Décembre 2010 : Nicolas Sarkozy au plus bas d’après les sondages

lundi 27 décembre 2010.
 

Il paraît que le président de la république scrute en permanence les résultats des sondages concernant sa popularité. Si tel est le cas, il doit passer de bien mauvaises fêtes de Noël.

Voici les dix derniers sondages quant à sa côte de popularité, avec les opinions positives et entre parenthèses, les opinions négatives :

Ifop/Le Journal du Dimanche 17 décembre 31% ( 69)

BVA/Orange, l’Express et France Inter 11 décembre 33% (61)

ViaVoice/Libération 10 décembre 35% ( 61)

Ifop/Paris Match 10 décembre 36% (64)

LH2/nouvelObs.com 4 décembre 35% (59)

Ipsos/le Point 4 décembre 35% (61)

Ifop/Paris Match 3 décembre 36% (64)

CSA/Le Parisien et Aujourd’hui en France 2 décembre 34% (59)

TNS Sofres/Logica/Le Figaro Magazine 29 novembre 24% (71)

OpinionWay/Metro/Krief Group 10 novembre 32% (67)

B) A mi-mandat, 58% des Français jugent le bilan de Sarkozy négatif ou très négatif

58% des personnes interrogées jugent que le bilan de la présidence est "négatif" et 22% le qualifient même de "très négatif". 19% des électeurs qui avaient voté pour Nicolas Sarkozy au 1er tour en 2007 déclarent par ailleurs qu’ils ne lui redonneront pas leur voix s’il se présente à nouveau en 2012.

Alors que Nicolas Sarkozy arrivera à mi-mandat le 6 novembre prochain, le tableau s’avère assez critique puisque seuls 38% des Français jugent "positif" le bilan de la première partie de la présidence, 6% le jugeant "très positif ", selon un sondage LH2-Nouvelobs.com publié lundi 26 octobre. A l’inverse, 58% le jugent "négatif", et 22%, soit plus d’un Français sur cinq le juge même "très négatif".

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

C’est au sein du socle électoral traditionnel de Nicolas Sarkozy que l’on retrouve les personnes les plus satisfaites des actions entreprises pendant la première moitié de son mandat : retraités (50%) et personnes au revenu supérieur à 5000€ (44%). Les personnes aux revenus inférieurs à 1200 € ont également une opinion plus favorable sur les actions menées depuis l’élection de Nicolas Sarkozy (48%). Si logiquement les sympathisants de l’UMP et électeurs de Nicolas Sarkozy dressent un bilan nettement plus favorable que la moyenne des Français, celui ci apparaît néanmoins en demi-teinte : 15% des sympathisants UMP et 23% des personnes ayant voté pour Nicolas Sarkozy au 1er tour de l’élection présidentielle de 2007 soit près d’un électeur sur 4 jugent le bilan "négatif", signe d’une certaine déception que Nicolas Sarkozy devra prendre en compte dans la seconde partie de son mandat.

Au final, ce sont les cadres (32%), professions intermédiaires (29%) et employés (32%) qui s’avèrent le moins satisfaits du bilan de Nicolas Sarkozy, ainsi que les sympathisants du Modem (32%) et de la gauche dans son ensemble (17%).

Des électeurs à convaincre pour 2012

Si Nicolas Sarkozy se présentait aux élections de 2012 pour un second mandat, 30% des Français déclarent qu’ils voteraient pour lui, un résultat similaire à la part des voix qui se sont portées sur sa candidature lors du 1er tour de l’élection de 2007. A ce stade, Nicolas Sarkozy peut bénéficier du soutien de son vivier traditionnel d’électeurs : 40% des personnes de plus de 65 ans voteraient pour lui, 37% des catégories socioprofessionnelles dites supérieures et par ailleurs 38% des Français aux revenus inférieurs à 1200€. Néanmoins, preuve d’une certaine déception dans les rangs du président à l’égard des actions menées sous son début de mandat, 14% des sympathisants de l’UMP et 19% des personnes qui avaient voté pour Nicolas Sarkozy au 1er tour en 2007 soit près d’une personne sur cinq déclarent qu’elles ne lui redonneront pas leur voix s’il se présente à nouveau en 2012. Par ailleurs, parmi les personnes jugeant le bilan de Nicolas Sarkozy positif à mi-mandat, la même proportion déclare qu’elle ne votera pas pour lui. Pour Nicolas Sarkozy, la seconde partie du quinquennat sera donc déterminante d’une part pour répondre aux aspirations des électeurs déçus et d’autre part, pour transformer la satisfaction à l’égard de l’action présidentielle en intention de vote.

