Avis de temps frais (éditorial national Parti de Gauche)

vendredi 23 octobre 2009.
 

Autant être prévenus. Les prochains jours ne vont pas être de tout repos pour le PG. C’est le calendrier qui le veut. Ce week-end le PCF va définir son « offre nationale » pour les élections régionales. Le flot des événements s’accélère donc à l’amont du point où le cours va soudain se resserrer. A l’intérieur du PCF d’abord, où chaque point de vue bande ses muscles avant la décision. Il en est résulté lundi dernier un communiqué agressif contre le PG destiné à donner je ne sais quels signes à je ne sais quels communistes. Répondre calmement. Du sang-froid pour deux au moment d’écrire la déclaration du Parti. Mais la décision du CN ne va pas seulement dénouer les tensions internes au PCF. Elle va modifier par effet d’entraînement tout le paysage politique du pays.

Les premiers à s’en inquiéter sont les socialistes. Hamon et Peillon donnent de la voix contre les « compétitions féroces au premier tour ». Ils ciblent l’un comme l’autre le PG car ils espèrent convaincre les communistes que nous ne leur proposons rien de mieux qu’une aventure gauchiste. Ils sont inquiets des décisions à venir du PCF. C’est bon signe ! Ils ne craignent pas comme ils le disent que la gauche perde à cause de la concurrence au premier tour. Car alors ils interpelleraient Europe Ecologie qui présentera des listes autonomes partout. Ils ont peur que les listes écologistes leur passent devant. Ils redoutent aussi qu’en contraignant le PS à opérer le rassemblement de la gauche au second tour et non au premier, nous rendions impossible l’alliance avec le Modem qui est prévue par Hamon entre les deux tours (Peillon les veut lui dès le premier).

Enfin l’UMP ne voit pas non plus d’un bon œil un tel chambardement. Elle préfère une opposition atone et un PS assuré du second tour, où elle le pliera plus aisément. Elle craint le rassemblement de l’autre gauche. Car si le PCF s’engageait dans des listes autonomes, celui-ci deviendrait possible. Sur la question des exécutifs, la discussion progresse. Le dernier groupe de travail sur les régionales l’a montré. Nous pouvons aboutir. Cela signifierait l’irruption d’une nouvelle offre politique à gauche rivalisant avec le PS et Europe Ecologie pour construire une majorité alternative. Cela ferait beaucoup de mécontents. Et autant de contre-offensives.


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