6 février 1934 : les fascistes français marchent sur l’Assemblée nationale ; la mobilisation de la gauche va engendrer le Front Populaire

samedi 6 février 2010.
 

6 février 34 : Plus de 30 000 militants armés des ligues d’extrême droite manifestent à Paris contre le parlementarisme et la République. En fin de journée, plusieurs milliers d’entre eux tentent de prendre d’assaut le palais Bourbon. La garde civile doit ouvrir le feu. Cette journée fait 16 victimes et 1435 blessés. Le gouvernement du Cartel des Gauches dirigé par le radical Daladier doit démissionner. Il est remplacé par un gouvernement d’Union Nationale regroupant la droite et les Radicaux.

Pour les partis et les syndicats de gauche, la France vient d’échapper à un coup d’Etat fasciste. Leur réaction est immédiate. La CGT décrète la grève générale le 12 février. La SFIO décide de s’associer à la manifestation. Le PCF appelle à une mobilisation parallèle. Une journée historique : alors que les directions des deux partis de gauche apparaissent divisées, les militants à la base s’unissent au cours de la manifestation au cri d’« Unité ! Unité ! ». De cette action nait l’unité du mouvement antifasciste en France. Le parti communiste abandonne le 26 juin la stratégie dite de « classe contre classe ». La catastrophe allemande a servi de leçon.

Dès le 27 juillet 1934, un pacte d’unité d’action est conclu appelant à un Front Ouvrier. Le Parti communiste propose même l’élargissement de ce front au parti radical. Le parti radical refuse, mais les résultats des élections municipales du printemps 1935 marquent un recul pour ce parti sauf lorsqu’il est allié à la SFIO. L’alliance à gauche semble donc être l’avenir. C’est ainsi que le parti radical appelle à la participation à la grande manifestation unitaire du 14 Juillet 1936. Ce défilé reprend le parcours de celle du 12 février 1934. Tous les symboles révolutionnaires et nationaux de la Gauche sont convoqués. Plus de 500 000 personnes défilent pacifiquement derrière les dirigeants des trois partis de Gauche, des syndicats et d’associations comme la Ligue des Droits de l’Homme.

Cette manifestation est à l’origine de la mise en place d’un comité de liaison chargé d’élaborer un programme commun et un accord de désistement pour les élections législatives de 1936. Le Front Populaire est né.


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