- Sondage réalisé par l’institut LH2 pour Nouvelobs.com les 23 et 24 octobre 2009, par téléphone. Échantillon de 1006 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille, après stratification par région et catégorie d’agglomération.

A) Sondages calamiteux pour Nicolas Sarkozy

1/ Baromètre CSA/Le Parisien. La cote de popularité de l’exécutif subit une grosse dégringolade.

N. Sarkozy et F. Fillon perdent tous les deux six points dans notre baromètre mensuel CSA. Fait inquiétant pour eux, c’est dans l’électorat traditionnel de la droite que la chute est la plus spectaculaire. « Avec 41 % de satisfaits, on revient aux niveaux de confiance relevés au printemps dernier mais la structure n’est pas comparable, analyse Jean-Daniel Lévy, directeur du département Politique-Opinion de CSA. La baisse s’avère en effet particulièrement élevée dans les catégories de population dites sœur de cible du président : les personnes âgées, les classes supérieures ou encore les sympathisants de droite. »

Dans le détail, alors que la cote de confiance du chef de l’Etat reste relativement stable chez les ouvriers ou en légère baisse chez les employés, elle dégringole nettement parmi les catégories plus aisées de la population (- 11 points, soit 33 % chez les cadres). Elle chute même de 16 points chez les 65 ans et plus. « Le climat général n’est pas bon, constate J-D. Lévy. C’est un mois de septembre déboussolant pour la majorité. Alors que les Français ont plutôt été convaincus par la prestation télévisée présidentielle du 23 septembre, en direct de New York, la traduction dans les cotes de confiance du couple exécutif ne s’est pas manifestée. » Et d’ajouter : « Si l’alarme n’est pas tirée, l’alerte est claire. Les évolutions traduisent une déstabilisation du peuple de droite. Cette population est prompte à mobiliser un certain nombre de valeurs qui apparaissent aujourd’hui écornées. Pour redresser la barre, il faudrait une plus grande lisibilité, une pratique politique plus sereine. »

Les turbulences dans la majorité. Cette semaine, Claude Guéant et Henri Guaino ont encore balisé la politique gouvernementale. Sur les tablettes de la rentrée, la tension entre N. Sarkozy et F. Fillon est attentivement suivie par l’Élysée. F. Fillon, en privé, ne cache pas son exaspération contre le chef de l’État. Pour autant, il est décidé à "endurer" encore à son poste, sans forcément endosser toutes les orientations de N. Sarkozy.

Dans ces moments difficiles, C. Guéant et N. Sarkozy ne peuvent pas compter sur grand monde. A. Juppé, la semaine dernière, taillait en pièces la prochaine réforme des collectivités territoriales, J-P. Raffarin à la barre des témoins du procès Clearstream venait au secours de Dominique de Villepin, sans oublier, J-F. Copé toujours prompt à dire sa différence et parfois à prendre ses distances avec l’exécutif.

Et il y a les ministres en danger. B. Le Maire (agriculture) a essuyé huées et jets de viande crue au sommet de l’élevage. E. Besson voyait son parcours professionnel, politique et personnel décortiqué par la presse à la faveur de la publication d’un livre-portrait (à charge) écrit par son ex-épouse Sylvie Brunel. F. Mitterand s’expliquait pour sa pratique du tourisme sexuel évoquée dans un de ses livres, La Mauvaise Vie (2005) après sa réplique aux attaques de M. Le Pen et B. Hamon. Le Monde (09/10) analyse qu’à mi-mandat, les recettes magiques du sarkozysme, qui avaient permis de rassembler les élites et " la France qui souffre " ne fonctionnent plus.

Un an après la crise, c’est le retour à la case départ, mais avec des déficits publics qui ont bondi à 8,5 % du PIB et un compte à rebours paralysant avant la présidentielle de 2012. Et que le souhait de s’attaquer à la réforme de l’Etat social, avec le chantier des retraites, annoncé pour 2010, est jugé quasi impossible à réaliser en période de chômage. Sarkozy est contesté par les députés UMP pour son laxisme budgétaire : il est le seul en Europe à ne pas esquisser de stratégie de sortie de crise, refusant toute hausse d’impôts, alors que la dette s’envole. L’UMP guette le moindre faux pas des ministres venus de la gauche et les promus du dernier remaniement gouvernemental sont aussi à la peine. Dans la majorité, les sujets de trouble, voire de colère sont de plus en plus nombreux. De la création de la taxe carbone à l’abandon de la loi sur les tests ADN, en passant par l’affaire Mitterrand, les électeurs de droite sont perdus. Et avec la réforme des collectivités, la suppression de la taxe professionnelle et la nomination de J. Sarkozy à l’EPAD, l’ambiance ne devrait pas s’améliorer dans les semaines à venir.

