel bilan pour le PCF lui-même, son influence, ses élus ? Il faut aussi entendre l’expérience des communistes dans des régions où ils ont été présents sur les listes d’union avec le PS au premier tour.

L’analyse présentée dans la plate-forme de la direction du Parti constate « l’installation » du Front de gauche dans le paysage politique comme « troisième force politique à gauche ». En revendiquant contradictoirement l’ancrage dans une gauche de la gauche en conflit avec cette gauche dont il dit être la troisième composante.

Poursuivre et approfondir cette démarche ne conduit-il pas à consacrer cette recomposition de la gauche autour d’un nouvel axe PS-Europe écologie ? Avec quelles conséquences pour le PCF lui-même comme force politique ? Comment le PCF se situe-t-il dans le nouveau paysage politique ? Et comment est-il perçu – comment sera-t-il perçu dans les années à venir ? Composante de « la gauche » dans de nombreux conseils municipaux, conseils généraux et conseils régionaux, quel positionnement cohérent au niveau national pour répondre aux aspirations unitaires qui grandissent ?

Le PCF n’a-t-il comme alternative que le retour aux conceptions anciennes de l’union avec le PS, l’isolement, ou bien l’enfermement « à la gauche de la gauche » ? Il ne s’agit pas de se réfugier dans un repli sans issue, ni de récuser toute alliance avec d’autres forces. Aujourd’hui, en ce moment, c’est de la conception même du Front de gauche dans les conditions d’aujourd’hui, bien différentes de celles dans lesquelles il a été créé, qu’il faut débattre. Nous proposons de travailler dans ces conditions nouvelles pour trouver des réponses nouvelles à la question : des alliances pour quoi faire, pour quels objectifs ?

De nouvelles voies pour l’union.

L’aspiration populaire à voir les forces de gauche se rassembler pour permettre de vrais changements grandit. Dans le même temps les communistes français s’interrogent. Certains en viennent à redouter de nouvelles expériences d’union à gauche. C’est d’autant plus compréhensible qu’on n’a pas mené avec eux le débat pour tirer ensemble les enseignements des échecs et des expériences passés, et pour prendre la mesure de réalités inédites appelant créativité et innovation.

C’est dans le combat pour rassembler à gauche pour le progrès social, la paix, la liberté que le PCF s’est autrefois construit comme une grande force populaire et nationale. Pourtant, à la différence de leurs aînés qui ont longtemps gardé le souvenir des conquêtes du Front Populaire et de la Libération, les communistes d’aujourd’hui ont vécu des déceptions douloureuses. Déceptions populaires conduisant à des défaites électorales n’épargnant personne à gauche. Déceptions "communistes" après des périodes d’union se soldant par de nouveaux revers, de nouveaux affaiblissements de leur parti. Et la difficulté à faire "décoller" une dynamique populaire autour du Front de gauche comme les résultats électoraux qui se traduisent encore par des reculs et des pertes d’élus communistes posent de nouveaux problèmes.

Un double risque se profile. Le risque d’une fuite en avant dans des conceptions posant comme une évidence l’impossibilité d’une évolution "à gauche" du PS, et la nécessité qui en découlerait pour rendre l’union possible, que devienne dominante une force nouvelle "réellement" à gauche, dont le PCF serait une composante. Cette conception conduit à son effacement au moment où s’affirme pourtant dans la gauche, dans le pays, le besoin d’un poids et d’une influence communistes plus grands. Le risque du repli sectaire renvoyant "tous les autres" dos-à-dos, en attendant de pouvoir, face à l’échec du libéralisme et à celui de la social-démocratie, faire la démonstration de la supériorité du projet communiste.

Nous comprenons les hommes et les femmes communistes qui se posent ces questions. Beaucoup de ce que disent les uns et les autres est à prendre en considération. Nous qui signons ce texte n’avons pas apporté hier et n’apportons pas forcément aujourd’hui les mêmes réponses. Mais nous souhaitons créer les conditions pour demain y parvenir. Parce que nous sommes des communistes, et ce qui nous lie est bien plus important que ce qui peut à tel ou tel moment nous diviser.

Partir de la réalité, des réalités nouvelles.

