Le Parti de Gauche se félicite de la réussite du Sommet de Cochabamba sur le changement climatique

vendredi 30 avril 2010.
 

Le Parti de Gauche (PG) se félicite de la réussite du Sommet des peuples sur le changement climatique organisé, du 19 au 22 avril, par le président Evo Morales Ayma. Ce sont près de 25 000 délégués de 142 pays issus d’ONG, de mouvements sociaux et politiques, de la communauté scientifique qui se sont réunis à Cochabamba.

La déclaration finale du Sommet, intitulée " l’Accord des peuples" (disponible en français sur notre site), sera soumise avant le 26 avril aux Nations unies dans le cadre des discussions préparatoires à la nouvelle Convention sur les changements climatiques (COP 16) qui se tiendra à Cancun à la fin de l’année.

Le document réaffirme les revendications que les pays de l’Alba avaient formulé lors du Sommet de Copenhague : respect du Protocole de Kyoto comme base de négociation internationale, organisation d’un référendum mondial sur le réchauffement climatique, création d’un tribunal de la justice climatique pouvant rendre des avis contraignants sous l’égide de l’ONU, reconnaissance par les pays industrialisés de leur dette climatique.

Mais il ajoute également de nouvelles propositions qui seront défendues à Cancun :

- demande d’un engagement international pour une limitation de l’augmentation de la température moyenne globale de 1°

- engagement des pays industrialisés à baisser leurs gaz à effet de serre ( GES) de 50 % avant 2020

- proposition de création d’un Fond d’adaptation pour garantir un transfert de technologie vers les pays du Sud

- proposition de création d’un "Tribunal international de conscience" pour protéger les droits des migrants et des réfugiés climatiques

- demande aux pays industrialisés d’allouer annuellement 6% de leur PIB à l’aide au développement des pays du Sud

- demande de la reconnaissance de l’accès à l’eau comme droit fondamental

- rédaction d’une Charte des Droits universels de la Terre-Mère

Le Parti de Gauche a participé activement à la rencontre entre les représentants des mouvements sociaux et citoyens et les chefs d’Etats présents le 22 avril, à l’occasion du « Dialogue entre les peuples et les gouvernements » organisé à l’initiative du président Morales.

Le PG se déclare disponible pour participer, aux cotés des mouvements sociaux, à la réflexion sur l’organisation d’un référendum mondial sur le réchauffement climatique et est également disponible pour répondre favorablement à la proposition formulée par Evo Morales concernant l’organisation de la seconde édition du Sommet des peuples sur le réchauffement climatique en Europe.

Il réaffirme enfin sa volonté de lutter nationalement comme internationalement pour l’intérêt général et pour la planification écologique que sa réalisation suppose.

FRANCK PUPUNAT, CÉLINE MENESES, CHRISTOPHE VENTURA

2) Message pour le Sommet de la Terre-Mère réuni à Cochabamba, par Eduardo Galeano

Malheureusement, je ne pourrai être avec vous. Des entraves involontaires m’empêche de voyager...

Je veux vous dire que j’espère que l’on fera tout ce qui est possible, et l’impossible également, pour que le Sommet de la Terre-Mère soit la première étape vers l’expression collective des peuples qui ne dirigent pas la politique mondiale, mais qui la subissent.

Que nous soyons capables de faire avancer ces deux initiatives du compagnon Evo, le Tribunal de la Justice Climatique et du Référendum Mondial contre un système de pouvoir fondé sur la guerre et le gaspillage, qui méprise la vie humaine et sonne la fin des bienfaits terrestres.

Que soyons capables de parler peu et de faire beaucoup. On nous a fait, et qu’on continue de nous faire, de graves dommages, en Amérique latine l’inflation de baratin est plus nocive que l’inflation monétaire. Et aussi, et surtout, nous sommes fatigués de l’hypocrisie des pays riches, qui sont entrain de nous laisser sans planète tandis qu’ils prononcent de pompeux discours pour dissimuler leur destruction.

Il y a ceux qui disent que l’hypocrisie est l’impôt que le vice paie à la vertu. Les autres disent que l’hypocrisie est l’unique preuve de l’existence de l’infini. Et la rhétorique de la “communauté internationale”, ce club de banquiers et de guerriers, prouve que les deux définitions sont correctes.

Je veux célébrer en revanche la vraie force qu’irradient les mots et les silences qui naissent de la communion humaine avec la nature. Et ce n’est pas par hasard que ce Sommet de la Terre-Mère se déroule en Bolivie, cette nation de nations qui se redécouvre elle-même au bout de deux siècles de mensonges.