2/ Selon le baromètre BVA-Avanquest- La Tribune, les Français sont à la fois pessimistes sur la situation économique et critiques vis-à-vis de l’action syndicale.

Le journal note « 62 % d’entre eux se disent « moins confiants » dans l’avenir de la situation économique de la France qu’au cours des derniers mois, alors que ce taux était descendu à 57 % lors de la précédente vague début septembre. A contrario, seuls 31 % d’entre eux se disent « plutôt confiants », contre 34 % à la rentrée. « La situation est préoccupante. Et risque de se dégrader encore fortement dans les mois à venir. Il y a une énorme déception née du hiatus entre une situation économique et boursière présentée comme encourageante et une réalité sociale vécue comme toujours dramatique », souligne Gaël Sliman. Un pessimisme qui amène une majorité de Français à soutenir largement la journée d’action organisée aujourd’hui. Reste que ce soutien apparaît quelque peu désabusé. Seuls 49 % des sondés jugent que cette journée d’action constitue le meilleur moyen de se faire entendre, contre 46 % qui jugent que les mouvements de ce genre ne servent à rien. Conscientes des attentes des Français à leur égard, les organisations membres de l’intersyndicale peinent cependant à élaborer des modes d’action alternatifs.

Bernard Thibault explique dans Le Parisien, que la CGT attend des salariés qu’ils se mettent d’accord dans les entreprises sur les sujets revendicatifs prioritaires afin de prendre des initiatives pour les faire aboutir. La situation sociale va continuer de se dégrader. Non seulement nous sommes loin d’une sortie de crise, mais les plans sociaux se multiplient et les décisions du gouvernement vont encore accroître la précarité des salariés. Le budget 2010 et celui de la Sécurité sociale se caractérisent principalement par de nouveaux transferts financiers vers les entreprises au détriment des ménages. Il remarque que parfois on reproche aux syndicats d’avoir des mobilisations fourre-tout. Chaque rendez-vous d’octobre porte sur des sujets revendicatifs forts : la précarité, la retraite, les femmes, l’industrie, les routiers, l’avenir de la Poste. Il regrette l’attitude de FO qui entretient le pessimisme, l’impuissance et la fatalité. Le rôle des syndicats aujourd’hui est de contribuer à redonner de la confiance dans la capacité des salariés à peser sur les choix.

3/ Selon un sondage Ifop/Paris Match, les sujets principaux dont parlent les Français sont :

* la vague de suicide à France Télécom (72%),

* la grippe H1N1 (69%),

* la votation pour La Poste (55%). Bizarrement J-L. Parodi dans son commentaire parle d’une apathie puisque seuls deux sujets dépassent les 60 %. La votation et ses plus de 4 millions qui refusent la privatisation de La Poste exprime l’inverse.

4/ La première vague de l’observatoire Ipsos-Liaisons sociales propose un regard croisé des dirigeants et des salariés sur la crise.

70 % des chefs d’entreprises se disent optimistes quant au maintien de l’emploi dans leur entreprise.

Mais ils sont 34 % à penser que l’activité de leur entreprise va baisser dans les 6 prochains mois. Les salariés rejoignent ce diagnostic. Ils sont optimistes à l’égard du maintien de l’emploi (77 %) mais pessimistes sur l’embauche (70 %) et l’augmentation des salaires (78 %). En cas de détérioration avec la hausse du chômage, 48 % sont prêts à participer à un mouvement de grève. Les concessions sont temporaires sur les salaires, la patience et la compréhension ne seront plus les seules options en cas de reprise économique.

5/ Sondage LH1/Express sur le stress au travail.

20% des actifs estiment que leur activité professionnelle est très stressante en évaluant entre 8 et 10 le niveau de stress qu’elle leur procure. Parmi ces individus on retrouve plus significativement les 25-34 ans (29%), les Bac+4 et plus (29%), les cadres (26%) et les femmes (23% contre 18% des hommes).

24% des actifs estiment pour leur part que leur activité leur procure un stress important* (note de 6 à 7) et 37% se situent dans une situation de stress faible voire peu important* (note de 3 à 5). Parmi les actifs, 10% estiment que leur activité leur procure un stress quasi-nul* (note de 1 à 2) et 9% des interviewés jugent leur activité pas stressante du tout et l’on peut parler de stress professionnel nul (0/10).


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