Et nos vraies valeurs, alors ! Où va la démocratie représentative ? Ce ne sont plus les citoyens qui délèguent leur pouvoir pour répondre à leurs aspirations, mais des partisans à la solde d’un chef dont ils attendent les prébendes (par Danielle Mitterrand)

samedi 10 octobre 2009.
 

Pour certains hommes responsables de notre société, le goût du bon vin qu’ils recherchent dans la lie leur fait perdre l’honneur et amplifie le dégoût d’un électorat qu’ils ne représentent plus.

Ainsi, l’ensemble de nos élus de gauche ou de droite sont-ils déjugés.

Ce ne sont plus les citoyens qui délèguent leur pouvoir pour répondre à leurs aspirations, mais des partisans à la solde d’un chef dont ils attendent les prébendes.

Et pourtant, tous ceux qui préparent la nouvelle société, qui veulent vivre et vivre autrement et libres ; tous ceux qui n’ont pas accès aux délices du pouvoir et de l’argent, et qui, c’est tant mieux, s’organisent un environnement solidaire et construisent l’alternative, tous ceux-là n’ont sans doute pas voté, car ils n’ont rien à attendre de ce genre d’ordre établi.

Ces autres qui cherchent, malheureusement, l’antidote de leur misère dans la haine sont-ils profondément satisfaits ? Imaginent-ils qu’ils seront jugés en bloc ou individuellement par les générations suivantes ? Trouveront-ils des circonstances atténuantes ? Et ceux qui les utilisent, ils savent bien où les conduit le chemin de ce terrible quitte ou double. Serons-nous pardonnés ou notre condamnation sera-t-elle cuisante ? Que leur importe aujourd’hui, puisqu’ils deviennent ou restent « présidents », laissons patauger !

Et les autres, que font-ils ? On les exclut, on les marginalise, parce qu’ils veulent vivre et inventer, créer et y trouver leur joie de le faire ensemble.

« Celui qui n’a pas l’occasion ou ne veut pas voir cette réalité, ne saisit peut-être pas le signal. Mais, bien qu’il ne s’en aperçoive pas encore, le bourgeon d’un nouveau monde est en train de naître et s’offre à tous : sa vitalité laisse bien augurer d’un nouvel art de vivre. » (Le Printemps des insoumis)

Et si leurs inventions nous concernaient ? Et s’ils n’expérimentaient pas pour eux seulement, mais pour nous, et aussi pour ceux que le nationalisme égoïste entraîne au racisme, ceux que le néolibéralisme trompeur est sur le point de broyer comme les autres, victimes accomplies, certifiées ?

Plutôt que de rester dans la gueule du loup et le flatter, n’avez-vous pas envie de savoir, de comprendre leurs expériences ? Ainsi, vous aurez les possibilités d’expliquer que la misère et la haine ne sont pas une fatalité.

Danielle Mitterrand


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