Petites nouvelles du dimanche

mardi 26 janvier 2010.
 

1) Henri Proglio : 13,1 millions d’euros de retraite-chapeau

2) Un parlement de godillots

3) Les traders à nouveau à la fête

4) 1 million de chômeurs en fin de droits et moi... et moi... et moi

5) Haïti, un pays riche dévasté par la France et les Etats Unis

6) La valse des milliards et des licenciements continue

7) Du Georges Frêche... dans toute sa splendeur

1) Henri Proglio : 13,1 millions d’euros de retraite-chapeau

L’affaire des revenus d’Henri Proglio est décidément révélatrice du monde indécent que représente le capitalisme sarkozien. Ce "grand patron" devait toucher 2 100 000 euros de salaire mensuel, 1 600 000 payés par EDF et le reste par Veolia. De fortes réactions l’ont conduit à abandonner cette dernière obole.

Plusieurs points restent cependant incroyables :

* Proglio touche 1 600 000 euros comme président d’une entreprise publique ; ce salaire a donc été décidé par l’Etat au moment où il prétend faire des économies salariales dans les budgets des services publics.

* le même Proglio garde son statut de président du conseil d’administration de Veolia qui a provisionné 13,1 millions d’euros pour sa retraite chapeau selon le rapport annuel du groupe de services à l’environnement, confirmant des informations de presse.

* le cumul de tâches entre présidence d’EDF et présidence du conseil d’administration de Veolia est inacceptable, EDF ayant besoin d’un président à plein temps, surtout pour un tel salaire ; d’autre part, ces 2 entreprises sont concurrentes dans plusieurs secteurs.

* "depuis 2000, Henri Proglio a reçu 968.000 options. Il en a exercé pour un peu moins de 500.000. Il lui en reste 489.000 qu’il pourra exercer dans la mesure où le cours de l’action le permettrait " a indiqué Veolia. Ainsi, Le président d’EDF va avoir intérêt à la réussite de son concurrent privé pour valoriser son portefeuille financier.

2) Un parlement de godillots

En juillet 2009, la Cour des comptes avait pointé les dépenses exorbitantes de l’Élysée en matière de sondages , et notamment un étrange contrat liant l’Élysée à un cabinet de sondage appartenant… à un conseiller personnel de Sarkozy.

Le PS avait demandé une enquête parlementaire sur ce sujet.

Les députés UMP ont voté cette semaine un amendement excluant les services de la présidence de toute enquête de ce genre.

Quand on est président et qu’on veut dissimuler certaines pratiques, c’est toujours pratique d’avoir des députés aussi platement obéissants à leur maître.

3) Les traders à nouveau à la fête

Savez-vous combien vont toucher en bonus pour 2009 les 3500 traders des banques françaises : 1 milliard d’euros en plus de leurs salaires mirifiques.

S’ils peuvent empocher ainsi 1 milliard, combien d’autres dizaines de milliards vont passer dans les poches des gros actionnaires ? Oui, c’est indécent.

4) 1 million de chômeurs en fin de droits et moi... et moi... et moi

D’après les statistiques délivrées par Pôle Emploi, un million de personnes vont se retrouver en fin de droits en 2010. Seulement 40% des chômeurs en fin de droit pourraient toucher une indemnisation correspondant de toute façon à une baisse très importante de revenu : soit l’Allocation spécifique de solidarité (ASS), pour ceux qui ont cotisé suffisamment longtemps les années précédentes ; soit le revenu de solidarité active (RSA), pour les familles ne disposant d’aucun autre revenu.

Que vont devenir les 60% de chômeurs en fin de droit non concernés par l’ASS et le RSA ? Geoffroy Roux de Bézieux, représentant du MEDEF et président de l’UNEDIC a tenu à mettre les points sur les i : "c’est à l’Etat et non à l’Unedic de gérer les problèmes de chômeurs en fin de droits ". Ainsi, les patrons du MEDEF licencient sans vergogne, empochent d’innombrables subventions, aides et dérogations mais quand il s’agit de prendre en compte les chômeurs : c’est à l’Etat de payer.

"Privatisation des profits et socialisation des pertes". Jacques Dutronc l’avait bien résumé

Et moi, et moi, et moi

Qui vais au brunissoir

Au sauna pour perdre du poids

J’y pense et puis j’oublie

C’est la vie, c’est la vie

5) Haïti, un pays riche dévasté par la France et les Etats Unis

Haïti est situé sur une zone sismique à haut risque. Mais quand un tremblement de terre survient, il y fait mille fois plus de morts, au bas mot, qu’au Japon ou en Californie. Même chose quand il s’agit d’inondations ou d’ouragans et autres catastrophes naturelles.

Ah, c’est qu’il s’agit d’un des pays « les plus pauvres du monde » nous a-t-on ressassé sur les ondes. Certes. Mais le dénuement d’aujourd’hui n’a rien de naturel ! Haïti est ce pays « pauvre » qui a fait la fortune de certains des pays les plus riches de la planète, à commencer par la France et les Etats-Unis. Haïti, c’était la « perle des Antilles », comme disaient nos esclavagistes français au 18° siècle qui bâtirent leur prospérité sur le sang et la sueur de 500 000 esclaves dans les plantations de tabac et d’indigo d’abord, puis de sucre et de café. Mais Haïti, c’est aussi un peuple révolutionnaire qui a le premier imposé l’abolition de l’esclavage à la France… laquelle le lui a fait ensuite très chèrement payer ! Un pays qui connut l’occupation des troupes françaises au 19° siècle, puis américaines au vingtième siècle, avec à chaque fois de nouvelles formes de pillage économique et d’oppression politiques, via les dictateurs locaux.

6) La valse des milliards et des licenciements continue

Le groupe agroalimentaire américain Kraft Food vient de racheter son concurrent Cadbury pour la somme astronomique de 13 milliards d’euros. Une opération qui permettra, comme l’a dit la patronne de Kraft Food avec gourmandise, « des taux de rentabilité attrayants ».

Un petit calcul : ces 13 milliards pourraient permettre de financer une augmentation de salaire de 1100 euros par mois aux 98 000 employés de Kraft, pendant dix ans ! Au lieu de ça, utilisés pour une nouvelle fusion géante, il ne provoqueront, au final, que des licenciements. Le capitalisme est vraiment un système fou. (source de ce point 6 : Lutte ouvrière)

7) Du Georges Frêche... dans toute sa splendeur

En 2008 déjà, Georges Frêche se déclarait candidat à sa propre succession à la tête de notre région* et "en monarque éclairé" nous distillait ses avis déroutants à travers le prisme de la rédaction de Midi-Libre. Métamorphosé depuis en sarko compatible, l’homme amer et solitaire, "pêcheur originel" rêve t-il toujours d’un ministère ? Lisez : « Moi je suis socialiste dans mon âme, dans mon tréfonds. Je suis né à vingt kilomètres de la maison de Jaurès et je suis socialiste au titre des grands socialistes du vingtième siècle... Jaurès, Blum, Mendès-France… Mi... terrand … Ce qui caractérise le PS vous le savez, depuis un siècle, c’est qu’on gagne les congrès à gauche et après on fait une politique ultra droite. C’est le pêché originel des socialistes. ».


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