Où va le Front de Gauche ? (déclarations Buffet, Autain, Braouzec). Fête de l’Humanité : Buffet propose à toute la gauche un "immense débat d’idées" sur le "projet"

samedi 19 septembre 2009.
 

1) Marie-George Buffet : « Il n’y aura pas de rupture du Front de gauche » (article de Libération)

2) Clémentine Autain : Vers l’unité de l’autre gauche après les déclarations du PG et du NPA

3) Patrick Braouezec : " Je suis clairement partisan d’une poursuite du travail avec le Front de gauche entamé lors des élections européennes"

4) Fête de l’Humanité : Buffet propose à toute la gauche un "immense débat d’idées" sur le "projet" Article de L’Humanité

1) Marie-George Buffet : « Il n’y aura pas de rupture du Front de gauche »

Au premier jour de la Fête de l’Humanité, la secrétaire nationale du Parti communiste (PCF) a tenu à calmer son partenaire du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon.

« Il n’y aura pas de rupture du Front de gauche ». Détendue, au premier jour de la Fête de l’Humanité ce vendredi à la Courneuve (Seine-Saint-Denis), la secrétaire nationale du Parti communiste (PCF), Marie-George Buffet, a tenu à calmer son partenaire du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon.

Depuis l’annonce du PCF de vouloir organiser des « ateliers nationaux sur le projet », auxquels seraient conviés le PS, le président du Parti de gauche (PG), partisan de listes autonomes du Front de gauche au premier tour des régionales, menace de ne pas participer à ces ateliers si les socialistes sont là. Mais les communistes veulent toujours construire « l’unité la plus large possible » à gauche en se mettant d’accord sur un « projet clair apte à dépasser les logiques libérales ».

« Il n’y a pas d’ambiguïté de dire que l’on veut se confronter ! », s’est défendu Marie-George Buffet. « Ouvrons grand les portes et les fenêtres (…) on verra jusqu’où le jardin ira ! », a-t-elle ajouté. Ces « ateliers », publics et décentralisés, devraient se dérouler courant octobre.

LILIAN ALEMAGNA

Source : Libération

2)Clémentine Autain : Vers l’unité de l’autre gauche après les déclarations du PG et du NPA

Je vous invite à lire les déclarations que viennent de rendre public le Parti de Gauche, d’une part, et le NPA, d’autre part - elles sont disponible respectivement sur leur site.

Le PG rappelle son horizon stratégique : changer les rapports de force à gauche, construire des majorités qui permettent de rompre avec la logique capitaliste et productiviste. Pour cela, une méthode : le rassemblement de l’autre gauche. Le PG plaide pour un élargissement du Front de Gauche mais certainement pas en direction du PS... Cette précision s’adresse au PCF qui, lors de sa dernière réunion nationale, a laissé plané le doute sur les alliances ou non de premier tour aux régionales avec le PS et a surtout proposé d’ouvrir les ateliers de travail du Front de Gauche au PS. Comme rien n’est encore réellement tranché chez les communistes, le PG entend ainsi rappeler à ses partenaires sa conception du Front de Gauche. Il propose également un"paquet" jusqu’en 2012, c’est-à-dire de rendre durable l’unité de toutes les forces à la gauche du PS. L’analyse politique et les options stratégiques contenues dans cette déclaration me semblent aller vraiment dans le bon sens.

Le NPA propose aux différents partenaires de la gauche radicale (PCF, PG, Fédération, Alternatifs, LO) de se mettre concrètement au travail sans attendre dans le cadre d’ateliers. Face à la recomposition au centre d’une grande partie de la gauche qui accepte la main tendue de Bayrou, le NPA dit l’urgence à ce que toute l’autre gauche se rassemble. A la bonne heure... Le préalable à nos discussions devrait d’ailleurs être l’obligation à s’entendre ; c’est l’impérieuse responsabilité que nous avons dans cette période de trouble politique, de recomposition, de crises.

C’est lent, trop lent à mon goût, mais ça bouge. Vu de plus loin, nos histoires doivent sembler un peu ridicule, vaines, loin des préoccupations centrales immédiates de la majeure partie des gens, nous devons donner l’impression de ne pas sortir de nos postures tactiques. Et pourtant, cette phase est presqu’incontournable. tant que nous n’aurons pas résolu les conditions d’une alliance large et durable de l’autre gauche, nous n’arriverons pas à être efficace, à porter un espoir et des solutions au plus grand nombre. Il faut donc en passer par-là... Pour y être quotidiennement mêler, j’avoue que cela est parfois très pénible - j’ai ma boîte de Doliprane dans mon sac. Mais je sais que les recompositions prennent nécessairement du temps et que nous ne pouvons contourner cette étape.

Je vous invite à lire ces textes... et à venir à la Fête de l’Humanité ce week-end ! La Fédération pour une alternative sociale et écologique aura son stand, avenue Louise Michel.

Clémentine Autain

Source : Blog de Clémentine Autain le 10 septembre 2009

3) Patrick Braouezec : " Je suis clairement partisan d’une poursuite du travail avec le Front de gauche entamé lors des élections européennes"

Entre les pressions de ses élus sortants pour reconduire une alliance avec le Parti socialiste et l’insistance de sa base à poursuivre le Front de gauche avec Jean-Luc Mélenchon, la direction du PCF tarde à trancher et à afficher sa ligne pour les élections régionales de mars 2010.

La Fête de L’Humanité, qui s’ouvre pour trois jours, vendredi 11 septembre à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), devait être l’occasion pour Marie-George Buffet de retrouver tous ses partenaires de gauche.

