Oui, le PG veut l’unité de toute la gauche de transformation sociale. Oui, les listes Ensemble doivent porter cette dynamique pour les régionales (réponse à JF Castel)

jeudi 24 décembre 2009.
 

1) Sur Midi-Pyrénées, le Parti de Gauche ne pouvait faire plus pour parvenir à cette unité, y compris avec le NPA

Oui, nous souhaitions l’unité :

- pour marquer un rapport de forces face à Sarkozy, pour relayer les luttes (par exemple sur La Poste) comme nous avions mené unitairement la campagne du printemps 2005 contre le TCE.

- pour marquer un rapport de forces au sein de la gauche et redonner confiance à tous ceux pour qui un autre monde est possible.

Oui, nous voulions l’unité. Oui, nous avons, je crois, fait le maximum pour l’unité. Oui, nous avons fait notre possible pour y parvenir par les discussions entre nous, par des contacts individuels, par la préparation de 7 réunions unitaires régionales du 6 octobre au 9 décembre... Nous avons souvent diversifié notre argumentation en pointant par exemple auprès de dirigeants du PCF plus tièdes sur ce point que l’unité avec le NPA permettait d’envisager sur Midi Pyrénées un nombre d’élus plus important pour nous tous, y compris pour le PCF et le NPA.

* Nous avons lancé les invitations pour la réunion unitaire du 6 octobre 2009 en proposant à chaque organisation d’y envoyer une délégation d’une quinzaine de membres (pour représenter les 8 départements). Nous voulions essayer d’enclencher une dynamique. Dans la mesure de leurs moyens militants, le CUAL, les Alternatifs et la FASE sont venus assez nombreux ce qui prouvait leur sincérité unitaire. Par contre, lors de cette réunion comme d’autres, le PCF n’était représenté que par deux dirigeants régionaux avec des marges de négociation faibles (début octobre, le débat commençait entre ceux qui voulaient s’allier au PS dès le premier tour et ceux qui souhaitaient une alliance Front de Gauche élargi). Quant au NPA, sa faible représentation (4) et son positionnement indiquaient d’entrée que nous entrions dans un round tactique compliqué.

* Dans son introduction à la réunion unitaire du 6 octobre, Guilhem avait bien présenté les objectifs du Parti de Gauche sur la région :

"Ces élections doivent être l’occasion d’un rassemblement des forces anticapitalistes et antilibérales à vocation majoritaire. Cela ne peut être crédible sans une stratégie d’alliance nationale portant dans les régions un programme de rupture avec les logiques capitalistes et productivistes.

Le Parti de Gauche ne demande qu’à être le facilitateur de cette union :

- Cette union, nous ne la concevons pas sans le PCF ou sans le NPA

- Cette union, nous ne la concevons pas sans la dynamique que permettrait la mobilisation commune de toutes les forces ici présentes."

* Nationalement, les négociations se sont terminées le 10 novembre 2009. Le texte d’accord auquel était parvenue, après quatre réunions, la dizaine d’organisations, ne pouvait guère être meilleur : Des listes autonomes du PS et Europe Ecologie au premier tour des élections régionales. Trois objectifs indissociables : bousculer le rapport de force à gauche, battre la droite, rassembler une majorité sur un programme de transformation sociale et écologique. Une alliance avec le PS et Europe Ecologie au sein d’une liste unique pour battre la droite au 2ème tour sous la forme d’une fusion démocratique excluant la présence du Modem. La participation conditionnelle aux exécutifs sur trois critères (les principales mesures du programme que nous porterions ensemble, le rapport de force pour permettre de les appliquer et donc l’exclusion du Modem). Le NPA a choisi de refuser ce texte en avançant un nouvel amendement qui remettait tout en cause « Cela ne sera pas possible dans le cadre d’exécutifs qui seraient dominés par le PS et/ou Europe Ecologie qui mènent des politiques d’adaptation au libéralisme ».

* En Midi-Pyrénées, nous avons cherché à dépasser ce blocage national ; nos interlocuteurs du NPA déclaraient être prêts à trouver un compromis dans cette affaire de participation aux exécutifs. Les six réunions unitaires tenues depuis le 6 octobre ont débouché peu à peu sur un texte régional tenant compte des demandes de chaque organisation et en particulier du NPA. Ce texte est reporté ci-dessous en annexe 2. Cependant, lors de la réunion du 9 décembre, le NPA régional a annoncé qu’il ne participerait pas à la liste unitaire régionale avec le Front de Gauche ; il est vrai que les militants NPA avaient voté majoritairement sur Toulouse et en région contre cet objectif unitaire.