Alors, nous voulons en débattre. A partir des expériences vécues, et de ce qu’on aurait pu et dû faire autrement. Mais aussi et surtout à partir des réalités nouvelles. En prenant en compte un élément décisif et pourtant trop souvent absent de nos débats d’hier comme de ceux d’aujourd’hui : "le peuple de gauche" ne peut et ne doit être considéré comme simple "spectateur" des rapports de forces entre les partis et leurs états-majors, voire comme "client" de leurs "offres politiques".

Si le Parti socialiste affirme vouloir se réorienter à gauche c’est parce que son électorat a sanctionné sa dérive social-libérale de 2002 à 2009 et l’a encouragé à "virer à gauche" en 2010. Si nous, communistes, sommes amenés à nous interroger sur la stratégie "Front de gauche" c’est parce que la dynamique populaire qu’elle devait enclencher n’est pas au rendez-vous, et que la victoire de la gauche aux régionales s’accompagne de nouveaux reculs communistes. Nous proposons de mettre cette question au centre de la réflexion et du débat, à partir du congrès de juin 2010 jusqu’à celui de juin 2011.

L’union comme levier de l’intervention populaire

Cette question, c’est celle du mouvement populaire - mouvement des idées, luttes et élaborations de solutions qu’elles engendrent - celle de l’intervention populaire "dans la politique". N’est-ce pas autour de cette question que s’est forgée la conception des partis politiques - notamment des partis de gauche ? N’est-ce pas parce qu’ils s’en sont considérablement éloignés qu’ils sont aujourd’hui en crise et confrontés à un abstentionnisme populaire massif ? L’un des mérites historiques du Parti communiste français a été de promouvoir "l’entrée en politique" de la classe ouvrière et des milieux populaires. L’une de ses principales faiblesses aujourd’hui n’est-elle pas son incapacité à jouer ce rôle dans les conditions de notre temps ?

Que cherchons-nous, les uns et les autres, au-delà de nos différences ou nos divergences, sinon une nouvelle conception de l’union, du rassemblement, qui en ferait un levier pour l’intervention populaire ?

Pour cela, partons des réalités sociales, politiques, populaires. Partons de ce que la crise génère comme exigences et besoin de "radicalité" et de rassemblement. Quelle appréciation portons-nous sur le mouvement social, sur les revendications et les élaborations de solutions qu’il porte, qui contestent par bien des dimensions la domination de l’argent, du capital sur tous les aspects de la vie ? Quelles potentialités ?

Sur quelles réponses concrètes efficaces peut-on se rassembler à gauche ? Avec quelles propositions visant à rendre possible ce qui est considéré majoritairement comme souhaitable – n’est-ce pas cela la fonction première et la noblesse de la politique ?. Certes, chaque parti a sa visée, son projet de société, qui fonde son identité. Mais comment imaginer qu’un parti de gauche pourrait contredire son projet de société en proposant de réaliser au gouvernement les transformations que le mouvement populaire a jugé nécessaires pour faire aboutir ses revendications et ses luttes ? Nous, communistes français, le savons d’expérience : nous avons dû, notamment après le mouvement populaire de 1968, revoir bien des choses dans notre projet de société !

Le rapport entre politique et mouvement social posé en termes nouveaux.

N’est ce pas la question du rapport entre mouvement social et politique qui se trouve posée en des termes nouveaux ? Et dans ce rapport l’articulation entre le mouvement populaire et les alliances politiques à gauche, les rassemblements capables de faire reculer les forces dominantes et d’imposer d’autres choix.

On ne peut pas attendre pour ouvrir le débat sur cette question essentielle. C’est maintenant que les questions sont posées. Déjà bien des femmes et des hommes y réfléchissent, des syndicalistes, des militants associatifs, des chercheurs, des collectifs y travaillent à leur manière. Pourquoi attendre pour mettre à l’épreuve, dans la vie et les luttes réelles, une conception renouvelée du rapport entre politique et mouvement social ? Les urgences de la crise permettent et appellent des formes inédites de rassemblement. Non pas à partir de compromis de sommet, coupés des réalités populaires, mais à partir des attentes et des exigences qui s’expriment dans les mouvements qui mobilisent et traversent la société. Une telle question mérite d’être au cœur des débats des communistes.

Quel parti pour quel communisme ?

