Régionales : Personne ne doit être mis dans la situation de se rallier aux autres

vendredi 6 novembre 2009.
 

Pour l’heure, il faut surtout que je parle de la négociation dans l’autre gauche. Tout s’accélère depuis la décision du conseil national du PCF qui partage notre position prise en juin pour des listes autonomes au premier tour des élections régionales. Il y a d’abord eu un peu d’emballement sur un mode assez électrique. Cela ne doit pas faire perdre de vue l’essentiel. Le front de gauche est relancé. Et l’accord avec le NPA est a portée de main. Les contacts ont repris. Evidemment, ici, sur ce blog, le ton restera celui du coup d’œil.

ACERBITUDES et EXAGERADES

Je suppose qu’il faut que je m’y fasse. Quand une situation contrarie un des partenaires de l’autre gauche, il manifeste son désappointement par des remarques personnelles aigres à mon sujet. On se souvient des remarques communistes acerbes sur mes prétendues multi-déclarations de candidature. L’épilogue à ce sujet aura été placé sous le signe de l’humour de situation. Il sera venu du fait que, pour finir, quand le journal « Sud Ouest » demande à Olivier Dartigolle, porte parole du PCF, celui-là même qui m’avait recommandé de « garder mon sang froid » en matière de candidature, ce qu’il pense de moi comme tête de liste de l’Aquitaine, alors que je n’ai rien demandé à personne à ce propos, il répond, sur un mode extrêmement aimable, que cela devrait être « étudié avec beaucoup d’intérêt ».

Donc de ce côté-là, retour au bon temps de la bonhommie. Certes il n’en faut pas davantage pour que je reçoive dix coups de téléphone, environs trente sms et une petite vingtaine de courriels à propos de ma « déclaration candidature en Aquitaine », mais ce n’est pas cher payé pour un mot aimable de mon facétieux camarade Dartigolles.

C’est côté NPA que ça se gâte pour moi. Pierre François Grond, le numéro deux du parti à qui on demande ce qu’il pense de ma satisfaction après la décision du PCF, répond que j’ai « dit beaucoup de choses contradictoires ces derniers temps ». Je me demande bien lesquelles. Et où ? Je veux dire à quel endroit ? Et à quel sujet. Je ne le sais pas non plus. Donc c’est tout à fait exagéré, non ? Il faut laisser ce genre de coup de billard à vingt bandes aux caciques socialistes dont c’est le mode ordinaire de relations mutuelles. Car je ne dis qu’une seule chose, toujours la même depuis ma séparation du PS : l’autre gauche doit s’unir pour constituer un nouveau centre de gravité à gauche ! Et avec mes amis qui s’y collent sans relâche, nous ramons comme des fous, sans trêve, pour y parvenir. Et on va continuer. Vous savez pourquoi ? Parce qu’il n’existe aucune alternative à cette ligne qui ait été proposée par qui que ce soit dans l’autre gauche ! En tous cas aucune qui se donne pour objectif de conquérir une majorité populaire dans les urnes dans ce pays.

UN BON TEXTE

La nouveauté par rapport aux précédentes réunions du groupe de travail c’est que le Front de gauche s’est présenté ensemble avec un document unique. Cela devrait faciliter les discussions et éviter les montées au rideau de la paranoïa que déclenche toute réunion à plusieurs protagonistes qui redoutent à tout instant la coalition de tous les autres.. Le texte que j’ai approuvé au nom du Parti de Gauche avant mon départ a été préparé avec beaucoup de soin, notamment par Eric Coquerel notre secrétaire aux relations unitaires, pour déminer tous les points de blocage, en s’appuyant exclusivement sur des textes et formules utilisées par les uns et les autres ou ensemble dans la dernière période. Car, bien sûr, le vocabulaire dans ce type de situation est décisif. Personne ne doit être mis dans la situation de se rallier aux autres. Et vice versa, si je peux me permettre une plaisanterie dans ce contexte..

Je suis donc parti avec un moral gonflé à bloc, quoique je me sois levé à cinq heures du matin ce qui ne me plait jamais vraiment. Surtout en sachant que j’arrive le lendemain à deux heures du matin. J’ai une confiance absolue dans les arguments rationnels que contient le texte. Je suis certain que les amis du NPA vont tout examiner à la loupe. Donc ils vont y retrouver les garanties essentielles qu’ils attendent. Car dans cette histoire il faut bien comprendre que tout le monde n’est pas obligé d’être d’accord sur tout. Souvent il est décisif de n’être empêchés de rien. Parfois ça compte autant. Le décalage fait que je ne saurai rien avant que la nuit soit passée sur les négociateurs. Quand ils me feront des courriels consultables, moi, je dormirai. Mais, tout de même, comme c’est extraordinaire de pouvoir communiquer de cette façon si rapide. Le grand Jaures était pendu au télégraphe quand il est allé en Argentine, en 1911. Et moi au fax pendant des années. Comme il est loin le temps des coups de téléphone ultra minutés, les fax improbables et ainsi de suite ! De plus avec cette petite merveille de Skipe, il y a la visiophonie désormais. Gratuite ! J’ai de cette façon le contact direct avec Raquel Garrido et Alexis Corbière qui suivent les élections présidentielles au Chili et en Uruguay. Dans l’un et l’autre cas, mais surtout en Uruguay, nous sommes le seul parti français présent ! J’en suis très fier. Car il y a beaucoup à apprendre de tout cela. En Uruguay notre candidat a fait quarante sept pour cent des voix. Mais là bas on compte comme exprimés les blancs et nuls. En France donc il serait élu au premier tour ! La coalition qui le porte contient 18 partis ! C’est le Frente amplio. A étudier de près. De très près.


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