De l’hommage rendu à Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht Vers le troisième Congrès du Parti de la Gauche Européenne (par Die Linke)

vendredi 29 janvier 2010.
 

C’est déjà une tradition : chaque année en janvier, à Berlin, les représentants des partis qui constituent le Parti de la Gauche européenne (PGE), qu’ils aient le statut de membres ou de simples observateurs, se joignent à l’hommage rendu à Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht. Et cela le week-end aussi car, avant la cérémonie, la direction et le conseil des délégués des partis se réunissent pour discuter des défis et des tâches de l’année qui commence.

A côté des questions de politique climatique - suite à l’échec, dû à l’ignorance des gouvernements, du sommet de Copenhague -, de paix - avec comme arrière-fond principal la stratégie guerrière en Afghanistan, en échec et qui continue néanmoins d’être imposée -, des questions liées au développement en Amérique latine de forces progressistes et à la collaboration avec celles-ci, le Traité de Lisbonne et ce qu’il appartient de faire, face aux nouveaux problèmes qu’il pose, certains aspects de la crise économique, financière et sociale, des actions urgentes à mener en vue d’une Europe sociale et la préparation du Forum social européen seront aussi au centre de l’attention.

La Gauche Européenne (GE) s’est imposée sur la scène politique, six ans à peine après sa fondation à Rome, comme un acteur indépendant. Il ne s’agit pas là d’un mince succès car, à l’origine, l’idée était radicalement nouvelle de rassembler, dans un mouvement démocratique où chacun aurait un droit égal de parole, la gauche européenne - depuis les partis communistes jusqu’aux écologistes de gauche en passant par les socialistes -, et d’en souligner les points communs. Mais c’était aussi un signe : la crise profonde qui s’était emparée de la gauche après la chute du socialisme réel appelait des réponses nouvelles allant dans le sens d’une plus grande collaboration. Aujourd’hui c’est à la GE qu’on pose la question : quand y aura-t-il d’un changement politique en Europe ? Forte de plus de 400 000 adhérents répartis au sein de 34 partis membres ou observateurs dans 23 pays, La GE dispose d’un grand réservoir d’idées, d’expériences politiques et d’une importante force de pénétration.

Les élections du Parlement européen en juin dernier ont aussi donné à la GE une nouvelle impulsion. Pour la première fois, elle était rassemblée sur un programme commun. Justice sociale, démocratie et paix en étaient les points principaux. A ces mêmes buts se sentent liés les parlementaires du groupe de la Gauche Unitaire Européenne au Parlement européen dans lequelle se trouvent aussi huit députés de Die Linke. Bien que tous les partis de la GE ne soient pas représentés dans ce parlement, ils ont là, et avec eux toute la gauche européenne, une voix au chapitre dans une des plus importantes instances de l’UE et peuvent par là suivre et influencer la politique européenne.

En 2010 cela veut dire : la persévérance dans le travail - même à petits pas - est la condition d’une meilleure action et efficacité de la gauche sur les développements de la société dans le but d’apporter plus aux changements politiques aux niveaux nationaux comme européens. Moins de nombrilisme et une plus grande concentration sur les importantes tâches actuelles en matière de politique européenne et de développement de l’Europe sont tout aussi importants que la mise en relation des partis, mouvements et organisations diverses de gauche et progressistes. Ces derniers temps, la gauche européenne a fait de ce point de vue un grand pas en avant - que ce soient par les réseaux de syndicalistes, de féministes, par des contacts avec des mouvements sociaux ou des universités d’été de la GE. La Gauche Européenne vit à travers ses partis membres et cela signifie précisément qu’elle reste le projet d’un parti politique de gauche moderne et européen composé de cultures différentes, conservant à l’esprit les conditions politiques nationales extrêmement complexes, la forme même du parti avec ses membres et ses partis observateurs, accompagnée par une solidarité réciproque et un principe de non-ingérence. Sans pluralité la gauche ne peut pas faire face aux défis du XXIe siècle. Et cela ne manquera pas d’être visible à l’occasion du troisième Congrès du Parti de la Gauche Européenne qui doit se tenir au mois de décembre de cette année.

Traduction : Clément FRADIN


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