En grève pour le service public... Aubry a tort, défendons la retraite à 60 ans !

samedi 23 janvier 2010.
 

J’étais en grève mardi, et j’ai manifesté l’après-midi. Les coups portés par ce gouvernement, notamment dans l’Education nationale, sont d’une brutalité inouïe. Un chiffre si c’était nécessaire pour l’illustrer : encore 16 000 suppressions de postes d’enseignants prévus pour 2010. 100 000 suppressions en tout dans la Fonction publique d’Etat depuis 2007.

Il faut mettre un coup d’arrêt à cette politique qui touche tous les secteurs (Hôpitaux, La Poste, etc..). Eric Woerth, Ministre de la Fonction publique, a encore déclaré aujourd’hui qu’il ne reculera pas. Alors, la mobilisation sociale est déterminante. Elle fixe la température dans laquelle se produiront les échéances qui viennent. A ce sujet, comment est-il possible que le PS et les Verts aient déjà annoncé, par la voix de Martine Aubry et Jean-Vincent Placé, qu’ils étaient favorables à l’allongement de la retraite jusqu’à 61 ou 62 ans ? Ces propos sont inacceptables et scandaleux. Faut-il rappeler qu’ils ont été immédiatement applaudis par François Fillon ? Evidemment, quel gros malin celui là. Avec des opposants politiques pareils, vous pouvez avancer tranquillement...

Mais, pourquoi ces déclarations ? Elles n’ont rien de "responsables" tels qu’une certaine presse veut le faire entendre. Non, elles sont "irresponsables" et se situent sur le même terrain idéologique que celui du gouvernement actuel. Et franchement, c’est à pleurer. A l"inverse de ces déclarations, une autre politique économique et sociale est possible. Quiconque connait un peu le dossier des retraites sait bien qu’il existe d’autres solutions que de remettre en cause la grande avancée sociale que constitue la retraite à 60 ans. Par exemple, en se battant pour une autre répartition des richesses et en demandant simplement que l’on revienne à la répartition de 1983. Cette année là, 69 % des richesses (ou plus précisément la Valeur ajoutée) produites par les entreprises allait vers les salaires, à présent ont est en dessous de 60 %. Si on était resté au niveau de 1983, la part des salaires dans le régime des retraites serait beaucoup plus importante. Selon plusieurs études (je pense à celle de la Fondation Copernic, mais il en est d’autres) cela représenterai 15 % de recettes de cotisation en plus pour le régime des retraites. La question des retraites est donc liée à celle des salaires. C’est une évidence. Pourquoi ne pas le dire ? Pourquoi ne pas se battre pour une augmentation des salaires ? Le pouvoir d’achat est le premier problème de la grande majorité des français. Qui ne voit pas le scandale actuel que constitue la trop faible part des salaires dans notre pays où tant de richesses se sont accumulés ces dernières années ? Qui peut accepter que M. Henri Proglio (PDG d’EDF et Vélio) gagne 2 millions d’euros par an ? Cela représente 150 fois le SMIC chaque mois. Et ce salaire, n’est que la moitié de ceux des autres patrons du CAC 40.

La gauche doit mener, d’abord et avant tout, la bataille pour la justice sociale, elle doit se battre par exemple, bec et ongles, pour la défense de la retraite à 60 ans, d’autant que beaucoup de salariés perdent leurs emplois avant 60 ans et se retrouvent avec des petites retraites incomplètes. Repousser l’âge légal du départ en retraite augmenterait encore davantage cette triste réalité.

Les élections régionales, élections nationales car locales, doivent être l’occasion pour le peuple de gauche de se faire entendre sur ces questions. Je dis "élections nationales car locales" car on le sait le règlement de tous les problèmes « locaux » que nous rencontrons, ne peuvent se régler que sur le plan national (et même international et européen). Il faudra parler de toutes ces questions.

Les listes soutenues par le Front de Gauche « Ensemble pour des régions solidaires et écologistes » rassemble des forces qui défendent avec fermeté la retraite à 60 ans. En votant pour elles, les électeurs pourront envoyer un signe clair, une parole sans ambiguïté. Des listes qui refusent toute alliance avec le Modem, qui lui aussi veut repousser l’âge du départ en retraite.

Pour que la gauche change, en plus des luttes sociales, il faut d’autres rapports de forces électoraux au sein de la gauche. C’est pourquoi en Ile de France, je mène campagne pour les listes conduites par Pierre Laurent, et par mon camarade Eric Coquerel dans le département de Paris.


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