2) Voulions nous vraiment (nationalement) de cette unité ? Permettez moi d’en douter ! écrit Jean François Castel

Il avance plusieurs arguments pour expliquer son doute :

2a) "J’observe tout d’abord le ridicule de mettre ce point en avant car le cas de figure se presentera rarement dans les régions, le PS ne faisant plus mystère de son rapprochement avec le Modem et la non integration des elus Modem dans les executifs est une condition actée par le PG et le PC pour accepter d’être dans ces executifs !"

En Midi Pyrénées, je ne crois pas que Malvy fera alliance au second tour avec le MODEM. Donc, la question de la participation à l’ exécutif régional se pose dans les termes du débat national de l’Autre Gauche. Personnellement, j’étais prudent après les régionales de 2004 quant à la participation aux exécutifs régionaux lorsque leur orientation social-libérale est incontournable. Ceci dit, je trouvais que le texte du Front de gauche en date du 28 octobre, acté par le PC et autres forces, représentait une bonne avancée que le NPA a eu tort de balayer.

2b) "Le PG par la dernière declaration de son BN accepte que chaque composante du FdG se positionne librement sur sa participation ou non aux exécutifs. Dans les discussions en régions, je me demande dans lesquelles cela fut proposé... A ma connaissance, cette déclaration du BN n’est que blabla puisque jamais posée sur la table des discussions."

Au sein du PG Midi Pyrénées, nous avons discuté plusieurs fois (dont en coordination régionale) de ce biais pour trouver un accord unitaire. En réunion unitaire, c’est la minorité NPA qui a proposé et argumenté cette proposition et c’est la majorité NPA qui a refusé d’aller dans ce sens.

2c) " Dans notre région, c’est le camarade Pierre Lacaze qui menait les discussions unitaires pour le PC (enfin, celles ou le PC a bien voulu assister ) Surprenant quand on sait que le même Pierre Lacaze etait un farouche partisan du rassemblement dès le premier tour avec le PS !... On peut même se poser la question de son reel désir de voir aboutir le FdG dans sa reussite !"

Il est vrai que plusieurs dirigeants du PC 31 ont rendu et rendent compliqué le travail unitaire sur la région Midi Pyrénées.

2d) "Je m’interroge sur l’influence négative chez les militants du NPA qu’a pu avoir la propositionde J-L Melenchon faite aux Verts par l’intermediaire du centriste Cohn-Bendit, ecoutée par 2 millions d’auditeurs, de trouver un accord entre les 2 tours. Cette proposition a été faite quelques jours avant le vote des militants NPA, pas un très bon signal pour eux non ? "

Ne connaissant pas l’argumentation de Jean Luc Mélenchon ou du secrétariat national du PG sur ce point, je préfère dans l’immédiat m’abstenir de commentaire. Ceci dit, sur le fond, la direction nationale du PG a joué un rôle positif dans la recherche de l’unité ; c’est bien ce qu’affirmait Sandra Demarcq, membre du comité exécutif du NPA, dans sa déclaration à l’AFP après la déclaration du 28 octobre "C’est une avancée qui réouvre les discussions" même "s’il y a des choses à préciser" notamment sur les "conditions pour ne pas aller dans les exécutifs", a-t-elle ajouté, saluant le fait que le Parti de gauche "avait vraiment envie que le NPA soit de la campagne".

3) Oui, les listes " ENSEMBLE, POUR DES RÉGIONS À GAUCHE, SOLIDAIRES, ÉCOLOGIQUES ET CITOYENNES" doivent porter cette dynamique unitaire pour les régionales

Je suis persuadé que des dizaines de milliers de militants espèrent l’unité de la gauche de transformation sociale.

Je suis persuadé que des centaines de milliers de citoyens voteraient en faveur d’un tel rassemblement.

Je suis persuadé que la volonté affichée par Sarkozy et le MEDEF de démanteler tous nos acquis sociaux et républicains nous impose de construire un rapport de force social et un rapport de force politique nécessitant l’unité, dans les luttes et dans les urnes (unité de l’Autre Gauche au premier tour, unité de la gauche au second tour).

Dès début janvier, il va falloir lancer une grande campagne mobilisatrice. J’ai confiance.

