De quoi le communisme est-il le nom ?

samedi 20 mars 2010.
 

La société Louise-Michel, qui avait organisé un atelier lors de l’université d’été du NPA à Port-Leucate, a tenu quatre tables rondes à l’université de Paris-VIII à Saint-Denis les vendredi 22 et samedi 23 janvier sur le thème des « Puissances du communisme ». Cette association, lors de son appel constitutif en juillet 2009, affirmait que « la religion du dieu marché est morte » et qu’elle visait à « donner à la critique du capitalisme un contenu émancipateur, individuellement et collectivement, en portant la critique à la racine des choses ».

La société Louise-Michel se présente comme un « lieu indépendant de recherche, de débats et d’éducation populaire ». Elle a jugé que, dans une phase où même la gauche radicale a quelques difficultés – c’est le moins qu’on puisse dire – à s’unir au plan politique en vue des prochaines élections régionales, il était opportun d’élargir leur cercle à diverses composantes du « marxisme universitaire » et d’inviter quelques individualités qui apportent à la question « De quoi le communisme est-il le nom  ? » leur réflexion singulière.

C’est ainsi qu’on a entendu avec intérêt, dès vendredi, les interventions d’Étienne Balibar, d’Isabelle Garo, de Stéphane Rozès. Étaient attendus, entre autres, pour le lendemain  : Slavoj Zizek, Thomas Coutrot, Christian Laval…

Étienne Balibar a traité du quadruple aspect par lequel le communisme a été à la fois une idée, une théorie, un modèle et un spectre. Cette conception tout à fait historique l’a amené à se poser brillamment la question « Qui sont les communistes ? »  : « Le nom couvre tout. Nous n’avons pas à opérer de sélection. […] Il y en aura encore besoin après la révolution. […] et le communisme (signifiant flottant), porteur du pire et du meilleur, ne peut se réduire à une façon de radicaliser le socialisme. »

À la question de savoir si le communisme existe indépendamment de son histoire, Henri Mahler, responsable de l’Acrimed (Action critique médias), a d’emblée répondu : « Le communisme est intégralement historique ou n’est rien. » De même, il est indissolublement « historique et utopique ». Il n’est pas un idéal, ni un rêve, ni une promesse mais il conditionne la réalisation idéelle d’un « pari » qui réponde aux exigences du présent. Hommage a été rendu au philosophe marxiste Daniel Bensaïd, récemment décédé, auteur de Marx l’intempestif et du Pari mélancolique et directeur de la revue Contretemps (1). Si « le marxisme universitaire » était bien représenté, le monde du travail ouvrier ne semblait pas avoir été sollicité ou « intéressé »…

Arnaud Spire

(1) Le numéro 4, paru en décembre 2009, de Contretemps, anciennement Revue de critique communiste, contient un dossier pluriel sur ces questions.


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