22 décembre 2009 Après 39 jours de grève dure, les postiers de Nice vont faire plier le gouvernement et leur direction (4 articles)

dimanche 23 décembre 2018.
 

La CGT estime que la victoire des postiers dans la ville dont le maire est le ministre de tutelle de La Poste, est un « coup porté à la privatisation ».

C’est par un communiqué des plus alambiqués que Christian Estrosi, en tant que maire (UMP) de Nice, a reconnu, vendredi dernier, la victoire des facteurs du centre-ville à l’issue de six semaines de grève  : « (La Poste) renforce son implantation locale en améliorant la qualité de service offerte aux usagers, tout en garantissant des conditions de travail satisfaisantes à ses agents. » Ce qu’omet de rappeler, cette fois, le ministre de l’Industrie, c’est que ces postiers niçois étaient en lutte contre la déclinaison locale du projet « Facteurs d’avenir ».

La direction zélée du bureau Nice-Thiers avait, en effet, mis en place, le 22 décembre 2009, une nouvelle organisation des tournées de facteurs, réduisant leur nombre de 96 à 88. Il aura fallu trente-neuf jours d’une grève dure pour que cette direction soit doublement désavouée. D’abord, le 12 janvier 2010, par le TGI de Nice qui l’a condamnée pour ne pas avoir négocié avant cette réorganisation. Enfin, le 26 janvier au soir, par Jean-Paul Bailly, le président de La Poste, sous la pression conjuguée des grévistes et de commerçants qui, après avoir manifesté à deux reprises devant la poste, menaçaient à leur tour de saisir la justice.

Le protocole d’accord signé finalement par le numéro trois national de La Poste prévoit huit tournées supplémentaires (10 % de plus que la réorganisation initiale), soit 80 tournées en trafic faible et 90 en trafic fort, deux jours de repos compensateurs, hors dimanche, toutes les trois semaines, et le paiement des dépassements horaires. « C’est ce que nous demandions », souligne Christian Artins de la CFDT, ce qui fait dire aux élus communistes niçois que « le conflit aurait pu être réglé plus rapidement ». Patrick Sotty, responsable départemental de la FAPT CGT, retient pour sa part « cette ténacité des facteurs en lutte qui a permis de remporter un grand succès pour le service public (…) et donc de porter un coup à la privatisation ».

Philippe Jérôme

3) Poste Nice-Thiers : grève reconduite et étendue

Article du 21 janvier 2010 - Anne-Sophie BELLENGER

Source : http://www.hyperlocalnews.fr/articl...

La grève des postiers de Nice-centre se poursuit. Cela fait plus d’un mois que ça dure. Le conflit pourrait même s’étendre aux bureaux de poste de Garibaldi (06300), St Augustin (06200) et St Barthélémy (06100). Le "Collectif des usagers de La Poste 06000" proteste. Eric Haas, leader du mouvement interpelle le maire.

Le blocage des facteurs se prolonge. Il pourrait même bien s’étendre. La CFDT a déposé des préavis de grève pour trois autres bureaux de La Poste situés dans des secteurs stratégiques de la ville :

- ST AUGUSTIN

- ST BARTHELEMY

- GARIBALDI

Cette annonce faite devant le "Collectif des usagers de La Poste 06000" réunis pour la seconde fois cette semaine a provoqué un tollé. Les relations déjà tendues entre facteurs et usagers s’enveniment d’avantage.

"Il est nécessaire que le ministre intervienne" pour Eric Haas agent immobilier de la rue Victor Hugo qui a pris la tête de la fronde. Avec l’échéance du trimestre social, la situation devient pressante pour les commerçants du centre-ville. En l’absence de règlement du conflit, les perturbations pourraient provoquer de graves problèmes de trésorerie. Si des démarches on était réalisées pour prévenir les organismes sociaux, ce blocage provoque une extrême frustration chez les commerçants : "On a l’impression d’être pris en otage" déclarent -ils à l’unisson.

Entre la direction de La Poste et les syndicats, les tentatives de dialogue constructif n’ont pas encore été suivies d’effet. Aucune concertation n’est prévue à ce jour. Le mouvement entre dans sa sixième semaine de perturbations.

2) Nice : face à la grève, La Poste assigne 25 de ses facteurs en justice

Article du 6 janvier 2010

Source : http://www.lepost.fr/article/2010/0...