4) Réponse à Jean François Castel quant à mon analyse de l’attitude du NPA

Lors d’une réunion de coordination régionale Midi Pyrénées du Parti de Gauche, Jean François Castel était déjà intervenu pour argumenter qu’à son avis, il fallait tout faire pour réaliser une grande liste unitaire, NPA compris et que c’était possible. Cette réunion de coordination se tenait le 30 novembre à un moment où les petits échos que j’avais du NPA en Midi Pyrénées indiquaient que les unitaires seraient assez nettement minoritaires lors du vote devant se terminer le 6 décembre. Dans ces conditions, j’ai préféré en réunion insister sur le fait qu’il fallait encore tout faire pour l’unité mais comprendre les difficultés auxquelles nous étions confrontés (NPA et PCF).

Jean François Castel fait référence à mon intervention lors de cette réunion en ces termes dans son texte Unité de toute l’autre gauche. Voulions nous vraiment de cette unité ? Permettez moi d’en douter (point de vue de JF Castel militant PG 82

"Ce que j’en dis bien sûr n’engage que ma petite personne, c’est peut être une analyse de "comptoir", mais chaque fois que j’ai eu l’occasion de la soumettre à bien plus experimenté que moi, il m’est répondu que, le NPA, historiquement.... avec l’ancienne LCR... jamais accord ne fut trouvé ! J’entends, sauf que dans le moment présent, j’observe une immense évolution du NPA puisqu’il acceptait, pour battre la droite, de fusionner avec les listes PS au 2° tour. Alors se référer à des positions passées de la LCR est une chose, mais regarder objectivement les positions du NPA dans l’instant présent n’est pas inutile également".

Les forces militantes anticapitalistes sont actuellement divisées entre une dizaine d’organisations sans compter ATTAC et des groupes divers, locaux et nationaux. Les raisons de cette situation sont complexes et je n’en fais pas retomber la responsabilité prioritairement sur la tradition LCR NPA.

Il est vrai que j’ai souvent poussé au rassemblement de la gauche de transformation sociale, en 1967 en Aveyron en cofondant Le Pavé, en 1968 1969 dans le cadre de la Coordination des Comités d’Action sur Toulouse et Midi Pyrénées, en 1971 (avec le PSU en particulier)... en 1988 (comités Juquin), en 1993 (groupe unitaire sur Rodez)...

Depuis 2005, j’essaie d’apporter ma contribution au rassemblement des forces anticapitalistes. Sur ce site, le 18ème article mis en ligne portait déjà sur la question de la participation de la LCR au rassemblement antilibéral La direction de la LCR refuse de signer l’appel au rassemblement des forces antilibérales. Pourquoi ?

J’en ai ensuite écrit d’autres dont le dernier : Sept mois après le texte de Samy Joshua (dirigeant national LCR NPA) sur les "questions, ambiguïtés et certitudes" du Parti de Gauche, quel premier bilan tirer ?

Pour éviter tout faux débat :

* premièrement, je crois effectivement que l’accord du NPA pour participer à des listes au second tour avec le PS constituait une avancée. Cela prouve que le travail entrepris depuis 2005 pour rapprocher la pratique politique de la gauche de transformation sociale marque des points et peut encore en marquer.

* deuxièmement, j’insiste sur l’importance pour moi du cadre Parti comme intellectuel collectif efficace, formateur et démocratique. C’est dans ce cadre et dans cet objectif que j’ai parfois donné mon avis quant aux positions du PCF, des bovétistes... ou du NPA

5) Annexe : Texte d’accord régional rédigé par le PG au 9 décembre sur la base des discussions des 6 réunions régionales pour une liste unitaire avant que le NPA n’annonce son refus

Les échanges des 6 réunions tenues depuis le 6 octobre ont potentiellement produit les éléments d’accord suivants :

Le texte du FDG du 28 octobre, d’un commun accord entre les différents partenaires en Midi-Pyrénées ( Alternatifs, FASE, PCF, PG, NPA) sert de point de départ dynamique pour étudier ensemble les conditions, les précisions, les contenus du rassemblement unitaire de l’Autre Gauche pour les élections régionales de 2010.