La Bolivie vient de célébrer les dix ans de la victoire populaire dans la guerre de l’eau, quand le peuple de Cochabamba a été capable de battre une entreprise californienne tout-puissante, propriétaire de l’eau par l’oeuvre et la grâce d’un gouvernement qui se disait être bolivien et était très généreux avec l’étranger.

Cette guerre de l’eau a été l’une des batailles que cette terre continue de livrer pour défendre ses ressources naturelles, c’est à dire pour défendre son identité avec la nature.

Il y a des voix du passé qui parlent au futur.

La Bolivie est l’une des nations américaines où les cultures indigènes ont su survivre, et ces voix résonnent maintenant avec plus de force que jamais, malgré la longue période de persécution et de mépris.

Le monde entier, étourdi comment il est, déambulant comme un "ciego en tiroteo" [1], devrait écouter ces voix. Elles nous apprennent que nous, les humains, faisons partie de la nature, nous sommes parents de tous ceux qui ont des jambes, des pattes, des ailes ou des racines. La conquête européenne a condamné pour idolâtrie les indigènes qui vivaient cette communion, et pour avoir cru en elle ils ont été fouettés, égorgés ou brûlés vifs.

Depuis la Renaissance européenne, la nature est devenue une marchandise ou un obstacle au progrès humain. Et jusqu’à aujourd’hui, ce divorce entre nous et elle persiste, à tel point qu’il y a encore des gens de bonne volonté qui sont émus par la pauvre nature, si maltraitée, si blessée, mais en la voyant de l’extérieur.

Les cultures indigènes la voient depuis l’intérieur. En la voyant, je me vois. Ce que je fais contre elle, est fait contre moi. Je me trouve en elle, mes jambes sont aussi le chemin qui la parcourt.

Célébrons donc ce Sommet de la Terre-Mère. Et j’espère que les sourds écoutent : les droits de l’homme et les droits de la nature sont deux noms de la même dignité.

Vuelan abrazos, depuis Montevideo.

Eduardo Galeano

1)

1) Bolivie : ouverture de la conférence des peuples sur le changement climatique

Ce mardi 20 avril a été inaugurée officiellement, à Cochabamba (Bolivie), la Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement climatique et les Droits de la Terre-Mère avec la participation de plus de 10 000 délégués venant de 136 pays. Parmi les délégations la représentation équatorienne regroupe environ 400 personnes.

Durant la cérémonie d’inauguration le président de l’État Plurinacional de la Bolivie, Evo Morales, principal promoteur de la conférence, a parlé du changement climatique comme effet de l’exploitation des ressources naturelles part le système capitaliste qui a détruit la nature d’une manière féroce, prenant le "progrès" comme prétexte.

Les participants de la Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement climatique et les droits de la Terre-Mère débattront jusqu’à jeudi autour de 17 ateliers thématiques afin de poser d’autres options face aux résolutions du Sommet de Copenhague.

Ce mardi s’est déroulé un atelier sur les causes structurelles du changement climatique. L’événement a eu lieu dans le Colisée d’Univalle. À cette réunion la Ministre Coordinatrice du Patrimoine, Marie Fernanda Espinosa, a participé en tant que représentante de l’Équateur et á ses côtés Álvaro García Linera, Henry Leff Zimmerman, Edgardo Lander et Fred Magdoff.

La Ministre Marie Fernanda Espinosa a présenté l’Initiative Yasuní ITT fondée sur le principe de responsabilité solidaire, pour laquelle l’Équateur cherche l’adhésion de la communauté internationale, afin de laisser sous terre 900 millions de barils de pétrole dans la zone du Yasuní ITT [1].

Elle a rappelé l’importance de l’Initiative pour la protection de l’une des plus importantes réserves de biodiversité de la planète, où vivent des villages qui se trouvent en isolement volontaire comme les Huaorani, Tagaeri et Taromenane. Elle a lancé un appel pour le respect des processus de négociation des Nations Unies : “Nous ne laissons pas hypothéquer le système multilatéral des Nations Unies par les intérêts de quelques-uns, il faut remettre ce processus de négociation en cause”, a-t-elle conclu.

Demain, mercredi 21 avril, la Ministre Espinosa aux côtés de Ricardo Patiño, Chancelier équatorien, offriront une conférence de presse avec pour objectif de faire connaître l’initiative Yasuní ITT et d’en renforcer les appuis. Cet conférence de presse se déroulera à 11h30, heure de Bolivie, dans le salon d’architecture d’Univalle.

Ministère Coordonnateur du Patrimoine

http://www.primitivi.org/spip.php?a...


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