Pour de vraies mesures de lutte contre la précarité énergétique ! (article national du PG)

mardi 19 janvier 2010.
 

La question de la précarité énergétique concerne en France près de 10% de la population officiellement recensée (les SDF ne sont pas recensés...). Ces situations de précarité énergétique procèdent à la fois d’une urgence sociale - les dépenses contraintes des plus pauvres sont trop élevées, et d’une urgence écologique - le parc des bâtiments français est de très faible qualité énergétique.

Un rapport commandé par le gouvernement et rendu public mercredi 6 janvier 2010 préconise un plan de près de 4 milliards d’euros sur 10 ans pour lutter contre la précarité énergétique. Les principales mesures proposées sont un chèque énergie pour aider les ménages à faire face aux dépenses d’énergie, la mise en place de diverses nouvelles aides et la création d’un observatoire pour connaître et évaluer le phénomène.

Certaines conclusions et propositions techniques de ce rapport sont des avancées positives. Cependant, le PG s’oppose vivement à l’utilisation que le gouvernement semble vouloir faire de ce rapport, et aux actions mises en avant par la ministre. Les actions retenues par le gouvernement sont simplement l’inverse des politiques que le PG souhaite mener, puisqu’une fois de plus elles se contentent de traiter les effets plutôt que de s’attaquer aux causes et à un renversement radical des inégalités sociales ! En effet :

Faire un chèque aux ménages ne résout pas l’inconfort thermique ressenti dans les logements « passoires »,

Ce chèque, indirectement destiné aux entreprises d’énergie (privées ou en partie privées), reviendra à engraisser davantage les actionnaires de ces sociétés avec nos impôts, et réaliser des économies d’énergie fictives : les matériaux utilisés actuellement pour l’isolation des bâtiments ne sont généralement pas écologiques, leur production est énergivore et ils ne sont pas recyclables.

De plus, comme avec d’autres types de subventions, ce chèque risquerait d’augmenter à terme les prix des premières tranches de consommation d’énergie.

La création d’un observatoire est importante, mais, en plus d’observer, il est nécessaire d’agir vite ! Des actions peuvent d’ores et déjà être menées, comme la création et le soutien d’une filière écologiquement, techniquement, économiquement et socialement réfléchie pour la réhabilitation des logements.

Les aides de l’État proposées à travers les multiples agences sont dispersées et surtout, partielles. Elles demandent aux personnes en précarité énergétique d’effectuer sur leurs fonds une part majeure de l’investissement, ce qui soit ne favorise que les plus riches d’entre eux, soit favorise le surendettement.

Enfin, les aides via des fonds prévoient d’aider les propriétaires à améliorer leurs habitations. En bout de chaine, le locataire devra donc attendre le bon vouloir de son propriétaire et pourrait bien subir des hausses de loyers pour financer l’efficacité thermique.

Plutôt que de jouer à la politique de l’autruche, comme le gouvernement, qui préfère camoufler les effets au lieu de traiter vraiment les causes de ces deux problèmes, le PG propose dans son programme national, ainsi que dans ses déclinaisons en vue des élections régionales 2010, les réformes suivantes, en réponse à la fois aux aspects sociaux et écologiques de la précarité énergétique :

Au niveau national :

* une révision de la démarche Haute Qualité Environnementale (HQE), qui n’est pas suffisamment exigeante et camoufle les intérêts de certains industriels du bâtiment,

* la création d’un Pôle public de l’énergie, qui permette de rétablir un véritable service public et de planifier la réduction des consommations. En effet, puisque les rémunérations des entreprises, et donc des actionnaires, se fait sur la base de la consommation des ménages, les logiques privées poussent à la consommation et voient la réduction des consommations comme une menace, alors que la société devrait la voir comme une avancée à la fois sociale et écologique.

Aux niveaux national et régional :

* la création, la structuration et le soutien d’une filière artisanale et industrielle pour la l’isolation des bâtiments et l’éco-construction, intégrant des groupes de conception pluridisciplinaires (architectes, ingénieurs, scientifiques, habitants, associations, syndicats...).

* un soutien à l’innovation pour la rénovation des logements et la construction avec de nouveaux matériaux ou techniques respectueux de l’environnement.

* un organisme de collecte, de recensement et de vérification des techniques de construction écologique, permettant de certifier leur qualité et de faire jouer les assurances construction.

* des financements pour la construction d’habitats mieux isolés, conçus en tenant compte des multiples dimensions de la planification écologique (transport, densité, proximité des services et des lieux de vie et de travail, ainsi que l’énergie grise utilisée : énergie de production des matériaux de construction...).

De manière générale, le PG milite pour l’ouverture de nouveaux droits, visant à mettre chacun et chacune à l’abri du besoin, grâce à une protection sociale qui rende effectifs les droits universels. Dans sa proposition de 29 mesures face à la crise, le PG avait ainsi proposé un droit d’accès à l’eau, à l’électricité et au gaz gratuit sur une première tranche de consommation pour les ménages à faible revenu.


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