Hue rompt définitivement avec le PC et lance le Mouvement Unitaire Progressiste

mardi 10 novembre 2009.
 

Un an après avoir quitté avec fracas le conseil national du PCF pour lancer son association politique, le Nouvel espace progressiste, l’ancien dirigeant communiste a annoncé, ce mercredi, la création d’une « formation politique », le Mouvement unitaire progressiste. L’une des têtes d’affiche, fin août à Marseille, des Ateliers d’été du courant du socialiste Vincent Peillon, aux côtés de Daniel Cohn-Bendit (Europe Ecologie) et de Marielle de Sarnez (Modem), Robert Hue, qui avait proposé un « pacte unitaire de progrès » au lendemain des européennes, s’efforce de creuser son sillon : le rassemblement de la gauche.

Ouvrir une énième boutique à gauche au nom d’une « dynamique unitaire », toujours un peu paradoxal, non ? Le sénateur du Val-d’Oise rétorque qu’il ne s’agit pas d’un « parti de plus », « vertical, pyramidal », bref has been, mais d’un « mouvement » « transversal, horizontal ». Une forme plus souple, sans « chapelle ni pré-carré » et susceptible, selon lui, de séduire des associatifs, syndicalistes et autres « hommes et femmes de gauche en déshérence » qui seraient allergiques aux « carcans partisans » mais aussi des militants déjà encartés ailleurs, les statuts du MUP autorisant la double appartenance.

Rien à voir non plus avec le Parti de gauche de l’ex-socialiste Jean-Luc Mélenchon, « fabriqué d’en haut » et lancé, avec le Front de gauche, dans « un combat contre l’autre partie de la gauche », torpille Hue : « Je ne participerai pas à une gauche qui divise d’emblée. » Les ponts sont aussi coupés entre le PCF et son ancien secrétaire national, « à mille lieux de l’appareil » du parti de Marie-George Buffet, qui ne « [se reconnaît] pas dans sa stratégie » et se veut désormais « communiste autrement ». Le « PGCM de la gauche »

Le MUP, qui entend participer à tous les rendez-vous électoraux, plaide, d’ailleurs, de son côté, pour des listes de rassemblement de la gauche dès le premier tour des régionales de mars 2010. Et Robert Hue, qui pourrait être candidat dans le Val-d’Oise, va contacter les présidents (PS) de régions sortants pour proposer les services du MUP.

Même si le NEP, avec « quelques centaines d’adhérents », n’a guère décollé, – « c’était juste un club politique », fait-il valoir –, Hue veut voir plus grand, siglant déjà l’ambition de son nouveau mouvement : être le « PGCM de la gauche ». Comprendre « le plus grand commun multiplicateur ». Et de filer la métaphore mathématique : « Au contraire de ceux qui soustraient, qui divisent ou qui n’additionnent que leurs ambitions personnelles, on veut multiplier. »

Sur le fond, le MUP, qui s’appuie sur un « tryptique démocratie, partage, sécurité », suggère trois réformes « essentielles » : la suppression de l’élection du président de la République au suffrage universel direct, responsable, pour Hue, d’une « hyperpersonnalisation du pouvoir », la « réduction massive » des inégalités salariales – via une augmentation du Smic et la « taxation des hauts salaires et des entreprises qui les versent » – et une « réduction massive du budget militaire ». Le fondateur du MUP aura aussi l’occasion de pousser ses propositions en matière d’éducation, le 14 novembre à Dijon, lors d’une nouvelle rencontre organisée par l’Espoir à gauche (PS) de Peillon. Et de poser pour une seconde photo de famille « progressiste » – non sponsorisée par Solférino – avec socialistes, écologistes et centristes.


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