Les axes généraux de la campagne :

Les régionales auront un double enjeu, local et national. Il s’agira de battre la droite. N.Sarkozy et la droite font de la reconquête d’un maximum de régions un objectif politique pour la poursuite et l’accélération de leur remodelage capitaliste de la société. Le débat sur la réduction des dépenses publiques, la réforme des collectivités et de la suppression de la TP seront au cœur de la campagne. Pour nous, l’élection régionale est la prochaine occasion pour permettre à nos concitoyens de résister à cette politique, de marquer des points dans la contre-offensive face à la droite et au patronat. C’est un rendez vous politique à la fois local et national. Dans le cadre de la campagne, nous défendrons des mesures d’urgence répondant aux aspirations de celles et ceux qui ne veulent pas payer la crise capitaliste et qui veulent éviter la catastrophe écologique, conséquence du réchauffement climatique :

 Notre ambition est de construire des majorités régionales pour des mesures d’urgence et avancées sociales, démocratiques, écologiques. L’expérience a montré que face au rouleau compresseur libéral, nous ne pouvons nous contenter de politiques du moindre mal. Les régions ne peuvent être des "supplétifs sociaux" mais doivent devenir des leviers efficaces pour répondre aux attentes populaires. Il s’agit alors de ne plus de poursuivre les politiques de gestion telles qu’elles ont été menées entre 1998 et 2009 mais de faire des choix structurels profonds pour sortir des logiques de compromis.

Dans la bataille qui s’engage, face à la tentative rose/orange/verte de recomposition au centre, c’est-à-dire vers la droite, nous voulons faire vivre, se développer une gauche de réelle alternative qui modifie durablement le rapport de force à gauche.

Cette campagne se veut ouverte et rassembleuse, en prise avec les réalités de terrain le mouvement social et les luttes.

Notre ambition est celle d’une gauche antilibérale et anticapitaliste unie, en phase avec les mobilisations populaires sociales et écologiques. Nous voulons changer les rapports de force en portant une ambition à vocation majoritaire.

Fusion de second tour :

« …après le 1er tour, il y aura au minimum une fusion démocratique, à partir du rapport de forces proportionnel du 1er tour pour battre la droite et avec l’ambition de construire une majorité régionale de réelle alternative politique à gauche.

Participation à la majorité et aux exécutifs :

La participation à des majorités et des exécutifs est donc envisagée, y compris si nous ne sommes pas en tête de la gauche pour mener une politique de transformation sociale.

Nous voulons rendre incontournable dans la majorité régionale des revendications structurantes, au cœur des luttes sociales et auxquelles il est urgent de trouver une traduction politique.

C’est au regard de ces objectifs, à partir du rapport de forces du 1er tour et en tenant compte des rapports de forces politiques et sociaux que nous déterminerons notre attitude par rapport à l’exécutif régional.

Voici les bases sur lesquelles un accord de majorité de transformation sociale se discutera :

1/ Education et formation : Concentration des fonds pour les lycées et la formation publics par l’arrêt progressif de toute subvention d’investissement pour les lycées privés et centres organismes de formation d’apprenti liés privés liés au patronat. La région refusera de se substituer à l’État pour l’entretien et la construction des Universités toulousaines.

2/ Transports : priorité absolue à l’investissement en faveur des transports collectifs publics ; extension de la gratuité sur le réseau TER aux trajets domicile/travail et aux jeunes, avec mise à contribution supplémentaire du patronat.

3/ Économie : Ré-orientation de toute la politique économique pour passer d’une politique opaque de l’offre basée principalement sur l’aide à la recherche et l’innovation (pôles de compétitivité…) à des aides destinées à relocaliser les activités présentant une réelle utilité sociale et écologique, à la mobilisation des fonds pour l’emploi public utile sur le plan social et écologique, pour les activités types coopératives, ou liés à l’économie solidaire. Recours en justice pour le remboursement des aides. Refus de toute subvention aux entreprises touchant des dividendes ;

4/ Agriculture : non au barrage de Charlas ; refus de toute subvention en faveur du développement de l’irrigation ; refus de toute subvention en faveur du développement de l’élevage industriel ; aide au développement de l’agriculture bio., aider les petits et moyens exploitants à développer une agriculture sans OGM respectueuse de l’environnement afin de relocaliser au maximum les productions et ainsi favoriser les circuits courts...

5/Ecologie Plan régional de développement d’énergie renouvelable, plan antipollution et d’économie d’énergie.

6/ Démocratie : consultation préalable des associations et syndicats sur tout projet les concernant ; mise en place d’une procédure de démocratie participative associant la population aux principales décisions. Exigence d’élu-e-s contrôlé-es et rendant compte régulièrement de leur mandat.

Une telle politique en rupture avec les logiques libérales à l’œuvre constituerait un changement par rapport aux politiques passées. Elle permettrait une réelle alternative à gauche, à même de répondre aux attentes de nos citoyens. C’est dans cette ambition que nous concevons notre participation aux majorités régionales et pas dans la constitution d’une alliance qui impose des orientations conformes aux exigences du patronat, des directives européennes, du gouvernement.


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