Rude condamnation pour un militant FSU "La parole d’un policier semble être un principe que rien ne peut contester"

lundi 5 octobre 2009.
 

1) Poursuivi pour violences lors de la visite de Sarkozy à Saint-Lô en janvier dernier, Pascal Besuelle a été condamné à trois mois de prison avec sursis

« C’est démesuré. » Dure, très dure condamnation pour Pascal Besuelle. Ce militant de la FSU, accusé de violence contre un policier lors de la visite mouvementée de Nicolas Sarkozy à Saint-Lô (Manche), en janvier dernier, a écopé de trois mois de prison avec sursis. Un verdict encore plus sévère que les deux mois requis par le parquet. Il devra aussi s’acquitter de 500 euros de dommages et intérêts et de 1 000 euros de frais de justice. « C’est très lourd », a-t-il commenté, continuant d’affirmer ne « pas (avoir) commis les faits » qui lui sont reprochés.

Également militant de Réseau Éducation sans frontières, Pascal Besuelle faisait partie du service d’ordre des syndicats lors de la visite du chef de l’État. Pendant les échauffourées qui ont émaillé l’événement, et qui ont coûté son poste au préfet du département, des policiers l’auraient vu frapper un de leurs collègues. Version que conteste formellement l’intéressé. Au cours du procès, le 8 septembre dernier, ce fut parole contre parole. Celle de deux policiers assermentés contre celle de Pascal Besuelle et d’une douzaine de témoins, dont le député maire PS de Cherbourg, Bernard Cazeneuve, qui tous ont attesté de la non-violence du militant. Apparemment insuffisant pour convaincre le tribunal qui n’a pas, non plus, été choqué par le flou et les contradictions du dossier. Notamment entre les deux procès-verbaux des policiers ou encore sur la description de l’accusé affublé, selon les plaignants, d’un chapeau « marron » alors qu’il était noir.

« On a peine à retrouver la trace du principe de souveraineté de la preuve, a déploré hier la FSU de la Manche. La parole d’un policier assermenté reste en France un principe que rien ne semble pouvoir contester. » Le syndicat, qui dénonce la « criminalisation du mouvement social », a annoncé qu’il allait mettre en place un « collectif de défense des libertés syndicales ». Fort d’une pétition de soutien rassemblant 3 700 signatures, Pascal Besuelle, lui, a décidé de faire appel du jugement.

Laurent Mouloud

2) Le procès de Pascal Bessuelle aura duré cinq heures les 8 septembre

Source : L’Université Syndicaliste

350 manifestants mobilisés par l’intersyndicale de la Basse Normandie étaient venus le soutenir à l’extérieur du bâtiment. Une centaine étaient à l’intérieur du Palais de justice.

L’émotion était forte tant Pascal est estimé dans notre profession et au-delà. Elle s’accompagnait d’une profonde indignation devant cette accusation de violence sur agent de police lors de la venue du Président Sarkozy à Saint-Lô le 12 janvier 2009 : beaucoup de manifestants se rappellent encore des coups et des lacrymogènes de la police.

Durant l’audience, les témoins se sont multipliés pour attester de l’attitude non-violente de Pascal dans la vie et pendant cette manifestation. Le procureur a demandé 2 mois de prison avec sursis et 700 euros d’amende.


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