La République est ternie par les propos de Mme Penchard (Communiqué de la Commission Outre-mer du Parti de Gauche et des Comités de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et de la Guyane)

mardi 23 février 2010.
 

Le Parti de Gauche condamne avec force les propos tenus par Madame Penchard et déplore que le Président de la République, qui se doit d’être le garant des institutions républicaines, n’ait pas pris à son encontre les mesures qui s’imposent.

Les outre-mers ne se résument pas à un seul territoire

Au delà de l’Outre-Mer, c’est la République elle-même que ternissent les propos de Madame Penchard : la chose publique est celle de tous et non de telle ou telle communauté et privilégier un territoire aux dépens des autres relève, si ce n’est du plus vil clientélisme, d’un communautarisme incompatible avec les valeurs républicaines, qui imposent aux ministres de travailler au bien commun.

Jeudi soir à Cayenne, Nicolas Sarkozy s’est refusé à condamner les propos tenus par Marie-Luce Penchard, Ministre UMP en charge de l’Outre-Mer et candidate aux élections régionales en deuxième position sur l’une des deux listes de droite qui s’affronteront en Guadeloupe.

Loin de se résumer à un simple prétexte de polémique politicienne, ce qu’a dit Madame Penchard lors d’un meeting tenu samedi dernier aux Abymes est pourtant très grave. Avant d’ajouter « même si je vis en métropole, mon cœur est ici et restera ici ! Et je n’ai envie de servir qu’une population, c’est la population guadeloupéenne ! », seul propos repris en boucle par la plupart des médias et ses contradicteurs socialistes, la Ministre avait, par des propos très explicites et parfaitement inacceptables, mis en concurrence les territoires relevant de sa compétence : « Il y a des enjeux considérables, financiers, nous en sommes à une enveloppe de près de 500 millions d’euros pour l’Outre-Mer et cela me ferait mal de voir cette manne financière quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de la Réunion, au bénéfice de la Martinique et demain dire " Enfants de la Guadeloupe, je ne suis pas capable d’apporter quelque chose à mon pays ! " ».

La droite au pouvoir se moque-t-elle à ce point des Martiniquais, des Réunionnais, des Guyanais et de tous nos concitoyens des autres territoires et pays d’outre-mer ? Plus généralement, les 2,55 millions d’habitants des onze territoires qui constituent la population croissante de l’Outre-Mer (sans compter les 1,2 millions d’originaires résidant en métropole ou à l’étranger) peuvent-ils désormais faire confiance à Madame Penchard après des tels aveux de partialité ? D’autre part, les mouvements sociaux de l’année dernière ont révélé la convergence des problématiques des Outre-Mers, à commencer par des difficultés structurelles de développement, une logique de « profitasyon » généralisée, un coût de la vie trop élevé et des taux de chômage et de précarité très supérieurs à ceux observés en métropole. Ce n’est donc pas en opposant les territoires les uns aux autres que des mesures concrètes et efficaces pourront être apportées en réponse aux difficultés cumulées que rencontrent nos populations ultra-marines.

Au delà de l’Outre-Mer, c’est la République elle-même que ternissent les propos de Madame Penchard : la chose publique est celle de tous et non de telle ou telle communauté et privilégier un territoire aux dépens des autres relève, si ce n’est du plus vil clientélisme, d’un communautarisme incompatible avec les valeurs républicaines, qui imposent aux ministres de travailler au bien commun.


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