Benoît Hamon, dirigeant de NPS, secrétaire national du PS aux questions européennes, soutient Laurent Fabius "Nous partageons une même volonté de rupture avec les politiques libérales"

mercredi 18 octobre 2006.
 

Dans l’interview ci-dessous, comme souvent depuis six mois, le journaliste pose à Benoît Hamon seulement des questions concernant Ségolène Royal.

LE FIGARO. - Ségolène Royal pourrait ne pas participer à tous les débats de la campagne interne. Comprenez-vous sa position ?

Benoît HAMON. - Honnêtement, je ne pense pas que ce soit une bonne ligne de conduite. Le débat véritable commence maintenant. Il sera utile. Ils sont des milliers de militants à n’avoir pas fait leur choix. Et on peut les comprendre. Le débat par médias ­interposés, outre qu’il n’est pas équitable, n’épuise pas toutes les questions que se posent les militants qui sont appelés à voter. Là, sur un terrain identique et à armes égales, chacun pourra juger quel est le président de la République le plus crédible et le réformateur le plus ardent. Les candidats ont tous intérêt à cette clarification.

Ses propositions sur l’Europe vous ont-elles convaincu ?

Plusieurs d’entre elles, oui. Ségolène Royal part d’un bon diagnostic : la difficulté de gouverner à 25 pays et le sentiment des citoyens que les politiques européennes les rendent plus vulnérables. Je soutiens ses propositions sur la révision du pacte de stabilité, la modification des statuts de la banque centrale ou sur le renforcement du contrôle démocratique. Mais j’y aurais ajouté ce qui figure aussi dans le projet socialiste. L’Europe « par la preuve » doit être l’Europe d’un traité social et d’une directive sur les services d’intérêt général pour garantir un haut niveau de service public. Nous ne devons pas être en deçà de ce que nous avons obtenu au sein du PS européen, sur la convergence des minima sociaux par exemple. La prochaine présidence française de l’UE est attendue. ­Notre discours doit être à la hauteur des enjeux : construire un ­modèle social européen.

Et sur les institutions...

Ségolène Royal propose à la présidence allemande, au début de l’année prochaine, de prendre une initiative. Je suis d’accord. C’est ce que le Conseil européen invite les présidences allemande puis française à faire. Pour que le couple franco-allemand réussisse à relever ce défi, il faut que nos partenaires allemands puissent compter sur un partenaire français qui ne varie pas et qui ait une vision claire de l’avenir politique de l’Europe.

Sur l’entrée de la Turquie dans l’UE, sa position sera, dit-elle, celle du peuple français »...

Le problème n’est pas de s’aligner sur l’opinion, mais de construire une opinion majoritaire. C’est le rôle d’un parti politique. J’attends des candidats qu’ils aient un avis sur une question qui commande que l’on engage la France par des actes dès le lendemain de l’élection présidentielle. Le PS a été favorable à l’ouverture des négociations et nous demandons maintenant à la Turquie de satisfaire aux critères de Copenhague. À ­propos de la reconnaissance du génocide arménien, elle doit aussi faire le geste nécessaire.


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