Il n’est pas crédible de se déclarer champion de l’écologie, si l’on refuse de traiter le problème à sa source - le capitalisme et le libéralisme (intervention du PG 82 lors du meeting Front de Gauche de Montauban)

vendredi 29 janvier 2010.
 

Mesdames, Messieurs, mes chers camarades,

Je suis un militant du Parti du Gauche et donc, cela va avec, un fervent partisan du Front de Gauche élargi à toutes les forces anti-libérales.

J’habite Saint-Antonin au nord-est de notre département depuis une quinzaine d’années où j’exerce le métier de photographe. Mon nom… CASTEL… signifie château en occitan. Il me vient de mon lieu de naissance dans l’Aude au cœur du pays cathare où mes ancêtres ont péri sur les bûchers pour avoir osé opposer une résistance à leurs oppresseurs d’alors. Aujourd’hui face à un système capitaliste dont le principal moteur est le productivisme, je ressens le même devoir de résistance. Le système ne poursuit qu’un seul but : le profit maximum entraînant une exploitation sociale sans limite, des crises économiques à répétition, ainsi que la promesse d’une catastrophe écologique majeure aux conséquences désastreuses pour l’humanité. De sensibilité altermondialiste, je souhaite concentrer mes propos sur ce sujet.

Non il n’est pas crédible de se déclarer champion de l’écologie, si l’on refuse de traiter le problème à sa source - le capitalisme et le libéralisme. L’Ecologie n’est rien sans la volonté de changement du système de production. Sauver la pérennité de l’humanité, car c’est bien de cela dont il s’agit, mérite plus que quelques gesticulations verbales.

On nous rabâche en boucle que notre président déborde d’une énergie extraordinaire – égale, voire supérieure à une bombe atomique. Je confirme ; il s’agit bien d’une bombe atomique au regard des dégâts que son gouvernement a occasionnés, en si peu de temps, particulièrement dans le domaine social. « Ne vous inquiétez pas braves gens, dormez tranquilles, le « capitalisme vert » va régler tous les problèmes ». Sauf, que dans « capitalisme vert » ce n’est pas le vert qui est un problème. EINSTEIN avait une formule adaptée à ce genre de situation. Il disait « on ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré ».

Mes chers concitoyennes et concitoyens, mes chers camarades, David Pélisser vous l’a dit dans la langue de Cervantès, je vais vous le redire dans celle de Jaurès : vous le savez autant que moi, si le climat était une banque, les états capitalistes l’auraient sauvé depuis longtemps. A l’opposé de tant d’hypocrisie, seules les formations politiques qui composent le Front de Gauche, ont pris la mesure de l’immense défit qui se présente. Parce que l’ampleur de la tâche exige une vision globale cohérente et ambitieuse, nous lui avons donné un nom : la « planification écologique ».

C’est en ces termes que nous avons déposé un projet de loi à l’Assemblée Nationale le mois dernier qui a été rejeté par la droite y compris le Modem !!!

Si au niveau central, la voie est bloquée, le niveau régional peut être un lieu de résistance et d’expérimentation de cette planification écologique.

Nos dirigeantes et dirigeants actuels ne ramènent l’écologie qu’à des interdictions et des taxes : taxe carbone, malus écologique, hausse du fioul, péage pour les voitures en ville, etc.

Le Front de Gauche n’inscrit pas son projet dans la culpabilisation et la pénalisation individuelle. A l’inverse, dans les Régions, nous proposons de développer, avec le volontarisme qui nous caractérise, une multitude d’alternatives :

 des transports en commun publics propres pour toutes et tous, moins chers et même gratuit dans certains cas pour qu’ils deviennent une alternative à la voiture. Ceci implique leur présence dans des communes rurales qui n’ont pas vu l’ombre d’un bus depuis des décennies,

 le redéploiement du réseau ferré entrainant la réouverture de petites gares,

 la relocalisation des activités,

 le redéploiement des services publics de proximité,

 l’appui au développement des circuits courts de distribution,

 le rééquilibrage du développement des territoires ruraux avec une articulation aux zones urbaines, plutôt que la concentration de tous les efforts sur la « métropolisation »,

 l’encouragement d’une agriculture paysanne, vivrière et locale,

 le financement régional volontariste en faveur de l’isolation thermique de l’habitat – financements inversement proportionnels aux revenus des ménages,

 l’amplification vigoureuse de l’utilisation des énergies renouvelables pour les ménages comme pour les collectivités, le soutien à la recherche dans ce domaine.

Le projet de société du Front de Gauche s’articule autour de l’intérêt général : être au service de l’intérêt général et ne pas favoriser les intérêts particuliers de quelques uns qui se gavent de profits de manière abjecte et qui sont les plus gros pollueurs (7 % de la population est à l’origine de 50 % de l’émission des gaz à effet de serre). Et pourtant… Personne ne touche ni à leurs rentes, ni à leurs dividendes, ni à leurs bonus - résultats de notre travail, de nos efforts et de nos sacrifices.

Et l’eau ?

Affirmons que l’eau est un bien commun de l’humanité et que son accès et sa distribution doivent être garantis par des politiques publiques. Honte à Madame Barège qui a remis la gestion de l’eau à une société privée au détriment précisément de l’intérêt général de la communauté montalbanaise.

Nous proposons que la Région crée une structure régionale de gestion de l’eau et fournisse les moyens techniques pour inciter les communes à gérer ce bien commun en régie publique et même pourquoi pas, de pratiquer de nouvelles politiques tarifaires, avec les premiers m3 gratuits, suivi d’un tarif progressif afin de décourager la surconsommation.

Mon temps de parole est limité à quelques minutes : je ne peux donc pas continuer à développer le contenu de la planification écologique. Je veux vous dire juste que cela doit s’inscrire dans une implication populaire sans précédent puisque de nombreux points feront l’objet d’un large débat citoyen. Le social et l’écologie vont de pair car l’écologie ne peut se passer de mesures sociales.

Oui, j’ai décidé de m’occuper de politique, parce que la politique s’occupe de moi. Ne croyez pas que la politique se résume au désolant spectacle relayé par les médias.

En réalité, derrière tout ce cirque, il y a des orientations politiques, désastreuses pour le peuple parce qu’elles influencent directement nos vies quotidiennes.

Nous ne souhaitons pas changer les règles du jeu. Nous voulons changer de jeu. Mais nous ne construirons pas ensemble un monde différent avec des gens indifférents, aussi, votre présence ce soir est un précieux encouragement. Ensemble pour que Midi-Pyrénées soit une Région vraiment à gauche, solidaire, citoyenne, écologique.


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