Le Parti de Gauche s’indigne des propos menaçants à l’égard des journalistes tenus par Eric Besson dans les studios de RMC le 9 février dernier. En affirmant qu’ils devaient être « passés à la kalachnikov », le pouvoir actuel cherche à faire pression sur ceux des journalistes qui oseraient lui tenir tête.

L’exercice d’une fonction républicaine implique de la part des hommes politiques un certain nombre de responsabilités notamment celle de ne pas inciter à la haine ou à la violence. Nicolas Sarkozy et Eric Besson sont en la matière des récidivistes. Ils bénéficient d’une impunité qui n’a pas cours dans les démocraties voisines où de tels propos auraient déjà entraîné, pour le moins, la démission du ministre en cause.

En humiliant des journalistes dans l’exercice de leur profession, en sapant l’indépendance et le travail de l’audiovisuel public, en cherchant à contrôler l’information via la collusion avec des grands groupes économiques, et en menaçant les journalistes, le chef de l’Etat et ses partisans s’en prennent aux fondements même de notre démocratie. Ce procédé ne fait pas honneur à la République et vise à détourner l’opinion des vrais problèmes qui touchent le pays : le chômage, la précarité, l’injustice sociale pour n’en citer que quelques uns.

L’offensive de Besson s’ajoute à la domination qu’exercent déjà les grands groupes économiques proches du pouvoir sur les organes de presse de notre pays. Ces pressions conjuguées privent les citoyens du droit à l’information indispensable pour leur permettre de se forger une conviction libre par l’échange contradictoire et argumenté. Les droits des journalistes doivent être défendus car comme l’énonce la charte déontologique des journalistes européens : « la responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l’égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics. Le droit à l’information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de l’être humain ».