Vidéosurveillance à Paris, pour moi c’est non !

lundi 23 novembre 2009.
 

Lundi 16 novembre, le Conseil d’arrondissement du 12e arrondissement a eu lieu dans la salle des fêtes. La séance qui se déroule d’ordinaire devant peu d’habitants avait réuni un peu plus de gens que d’habitude. Il en est souvent ainsi quand nous votons des délibérations un peu « sensible ». Tant mieux. Il est bon que les séances soient publiques et que le plus de citoyens puissent y assister.

Hier soir donc, il s’agissait de voter la délibération mettant en place la vidéosurveillance à Paris. Je me suis déjà exprimé sur le sujet sur ce blog. Je suis contre, résolument contre. L’essentiel des arguments a déjà été exprimé. Ce type de dispositif est inefficace pour lutter contre la délinquance (dont les causes sont sociales et qui ne voit pas que la droite aggrave les inégalités ?) mais aussi dangeureux pour les libertés individuelles et publiques. Ces arguments sont connus. On peut les trouver sur les différents sites qui s’opposent à ce projet et notamment celui du Collectif contre la Vidéosurveillance.

Mais, je voudrais développer encore un point. Dans la délibération qui était soumise au vote hier soir, il est écrit : « Dès la mi 2010, 35 caméras seront installées par l’Etat sur la base d’une subvention du Fonds interministériel de prévention de la délinquance. » Dans cette phrase, c’est toute la politique du gouvernement de droite qui est concentrée. L’argent qui doit servir au politique publique de prévention est détourné de son objectif initial pour financer la vidéosurveillance qui fait les beaux jours de sociétés privées qui font commerce de l’insécurité. Cette politique fièrement revendiquée par le Ministre de l’intérieur M. Brice Hortefeux fait fausse route. La gauche l’a toujours combattu, elle doit continuer à la faire.

Alors pourquoi la Ville de Paris accepte-t-elle de cofinancer à hauteur de 5 millions d’euros cette installation de caméras (dont l’ensemble coûtera 300 millions d’euros) ? Je continue de ne pas comprendre les raisons de cette obstination de la part de mes amis socialistes. C’est une erreur, ou plutôt une faute. Dommage.

Hier soir donc, il s’agissait de voter cette délibération qui sera présentée à nouveau lors du Conseil de Paris du 23 novembre.Sitôt la délibération présentée par la Présidente du groupe socialiste, Nicolas Bonnet, Président du Groupe PC et PG du 12e est intervenu contre la délibération, Christophe Najdovski a fait de même pour le groupe Vert. L’UMP à l’inverse avec gourmandise est intervenue pour se féliciter de cette décision, disant des socialistes qu’ils « se ralliaient à politique du gouvernement ». Facile. Mais pourquoi ce serait-elle privée de ce petit bonheur ?

Dans le débat, je suis intervenu moi aussi pour dire combien j’étais contre. J’ai essayé de convaincre encore mes collègues socialistes. J’ai eu peu ironisé sur le fait que depuis peu, à gauche, il est en vogue de substituer le mot "vidéoprotection" à celui de "vidéosurveillance". Cela me rappelle Jean Jaurès qui disait "quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots". En vain. Je n’ai pas convaincu. De nombreux arguments ont encore été échangés, puis nous avons voté. Les socialistes, le MRC, le PRG et l’UMP ont voté pour, et seuls les 5 élus Verts, communistes et Parti de Gauche ont voté contre. Un socialiste (avec courage) s’est abstenu. Voilà, cette bataille est momentanément perdue dans le vote. Reste encore le débat citoyen. Le contrôle (s’il est impartial et objectif) de la vidéosurveillance montrera dans un an ou deux, que cela ne sert à rien et que c’est un outil dangereux mis entre les mains de gens qui mènent une politique sécuritaire pour masquer les désastres de leur politique économique et sociale.


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