Le socialiste Socrates privatise en série

samedi 20 mars 2010.
 

Pour réduire ses déficits, le Portugal veut se désengager de 18 entreprises publiques.

Le gouvernement portugais du socialiste José Socrates a annoncé mardi un plan de privatisations. Lisbonne est sommé par Bruxelles de réduire ses déficits. Le même jour, l’exécutif avait présenté au Parlement son programme de stabilité et de croissance, dans lequel l’estimation du montant de la dette publique pour 2010 était revue à la hausse, passant de 85,4 % à 86 % du PIB.

L’État compte dégager ainsi 6 milliards d’euros, dont 1,2 milliard dès 2010. Une économie de bout de chandelle, qui ne représente pour cette année que 0,73 % du PIB. Dérisoire face à un déficit estimé à 8,3 % du PIB.

Ce désengagement de l’État prendrait la forme de privatisations pures et simples ou bien de simples cessions de participation. Sont concernés le secteur énergétique, mais aussi la branche fret de la compagnie des chemins de fer ou les activités assurance de la Caisse générale des dépôts. Les premières entreprises visées seraient la BPN, une banque d’investissement nationalisée en pleine crise financière, et ANA, qui gère les aéroports portugais.

Le président portugais de la Commission européenne, José Manuel Barroso, est aux anges. « Ce qui nous a été présenté jusqu’ici nous semble crédible, ambitieux mais réalisable », a-t-il déclaré lundi. Depuis le krach de l’automne 2008, les États européens se sont fortement endettés afin de prendre à leur compte les difficultés des institutions financières. Les gouvernements vendent aujourd’hui leurs bijoux de famille pour faire face à leurs déficits. En fait, c’est tout le secteur public qui fait l’objet d’une cure d’austérité contre laquelle les fonctionnaires sont massivement descendus dans la rue le 5 février dernier et le 4 mars.

Gael de Santis


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