Le Front de Gauche repart en avant (éditorial hebdomadaire national du Parti de Gauche)

samedi 31 octobre 2009.
 

80% pour des listes autonomes du Front de Gauche au premier tour des élections régionales. De mémoire de communiste, cela faisait très longtemps que l’on n’avait pas vu une majorité aussi large dans le Conseil national du PCF. Une dynamique contagieuse est à l’œuvre. La stratégie du Front de Gauche convainc aujourd’hui les communistes davantage encore qu’à la veille des européennes. Et pourtant chacun sait que pour le PCF la décision de présenter des listes autonomes du PS et d’Europe écologie après avoir participé à la gestion de beaucoup de régions aux côtés du PS n’était pas facile. Pour le Parti de Gauche qui invitait à poursuivre le Front de Gauche aux régionales dès son CN du 13 juin dernier, ces cinq mois d’attente ont été longs. Mais notre patience respectueuse des débats de nos partenaires est récompensée. Et notre optimisme si moqué se révèle une fois encore plus juste que les prophéties des Cassandre.

Le choix du CN du PCF témoigne de la prise de conscience qui monte dans l’autre gauche : si nous ne sommes pas capables de constituer ensemble une alternative, nous risquons d’être entraînés vers le trou noir démocrate comme l’a été toute la gauche italienne. Contrairement à ce que prétendent les dirigeants du PS, les listes du Front de Gauche seront un atout pour battre la droite. Elles nous donnent un moyen de mobiliser notamment l’électorat populaire qui ne se reconnaît pas dans ce qu’est devenu le PS. Et au second tour elles agiront pour le rassemblement de toute la gauche sans recours au Modem. Bien sûr nous nous donnons aussi un point d’appui pour changer les rapports de force à gauche. Cela contrarie sans doute le PS. Mais c’est la meilleure condition du rassemblement et de la victoire. Car la victoire de la ligne démocrate portée par un PS englué dans la recherche d’alliances avec le Modem annoncerait une défaite durable de la gauche.

Les conditions sont maintenant réunies pour que toute l’autre gauche se rassemble. La question des exécutifs ne doit pas l’empêcher, d’autant que nous pouvons nous accorder sur une participation conditionnelle. Le texte du PCF reprend cette idée. Le NPA y semblait près. Il semble maintenant se raidir. Ce serait une lourde faute. Car une occasion historique se présente pour l’autre gauche. Il n’y en aura pas d’autre avant 2012. Il faut la saisir sans barguigner.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message