L’Europe "qui protège" a capitulé sans condition au profit de la CIA

dimanche 16 mai 2010.
 

Vous souvenez vous de SWIFT ? Cette agence permet à huit cent établissements bancaires européens de communiquer entre eux et d’échanger des données. Les USA avaient décidés de filtrer le tout dans le cadre de la lutte anti terroriste. Le parlement européen s’était rebellé alors que les gouvernements avaient accepté. Un vote solennel avait donc tout bloqué. Toc, c’est fini. Les larbins ont été rappelés à l’ordre par notre bon maitre. La résolution sur Swift cosignée par les groupes centriste, droite et sociaux démocrate au Parlement européen est un véritable acte d’allégeance au suzerain états-unien ! Après s’être enorgueilli de rejeter l’accord SWIFT en Février dernier, ALDE, SD, PPE, ECR viennent d’accepter lamentablement sa mise en place. Et de quelle façon ! Leur texte commence par des courbettes en tous genres : "le Parlement européen attache beaucoup de prix à l’indispensable coopération transatlantique » ; il "rappelle qu’il voit d’un œil favorable un accord qui permettrait à l’Europe et aux Etats-Unis de renforcer la lutte contre le terrorisme" ; il insiste sur "l’esprit de coopération constructive et de l’honnêteté manifestés par les représentants de l’administration des Etats-Unis ". Certes, le texte insiste sur la nécessité d’une limitation du stockage des données. Bien sur. Mais la hardiesse s’arrête là. Plus un mot de la revendication visant à ne transmettre aux Etats-Unis que des données sélectionnées. En effet vous devez savoir que le système de messagerie financière actuelle ne permet de transmettre que des données "en vrac". C’est-à-dire tout sur vos comptes, d’un coup ! C’est fort, non ?

Le texte couine quand même que ce serait bien d’avoir un engagement des parties à arranger le problème. Bien sur ! L’accord devrait donc pouvoir "être dénoncé immédiatement " si les parties ne tiennent pas leur engagement. Wee ! Bien sur ! On y compte bien, pas vrai ! Le plus dramatique de cette palinodie se trouve à l’article 15. Le Parlement européen y « fait observer que la réciprocité voudrait que les autorités américaines autorisent les autorités de l’UE ainsi que les autorités compétentes des États membres à obtenir et à utiliser des données de messagerie financière et des données connexes stockées sur les serveurs des États-Unis, et ce aux mêmes conditions que celles qui s’appliquent aux autorités américaines » En effet ! Et alors ? Que demandent le parlement et les autres ombres européennes à leur maitre nord américain ? Quoi ? Rien ! Absolument rien. L’Europe qui protège capitule sans condition. Les comptes en banques de tous les européens sont consultables 24 heures sur 24 et sept jours sur sept par les paranoïaques de la CIA et des dix huit agences de sécurité des Etats unis d’Amérique. Ouf ! Signé « l’Europe qui protège ». Bon pour exécution des socialistes européens unanimes après avoir lu la tribune « Europe réveille toi de ce jour dans Libération sous la plume de Martine Aubry et Poul Rasmussen, le président du parti socialiste européen, ça fait même plus de la colère, une fois rendu à ce point.


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