Avec le Front Lorrain de Gauche, c’est Lorraine cœur d’acier

lundi 15 février 2010.
 

NANCY DANS LE FROID

A Nancy, je suis venu soutenir le Front Lorraine de gauche. C’est un nid de rebelles. En plus des miens, des écolos alternatifs (dont la tête de liste régionale), gauche unitaire, m’pep et ainsi de suite, il y a les communistes du bassin sidérurgique qui ont décidé de faire équipe avec le « Front Lorraine de gauche », sept conseillers généraux communistes sur huit en Meurthe et Moselle, la jeunesse communistes et bien d’autres. On ne sait pas ce que ça donnera sur le plan électoral. Mais tout ce qui est gagné en fraternité n’est pas près de se perdre.

LORRAINE CŒUR D’ACIER

J’ai fait le saut ici, à Nancy, depuis Strasbourg. Par la même occasion je découvre les militants locaux du Parti de Gauche venus en délégation des quatre départements de la région. Ceux-là ne montent jamais à Paris. Et ils sont si loin des circuits de transport rapide ! Puisque j’y suis, je dois mentionner, à l’intention des amoureux du rail comme je le suis moi-même, que j’ai découvert aussi la gare « Lorraine TGV ». Une merveille avec une enseigne lumineuse gigantesque, pas écolo pour un rond ! Mais elle est installée en plein champ selon la tradition des coins de France où l’on n’a pu s’accorder entre villes pour l’arrêt du train. Comme en Picardie ou à Montchanin en Saône et Loire !

Dans ce coin sinistre, battu par une bise sibérienne, il faut donc venir en voiture, pour prendre le train. Hum ! Dans l’obscurité gelée l’imagination va son chemin. Peut-être est-ce là que gisait le cadavre du téméraire et peut-être y a-t-il des loups qui dévorent encore les voyageurs assommés par le froid. On poireaute avec Brigitte, Rémy son couteau suisse, et François. Pas de buvette à l’horizon ! Un hall de gare. Mais un cadre somptueux qu’illuminent d’improbables lustres. 180 kilos pièces ! De toute beauté, il est vrai. Un écriteau m’apprend qu’ils ont été fabriqués par l’entreprise Saint Louis et je me promets d’y faire un saut, la prochaine fois que je reviendrai dans ces parages, si on m’y invite. Le chef de gare, que je croise tandis qu’il prépare l’arrivée du train, d’entrée m’appelle Jean-Luc. Je ne le connais pas et lui non plus. Je suis ému par cette familiarité qui n’était nullement irrespectueuse, bien au contraire.

Je reviens au Parti de gauche en Lorraine. Ici pas de querelle de personnes pour les places, pas de geyser de discours fielleux sur la démocratie tenus par les battus des investitures, pas de trotskistes infiltrés qui terrorisent du verbe de maigres cohortes d’aigres coupeurs de cheveux en quatre. Le parti de gauche en Lorraine est une petite troupe opiniâtre et militante, composée d’élus de base, conseillers généraux et municipaux, de profs retraités ou pas et de responsables syndicalistes cégétistes, du textile notamment et du transport. Il y a aussi un groupe de jeunes, étudiants et dirigeants de l’UNEF, et de jeunes ouvriers. Surprise agréable, les jeunes sont tous marxistes (marxiens précise un étudiant !) Un bol d’oxygène intégral !

LE PERE PEINARD

J’ouvre le journal et je tombe sur le portrait de mon ancien ami et collègue sénateur, Jean-Pierre Masseret que j’ai connu partisan d’Henri Emmanuelli avant de le trouver groupie de Ségolène royal. Aujourd’hui il prétend « unir du NPA au Modem » ! Je déplore qu’il ne mentionne pas le Père Noël et la fée Clochette pour son projet car l’un et l’autre suivront surement aussi le mouvement derrière Masseret le jour où ses trouvailles stratégiques auront un sens concret. Les nôtres ici sont en bataille pour empêcher la gauche de finir en pantoufles politiques ! Car la dynamique impulsion du président Masseret est celle dont le journal du coin annonce qu’elle crée une campagne « peinarde » !

Pas pour dire qu’il se la coule douce puisqu’il est certain de gagner comme tous les socialistes, mais pour dire qu’il est à la peine parce que personne ne vient à ses réunions. Ni supporters ni opposants, que des obligés réunis dans une ambiance ouateuse de semi coma politique ! Moi, pour être entendu dans la salle comble du bistrot où l’on se réunissait, j’ai du grimper sur un banc aux côtés de Philippe Leclerq notre tête de liste et de Serge de Carli le président de notre comité de soutien, un communiste grand teint, président du groupe communiste au conseil général de Meurthe et Moselle. Les deux ont fait le tour des questions politiques du coin dans leurs discours. Et moi ? Le reste.

Ici, dans cette salle, c’est Lorraine cœur d’acier. On se remplit les poumons de l’air de la lutte implacable et du salariat à tête de pioche. Je recharge les batteries !


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