Jean Luc Mélenchon dans Voici... De l’art de parler politique dignement en toutes circonstances…

jeudi 29 avril 2010.
 

Tout arrive. Je m’amuse. Hier, pour la première fois de ma vie j’ai acheté l’hebdomadaire people (et très voyeuriste) Voici. Pourquoi ? Sur une double page avec photos, mon camarade Jean-Luc Mélenchon était interviewé. Que mes amis puristes ne poussent aucun cri, Jean-Luc est resté fidèle à lui-même : il n’y parle que de politique. Certes, avec plus de légèreté et d’humour que d’ordinaire, mais sur le fond toujours la maxime romaine, revenue au goût du jour pour les pégistes, « dignitas et gravitas ».

Pas d’hypocrisie chers lecteurs, ce journal est la simple version papier d’émission TV du type de celle de Thierry Ardisson, Laurent Ruquier ou d’autres encore, dans lesquelles tous les responsables politiques s’expriment. C’est un mélange (ici totalement déséquilibré, il est vrai) de futilités déconcertantes, accompagnées de seulement deux pages de politique. Concernant ces dernières, le problème n’est pas « d’être » dans Voici, mais bien ce que l’on y dit.

Je précise que cet hebdomadaire vendu à plus de 480 000 exemplaires est lu par plus de 4,5 millions de personnes. Cela fait réfléchir, non ? Quand plus de la moitié de nos concitoyens ne vont plus voter, ne lisent plus aucun des journaux politiques, rechercher tous les médias possibles pour se faire entendre et se faire comprendre (sans se prêter à une quelconque vulgarité), me semble indispensable. Ne pas le faire serait une bêtise. Personnellement, quand Olivier Besancenot fut l’invité de Michel Drucker, je n’étais pas choqué, mais plutôt envieux de ce coup de projecteur qui fut mis sur lui. J’avais d’ailleurs trouvé l’émission très digne. Ici, c’est la même chose.

Faut-il le préciser ? Ce n’est pas toujours nous qui choisissons le terrain sur lequel se mène la lutte idéologique contre le système, mais partout où nous pouvons la mener, nous nous y rendrons. Jean-Luc Mélenchon n’a rien à démontrer dans sa détermination contre le pouvoir d’une caste médiatique. Cela lui a déjà valu d’être interdit d’émission sur France 2 par Mme Arlette Chabot (qui le compare honteusement à Le Pen !). Dans Voici, il revient sur cette critique des médias. Franchement, bien joué, non ? Ceci étant, comme les autres responsables du PG, je connais mes classiques. Je sais qu’il faut une autre culture de masse que celle proposée dans ce type de publication qui formatent dangereusement ceux qui ne liraient que cela. J’ai lu Antonio Gramsci et mesure l’enjeu de la bataille culturelle, et de former "un nouveau sens commun, et par conséquent une nouvelle culture et une nouvelle philosophie qui prennent racine dans la conscience populaire avec la même force et le même caractère impératif que les croyances traditionnelles."

Mais enfin, l’interview de Jean-Luc m’a aussi fait rire. L’humour est également une arme politique. Ne la boudons pas. "L’homme ne vit pas que de politique" disait un de mes maîtres. Un autre ajoutait "Pour diner avec le diable, il faut une longue cuillère", et celle de Jean-Luc a la bonne distance.

Bon, ceci dit, que personne ne se sente obligé d’aller acheter Voici cette semaine. Il est bien plus utile de lire sa dernière tribune sur les retraites publiée dans le quotidien Libération . Toujours la même ligne, défendre nos idées, partout où c’est possible…


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