Sarkozy à la Chapelle-en-Vercors, une vision aussi contestable qu’inquiétante de la République

mardi 24 novembre 2009.
 

Le chef de l’État a multiplié, hier, les allusions à l’Ancien Régime et au christianisme pour livrer sa vision de «  l’identité nationale  ».

«  La République, c’est l’autorité de l’État, l’égalité des chances, le mérite, le travail  », a-t-il lancé, en fustigeant «  l’égalitarisme  ».

Avec des accents dignes du procès de Riom de 1942, intenté par les vichystes à Léon Blum et aux républicains, le président de la République a présenté les 35 heures comme une «  erreur tragique  » entérinant le «  renoncement à la valeur du travail  ».

Il a ensuite exalté «  le travail et la famille  » pour défendre la suppression des droits de succession et l’instauration du bouclier fiscal.

Chômeurs et autres «  assistés  » ont été violemment pris pour cible, dans le même temps, par le chef de l’État, qui entend opposer «  celui qui fait son travail  » et «  celui qui ne fait rien  ».


Curieuse vision de la République, aussi, lorsque l’hôte de l’Élysée a exalté ce que celle-ci devrait, selon lui, «  à l’Ancien Régime  ».

Fidèle à sa stratégie de réécriture et de manipulation de l’histoire, Nicolas Sarkozy a vilipendé «  l’expérience sanglante de la Terreur  », mais glorifié «  le rêve capétien réalisé  » de l’unité de la France.

Avant d’appeler à «  vibrer avec le sacre de Reims  » des rois de France.

Dans une envolée antilaïque, il a ensuite assuré qu’il n’y avait «  pas un seul libre penseur, pas un franc-maçon, pas un athée qui ne se sente, au fond de lui, héritier de la chrétienté  ».

Confondant «  l’identité nationale  » avec «  les cathédrales, les clochers d’église  », il a décrété  : «  Être français est un honneur, il nous appartient à tous de le mériter.  » Paraphrase limpide d’un slogan du FN.


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