Poser la question des relations entre mouvement social, luttes populaires et action politique, c’est engager le débat sur les conditions de la transformation sociale dans le monde et la société d’aujourd’hui. Le débat sur l’utilité d’un parti communiste capable d’initiatives rassembleuses pour apporter des réponses concrètes face à la crise. Des réponses inscrites dans un mouvement d’émancipation humaine, au moment où tant de gens sont confrontés à la crise et s’interrogent sur la possibilité "d’autre chose".

C’est la question du communisme, de ce que nous entendons par communisme, qui se trouve de fait posée. On ne peut réduire a priori le débat sur la transformation du PCF à des questions d’organisation, aussi importantes soient-elles. Surtout si elles conduisent à un retour vers des formules « centralisatrices », voire « disciplinaires » comme certains l’exigent. Ce sont les questions sur le sens de leur engagement, sur les moyens de redresser leur parti, de ce qu’il faut changer pour qu’il soit utile au pays et à son peuple, que se posent les communistes, souvent avec angoisse. Les réponses sont diverses. Raison de plus pour les confronter. Pour en faire l’affaire de tous les adhérents, et au-delà de celles et ceux qui se posent les même questions, pour avancer et construire ensemble les réponses.

Un Congrès qui crée les conditions du débat pour construire ensemble.

Sous prétexte qu’il ne s’agirait que d’une « étape », le congrès ne peut limiter la discussion à une validation sans véritable discussion de ce qui a été engagé. Limité à "l’approfondissement "de la stratégie du Front de gauche, alors qu’il s’agit d’en débattre au regard de l’expérience et des questions posées par la situation politique nouvelle : que va-t-il se passer dans le pays, et en Europe, dans les mois à venir ? Que va—t-il se passer avec le mouvement social, quelles dynamiques dans les luttes populaires ? Comment anticiper les développements à gauche ? Quelles évolutions du PS ? Quelles conséquences de son partenariat privilégié avec les écologistes ?

Nous avons besoin d’un Congrès qui prenne en compte la nouveauté de la situation, les questions et les inquiétudes des communistes, leur besoin de réfléchir ensemble, de confronter leurs idées. Un congrès qui crée les conditions d’un débat sincère et large, sérieux et serein, permettant à toutes et tous de s’exprimer, en faisant circuler l’information, les idées et les propositions. Pas un débat qui divise en demandant de se positionner en pour ou en contre envers une proposition de direction, mais un débat qui rassemble parce qu’il permet à toutes et à tous de participer à la construction commune.

Quant au changement de secrétaire national, qu’est-ce qui oblige aujourd’hui à précipiter le mouvement ? Le lien entre le choix d’une orientation, celui d’une équipe et la mise en place du premier dirigeant est un acquis des communistes dans la vie démocratique de leur parti. En juin 2011, les adhérents du PCF auront à décider souverainement, et dans le respect des statuts du parti, des orientations et de la direction collective la mieux à même de les mettre en œuvre.

Pour un congrès utile et qui rassemble

Nous avons décidé de rester au PCF. Nous croyons à la nécessité d’un parti communiste, même si nous pouvons avoir des vues différentes sur la nature et l’ampleur des transformations à opérer. « Le parti », ce n’est pas seulement sa direction, ses instances. Nous entendons et nous partageons bien des critiques qui leur sont adressé. Notre parti c’est pour nous d’abord des dizaines de milliers d’hommes et de femmes communistes. Nous ne partageons pas du tout l’affirmation selon laquelle « il n’y aurait plus rien à faire de l’intérieur du parti », c’est à dire plus rien à faire avec elles et eux ! Alors, avec elles et eux, nous restons.

Les communistes ont droit à un congrès utile. Nous entendons y travailler. Pour cela nous proposons une autre conception que celle avancée par la direction du parti. Une conception ouverte, à partir des réalités de la crise et du mouvement social. Ce congrès peut être réellement utile s’il décide d’ouvrir le débat sur les questions que se posent les communistes sur le sens de leur engagement dans les conditions du monde présent. Pas un débat "hors-sol", mais un débat bien ancré dans les réalités de la France, et du monde d’aujourd’hui. Un débat qui permette de rassembler, de mettre en commun les intelligences et les expériences de chacun. Un débat qui redonne confiance parce que chacun se sentira respecté et écouté.