Depuis maintenant 16 jours, des milliers de Niçois, desservis par le secteur postal "06000" (Nice-centre, le plus important de la ville) ne reçoivent plus leur courrier.

Les journées de grève s’enchaînent à La Poste et le conflit s’enlise, écrit Nice-Matin.com. La direction a assigné aujourd’hui en justice 25 grévistes. Le Tribunal de grande instance de Nice doit les recevoir demain à 9h :

Remontés, les postiers montraient leur mécontentement devant le bâtiment de la direction de la Poste des Alpes-maritimes ce matin !

Les 25 grévistes Niçois de la Poste ce mercredi © Arno Visconti.

1. Pourquoi les facteurs font grève à Nice ?

A l’origine du conflit, il y a la mise en place du projet "facteur d’avenir". Celui-ci doit doit amener une réorganisation générale des tournées.

Aurélia est factrice depuis 11 ans sur le secteur. Elle n’avait jamais fait grève auparavant : "Cette fois, le directeur a poussé le bouchon trop loin. Avec cette réorganisation, ma tournée sera plus longue dans un laps de temps plus court !"

La direction de La Poste se dit, elle, ouverte au dialogue. Ce matin d’ailleurs, direction et représentants des organisations syndicales étaient réunis en audience.

2. Délit d’entrave à la grève ou délit d’entrave à la liberté du travail ?

Selon la direction toujours, des actions de blocage "inacceptables" ont été constatées en début de semaine : "Les grévistes ont empêché le courrier de pénétrer dans le Centre et donc d’être trié et distribué le jour même par les non-grévistes".

Du côté des assignés, on nie en bloc : "Je tiens à laisser les personnes qui veulent travailler, travailler", explique Aurélia, elle-même assignée.

Alexandre Latruffe, représentant syndicaliste CGT commente : "L’inspectrice du travail qui suit le conflit depuis le début, a constaté que c’était faux. Nous pensions qu’avec sa présence, la direction arrêterait sa langue de bois et rentrerait dans des négociations franches et loyales."

3. Quid du courrier en rade ?

Un dispositif de continuité de service a été mis en place par La Poste pour assurer 2 fois par semaine la distribution des plis sur les 42 tournées niçoises perturbées par le mouvement.

"La direction a embauché des intérimaires pour faire le travail des grévistes", annonce Aurélia.

Patrick, bientôt à la retraite, est lui confiant : "En 2000, il y avait eu 39 jours de grève et La Poste avait cédé."

Selon les syndicats, 60% des postiers suivent le mouvement. C’est 3 fois moins, selon la direction des Alpes-maritimes.

1) Grève illimitée à la poste NICE : contre les suppressions de postes, pour le respect du dialogue social

Lettre de SUD PTT pour le respect du dialogue social à La Poste

Objet : Non respect de l’accord sur le dialogue social du 21 juin 2006.

Monsieur Yves KERBORIOU,

direction opérationnel territorial du courrier « Côte d’Azur »,

Rappel du BRH 2006 doc 77.

* Article 1-1 : composante du dialogue social.

L’information consiste à porter, en toute transparence, à la connaissance des organisations syndicales représentatives au niveau considéré, tous les éléments nécessaires à la compréhension d’une décision de l’entreprise, c’est à dire le contexte, la décision proprement dite et sa motivation.

La concertation consiste à conduire un dialogue avec les organisations syndicales représentatives au niveau considéré, à toutes les étapes d’un projet proposé par La Poste, depuis son élaboration jusqu’au bilan de sa mise en œuvre.

Au delà de l’information, il s’agit, au travers d’une écoute et d’échanges de vues constructifs, de prendre en considération les propositions formulées qui permettraient d’améliorer les conditions de réussite, quantitatives et qualitatives, du projet de La Poste.

La négociation consiste à rechercher la conclusion d’un accord collectif avec les organisations syndicales représentatives, quel que soit le niveau ou se situe le dialogue social. Il s’agit alors de convenir, par la signature d’un accord, d’engagements réciproques que les différentes parties se doivent de respecter.

Par ailleurs, les instances de consultation, statutaires, légales, réglementaires et conventionnelles, que sont les CTP, CHSCT, CAP, et CCP doivent naturellement trouver leur place dans le dialogue social, pour recueillir les avis dans leurs domaines respectifs.

