Poèmes pour la maison

mercredi 20 juillet 2011.
 

La vieille maison abandonnée (Alphonse Lamartine)

Le mur est gris, la tuile est rousse, L’hiver a rongé le ciment ; Des pierres disjointes la mousse Verdit l’humide fondement

La porte où file l’araignée, Qui n’entend plus le doux accueil, Reste immobile et dédaignée Et ne tourne plus sur son seuil.

Les volets que le moineau souille Détachés de leurs gonds de rouille, Battent nuit et jour le granit, Les vitraux brisés par les grêles Livrent aux hirondelles Un libre passage à leur nid !

De la solitaire demeure Une ombre lourde d’heure en heure Se détache sur le gazon : Et cette ombre, couchée et morte, Est la seule chose qui sorte Tout le jour de cette maison !

A l’heure où la rosée s’évapore Tous ces volets fermés s’ouvraient à sa chaleur, Pour y laisser entrer, avec la tiède aurore, Les nocturnes parfums de nos vignes en fleur.

La mère de sa couche à ces doux bruits levée, Sur ces fronts inégaux se penchait tour à tour, Comme la poule heureuse assemble sa couvée, Leur apprenant les mots qui bénissent le jour.

Moins de balbutiements sortent du nid sonore, Quand au rayon d’été qui vient la réveiller, L’hirondelle au plafond qui les abrite encore, A ses petits sans plume apprend à gazouiller.

Et les bruits du foyer que l’aube fait renaître, Montaient avec le jour, et dans les intervalles, Des aboiements du chien qui voit sortir son maître Les Claviers résonnaient dans le chant des cigales. (Cours familiers de littérature)


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