Etats Unis : La Cour suprême renforce le pouvoir de l’argent 
en politique au nom de la liberté d’expression.

samedi 30 janvier 2010.
 

Business 
et politique font bon ménage

Ambiance de crise au sein de l’exécutif américain et des pontes du Parti démocrate  ! La décision de la semaine passée de la Cour suprême des États-Unis de libéraliser et de déplafonner les contributions aux campagnes électorales en provenance des entreprises et des groupes de pression et d’opinion (y compris des syndicats, ajoutés dans le texte pour faire bonne mesure) a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le ciel – déjà pas si limpide – de la politique américaine.

Au nom du « 1er amendement de la Constitution », garantissant les opinions et leurs expressions, la Cour autorise désormais les entreprises et autres associations et groupes de pression à participer aux campagnes en payant sans limite aucune (ni pour les montants ni pour le calendrier) des publicités, positives et négatives, pour candidats et partis – sans pouvoir contribuer directement à la trésorerie d’une campagne.

L’arrêt rompt ainsi avec plus d’un demi-siècle de tentatives diverses pour moraliser la politique et contrôler l’apport et la place de l’argent dans les campagnes électorales américaines.

Pour le président américain Barack Obama, qui ne mâchait pas ses mots, « c’est le feu vert aux flots d’argent en provenance des intérêts particuliers dans notre système politique » et « une victoire majeure pour les firmes pétrolières, les banques de Wall Street et autres compagnies d’assurances, déjà bien puissantes à Washington, pour mieux noyer les voix des Américains ordinaires ». Le chef de l’exécutif, déjà dans une situation politique bien difficile, a de quoi s’inquiéter, à quelques mois à peine des élections de mi-mandat du Congrès (de novembre prochain).

Par son arrêt, la Cour suprême actuelle, la plus conservatrice depuis bien longtemps (grâce aux nominations de George W. Bush), vient en effet de fournir aux détenteurs de l’argent, déjà bien puissants aux États-Unis, davantage encore de pouvoir d’influence sur les élections et, partant, sur la politique du pays. C’est aussi un sacré cadeau au Parti républicain et à ses candidats, traditionnellement bien plus proches des milieux d’affaires – et des grandes fortunes – que les démocrates…

Ramine Abadie


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