Mai 2010

Premiers signataires : ABGRALL Guy (29), ARBEY Claude (90), ARBEY Pierre (90), BALME Alain (30), BANEUX Aline (86), BARBETTE Guy (30), BERNARD Gilbert (17), Berrus Marc (30), BLANCHIER Gérard (17), Blotin Pierre (30), BONNEAU Pascal (24), Borgnard Serge (35), BOUFFET Patrick (17), BOUSSINOT Annette (47), BRAY Michèle (95), CANTELOUBE Marie-Laure (95), CARIN Claudine (14), Carles Daniel (30), CARMOUSE Michelle (17), CERUTI Michel (47), CHAMPARNEAU Gilbert (17), CHAPUT Bruno (39), Chaulet Jean (30), CIRERA Daniel (93), COHEN Denis (93), Collet Andrée (35), Collet Michel (35), CONGUISTI Michel (71), CONGUISTI Michèle (71), CUKIERMAN Henri (95), DAVID Céline (17), DAYET Eliane (17), DELANZY Maryse (47), DELPLANQUE Claude (24), DESVALOIS Jean-Yves (24), DEVILLE Cyril (42), DUPUY Nathalie (17), DURAND Anne-Marie (42), DURAND Daniel (42), DUVOT Denis (76), EL FELHAI Fatima (17), EUGENE DIT RAVET Yves (17), FARRE Jacques (47), Forest Marc (35), FORISSIER Nathalie (42), FOUR Florence (95), FRANÇOIS Jean-Claude (47), FRISONI Yves (55), GARNIER Lolita (17), GAY Nicole (69), GAY Roger (69), GOBERT Marie-Jeanne (14), GOUTMANN Serge (77), GRENIER Michelle (17), GRUNER Michèle (88), GUEDON Patrick (17), GUEGUEN Laurent (95), GUIARD Jacques (17), HATZIG Patrick (54), HEBERT Dominique (17), HOLENKA Patrick (95), ICHMOUKAMETOFF Gérard (14), JACQUET Roland (69), Jan Jacqueline (35), JEHANNO Daniel (95), JLALJI Brahim (17), JOLY Jean-Christophe (14), JUTEL Christian (27), LAMOUR Marie-Claire (93), Lamouroux Claude (30), LANGLAIS Jean-Marc (17), LATERRADE Francine (95), Latreille André (35), LAULOM Jacques (17), LE LANN Eric (92), Le Trionnaire Carol (35), LEDUC Romaric (29), LESER Christiane (95), LESER Jacques (95), Lespagnol Geneviève (35), LEVRAT Viviane (42), LINOSSIER Daniel (42), LUCMARIE Gilles (47), Lunel Wilfrid (35), MAGNON Jean-Paul (75), MAGNON Nadège (92), MAIRAL Jean-Claude (03), MALEPLATE Isabelle (17), MARTIN Denis (71), MARTIN Marie-Claude (71), MARTIN Monique (35), MARTINET Jean (95), MASO Michel (95), MATIFAS Daniel (17), MAURICE Patrick (17), MEFFERTE Françoise (93), MEMAIN Esther (17), MEMAIN Jean-François (17), MESTE Yvon (29), Molle Jacques (30), MOQUAY Marie-France (17), MOTHE Alain (95), Nedelec Michel (35), Nieto Didier (30), OUGIER-BOSCHUNG Charlotte (94), Pafundi Denise (30), PLASSARD hervé (95), PLASSARD Magali (95), POLIDOR Didier (76), Pondemer Claude (35, POURRE Fabienne (94), PRADAL Jean-Michel (37), PROVOST Michel (17), PRUVOST Georges (42), QUINET Eric (01), QUINTAA René (47), RAMBAUD Guy (17), RENARD André (17), RENAUDET René (17), REY Paulette (17), RINALDI Simone (17), ROCHE Claude (42), Rodi Michel (30), Rubio Marcel (30), ruiz julien (33), SAINT-LARY Alain (93), SALLAFRANQUE Patrice (17), SALLE Christine (95), SCIQUOT Danièle (39), SEGUIN Pascale (30), SICAUD Danielle (39), STARASELSKI Valère (93), SUBLARD Gilette (17), TECH Michel (54), TIERCELIN Maryse (35), TOUMAZET Frédéric (95), TOUMAZET Marianne (95), TOUMAZET Michel (95), TOUSSAIN Bernard (17), TOUVRON Thierry (17), TRESSOS Francis (47), ZEEKAFF Jeannine (17).


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