Le gouvernement doit régulariser les travailleurs sans-papiers !

mercredi 14 octobre 2009.
 

Ce lundi 12 octobre 2009, plus d’un millier de travailleurs sans-papiers se sont déclarés en grève illimitée pour exiger leur régularisation, avec le soutien de la CGT et l’Union Syndicale Solidaires. Les grévistes occupent actuellement six lieux sur Paris, entreprises ou fédérations patronales représentatives des secteurs d’activité recourant abondamment à cette main d’oeuvre surexploitée : hôtellerie-restauration, bâtiment et travaux publics, nettoyage, intérim... Danielle Simonnet, conseillère de Paris et responsable du Parti de Gauche en charge de la commission Migrations, s’est rendue ce matin sur le chantier du tramway parisien Porte des Lilas pour apporter le soutien du Parti de Gauche aux travailleurs sans-papiers qui occupent ce site. D’autres élu-e-s, responsables parisiens et nationaux du Parti de Gauche se rendront sur les autres sites de grèves.

Ce nouveau mouvement revendicatif s’inscrit dans la continuité de celui lancé le 15 avril 2008 à l’initiative de la CGT et qui avait débouché sur plusieurs milliers de régularisations. Cette lutte a mis au grand jour une réalité jusque là méconnue : la plupart des sans-papiers sont avant tout des travailleurs, membres à part entière de la société française, participent à la solidarité nationale par leurs cotisations et leurs impôts, tout en étant privés de la plupart des droits sociaux. Un sondage a d’ailleurs montré qu’une large majorité de nos concitoyens est favorable à la régularisation de ces travailleurs[1].

Mais, plus d’un an après le début de cette lutte, le gouvernement Sarkozy refuse toujours d’entendre ces revendications et s’entête dans sa politique sécuritaire et anti-immigrés. Il multiplie les obstacles à la régularisation et bafoue l’égalité de traitement au sein de la République en appliquant des critères différents selon les préfectures, les entreprises, les nationalités ou les professions. Dans un contexte de crise, le gouvernement joue la surenchère sécuritaire pour tenter de faire oublier l’échec des politiques libérales. Rappelons que les travailleurs sans-papiers ne prennent le travail de personne ; affirmer le contraire procède d’une vision malthusianiste du monde du travail qui a peu à voir avec la réalité économique. En revanche, l’existence d’une "armée de réserve" de travailleurs sans droits est une véritable aubaine pour le patronat qui peut ainsi exercer une pression à la baisse sur les salaires et les droits sociaux de l’ensemble des salariés de ce pays en recourant à cette « délocalisation sur place ». Ces grèves dévoilent également au grand jour les conséquences en matière de mépris du droit du travail, du recours en cascade à des entreprises de sous traitance et dintérim.

Par conséquent, le Parti de Gauche demande la régularisation immédiate des travailleurs sans-papiers en grève, et reprend à son compte l’exigence d’une circulaire de régularisation des salariés sans-papiers récemment formulée par 11 organisations syndicales et associatives[2]. Pour le Parti de Gauche, cette circulaire devra être la première étape d’un plan de régularisation de l’ensemble des sans-papiers actuellement présents sur le territoire français. Plus généralement, le Parti de Gauche défend une réorientation complète de la politique de la France et de l’Europe vis-à-vis des pays du Sud, qui soit fondée sur la coopération et la solidarité plutôt que sur la construction de murs entre les peuples.

« Ils bossent ici, ils vivent ici, ils restent ici ! »

[1] . Sondage CSA pour le Parisien publié le 27 avril 2008 : 68% des Français interrogés sont favorables à la régularisation des travailleurs sans-papiers

[2] . Courrier du 1er octobre 2009 à François Fillon, signé par : CGT, CFDT, Union Syndicale Solidaires, FSU, UNSA, Ligue des Droits de l’Homme, Cimade, Réseau Éducation Sans Frontières, Femmes Égalité, Autremonde, Droits devant !!


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