Pour ces raisons,

Le syndicat SUD-PTT des Alpes-Maritimes, reprenant les termes de vos fax du 4 janvier à 15h46, du 04 janvier à 17h17, du 05 janvier à 10h41, du 05 janvier à 11h49 souhaite revenir à un dialogue social normal… Il est inadmissible que, une fois de plus, la direction de La Poste méprise les représentants du personnel.

Depuis le 22 décembre, date de début du préavis de grève, de nombreux évènements sont venus alourdir le dialogue social qui ne semble pas souhaité par toutes les parties en présence :

1. -Premièrement, et ce n’est pas là la moindre des remarques que nous ferons, monsieur WURCELDORF, lors d’une prise de parole de notre représentante syndicale quelques jours avant le préavis de grève, a insulté madame Sandrine ROPARS, en la traitant de « menteuse », alors qu’elle avait en main des documents qui émanaient de vos services, prouvant la véracité de ses propos. Ce n’est pas ce que l’on peut appeler un dialogue social serein…

2. -Le 1er décembre 2009, les membres du CHSCT de Nice Thiers PPDC ont demandé un CHSCT extraordinaire. Les règles n’ont pas été respectées puisqu’au 31 décembre, le syndicat SUD-PTT des Alpes-Maritimes n’avait toujours pas de réponse à cette demande. Nous vous rappelons que le délai maximum d’un mois, sur demande d’au moins trois représentants du personnel, doit impérativement être respecté. Même les représentants de La Poste doivent suivre les textes de loi.

3. -Le 30 décembre 2009 à 15h09, nous avons demandé, par fax à Nice Thiers PPDC, à détacher mademoiselle Jessica LAURENTE comme expert dans le cadre des négociations en cours. Le même jour à 18h45, au sortir de la DOTC, nous avons donné un double de cette demande à monsieur WURCELDORF. Le lendemain matin, le chef d’équipe de mademoiselle LAURENTE n’était toujours pas au courant… Le respect du dialogue social passe par l’écoute des agents du bureau ! Nous en concluons que, à nouveau, monsieur WURCELDORF refuse de négocier dans de bonnes conditions.

4. -Le 31 décembre 2009 au matin, en pleines journées de négociation, les représentants de La Poste nous indiquent que des « incidents » auraient lieu au CDIS et que, par conséquent, il n’est pas possible de tenir la réunion prévue. Les membres de notre syndicat présents dans les locaux de Nice Thiers PPDC (grévistes et non-grévistes) nous informent qu’il n’y a aucun incident. Nous décidons d’accompagner les représentants de La Poste au sein du bureau de Nice Thiers PPDC. Lorsque nous arrivons sur place, accompagnés de l’observatrice madame LE BAIL-VOISIN, nous ne remarquons, effectivement, aucun incident. Nous constatons donc que vous tentez, par tous les moyens, d’empêcher les négociations d’avoir lieu.

5. -Le 31 décembre vers 14h30, après avoir repris la réunion, les représentants de La Poste nous indiquent que, vu la demande des représentants du personnel de négocier en présence d’un médiateur, vous rompez ces négociations. Alors que les représentants du personnel émettent la possibilité de retirer cette demande, vous nous indiquez que les négociations sont rompues et quittez la salle, laissant « en plan » les représentants syndicaux ainsi que l’observatrice désignée par le préfet, madame LE BAIL-VOISIN.

6. -Le 31 décembre dans l’après-midi, l’intersyndicale transmet au préfet vos agissements et lui demande de désigner un médiateur.

7. -Le 4 janvier à 15h46 vous nous transmettez un fax pour nous indiquer que, finalement, vous souhaitez reprendre les négociations le mardi 5 janvier à 11h00. Le 4 janvier à 17h17 vous nous transmettez un fax pour nous indiquer que vous souhaitez reprendre les négociations le 5 janvier à 10h00. Le 5 janvier à 10h41, puis à 11h49, vous nous indiquez que vous souhaitez tenir cette réunion à 14h30.

8. Vous avez le culot de nous indiquer dans vos invitations qu’elles sont soumises à réserve du respect d’un dialogue social normal !!!

Nous exigeons le respect du dialogue social normal !

Nous exigeons le respect de nos représentants syndicaux !

Nous exigeons le respect du droit du travail !

Nous exigeons un courrier détaillant les réponses apportées à ces nombreux dysfonctionnements.

Veuillez accepter, monsieur le directeur, l’expression de nos plus syndicales et respectueuses salutations.

Pour le syndicat SUD-PTT des Alpes-Maritimes

le secrétaire départemental,

Yannick ARHAN


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message