Le député de Seine-Saint-Denis, Patrick Braouezec, figure de l’opposition interne rénovatrice, la presse d’annoncer la couleur pour les élections régionales. Et il se dit prêt pour mener la liste en Ile-de-France.

Le PCF semble tiraillé sur ses alliances. Comment vous situez-vous ?

C’est vrai qu’au dernier conseil national, le 4 septembre, on a eu droit à l’énoncé de toutes les options, sans trancher : la volonté de reconduire une alliance avec le Parti socialiste au premier tour, l’idée de listes estampillées PCF, et, ce qui est sans doute l’option majoritaire, la poursuite du travail avec le Front de gauche entamé lors des élections européennes, en l’élargissant.

Pour ma part, je suis clairement partisan de cette dernière option. C’est ce dont la gauche a besoin, compte tenu de l’espace politique qui s’ouvre un peu entre un PS qui se recentre et le NPA s’il continue à refuser de prendre ses responsabilités dans la gestion.

Après avoir géré bon nombre de régions avec le PS, comment justifiez-vous ce changement de stratégie ?

Il y a une différence notoire entre 2004 et aujourd’hui, c’est l’arrivée de Nicolas Sarkozy. Face à cette rupture politique de droite qui met à mal les acquis sociaux, on a besoin d’une rupture à gauche. Je suis persuadé que les régions peuvent constituer le niveau institutionnel pour résister à la politique de Sarkozy, et être aussi un lieu d’innovation permettant de mener des politiques publiques qui soient en rupture avec la logique libérale.

N’est-ce pas prendre le risque de faire gagner la droite ?

Aujourd’hui, la vraie question posée à la gauche, c’est celle de l’abstention des villes et des quartiers populaires.

On a vu à quel point elle a été massive lors des élections européennes. Il n’y a aucune raison pour que ces électeurs votent plus en mars 2010, si nous ne leur montrons pas qu’au coeur des propositions que nous faisons pour les régions, il y a leurs problèmes, leurs attentes.

L’objectif au premier tour est donc de rassembler tous ceux qui sont sur une perspective de transformation sociale et écologique : le Front de gauche avec le PCF, le Parti de gauche et la Gauche unitaire, des réseaux militants comme la Fédération, les militants des quartiers populaires mais aussi à des militants du PS ou des Verts qui ne se résignent pas au risque d’alliance entre le PS, le MoDem et Europe Ecologie. C’est comme ça qu’on mobilisera le plus efficacement la gauche pour se rassembler au second tour.

Etes-vous candidat pour mener une telle liste en Ile-de-France ?

Si les conditions que je viens de préciser sont réunies, et si les militants communistes comme l’ensemble des partenaires sont d’accord, je suis prêt à conduire cette liste de manière à battre la droite et faire campagne pour une région qui permette à tous ceux qui y vivent mal, d’y rester et d’y vivre mieux.

Le risque est grand de voir l’Ile-de-France continuer à exclure les milieux les plus populaires. Il est temps d’arrêter ce processus avec une politique régionale qui corrige les inégalités sociales et territoriales, qui fasse de l’économie sociale, de proximité, tout en restant attractive pour les entreprises, qui donne la priorité à la formation, qui développe une politique de transports qui désenclave, une politique de logement audacieuse.

Mais aussi qui change sa relation avec les citoyens, en créant des espaces où les politiques régionales puissent être mises en débat. On a besoin d’une nouvelle dynamique pour l’Ile-de-France.

Propos recueillis par Sylvia Zappi

Source : Le Monde

4) Fête de l’Humanité : Buffet propose à toute la gauche un "immense débat d’idées" sur le "projet"

Article de L’Humanité

LA COURNEUVE — Marie-George Buffet (PCF) a proposé samedi, à la Fête de L’Humanité, à tous les partis de gauche, dont le PS, de devenir "partie prenante d’un immense débat d’idées pour l’émergence" d’un "projet", via la tenue d’ateliers ouverts à tous.

Cette deuxième journée de rentrée politique du PCF a été marquée par l’accueil houleux réservé au ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, sifflé et insulté —"social-traître" ou "casse-toi pauvre con !"— par quelque dizaines de personnes.

Devant Claude Bartolone (PS), Cécile Duflot (Verts), Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche), Arlette Laguiller et Nathalie Arthaud (LO) et Christian Picquet (Gauche unitaire, ex-NPA), la numéro un communiste, qui recevra dimanche matin Martine Aubry, a souhaité "ouvrir une autre voie", lors d’un discours sur le stand du PCF à La Courneuve (Seine-Saint-Denis).

Seul absent de marque à gauche, le leader du NPA Olivier Besancenot, qui ne devait se montrer dans les allées de la Fête qu’en fin d’après-midi.

"Si tous et toutes ensemble, nous devenions partie prenante d’un immense débat d’idées pour l’émergence" d’un "projet", a-t-elle proposé, souhaitant "faire des majorités dans les luttes" et aussi dans les élections, à commencer par les régionales.

"C’est la responsabilité qui est la nôtre" car la gauche "n’a pas vocation seulement à critiquer la droite au pouvoir mais la battre pour mener une vraie politique de gauche", a-t-elle ajouté, mettant dos-à-dos "primaires", "alliances" et "combat de chefs présidentiables".

Elle a de nouveau proposé à ses partenaires du Front de gauche (constitué notamment avec le Parti de Gauche et Gauche unitaire pour les européennes), de "co-organiser des ateliers du projet" (démocratie, argent, culture, modes de développement) auxquels sont invitées à participer "toutes les associations de gauche", PS compris.

Un "premier pas" vers "un possible rassemblement" pour des "victoires futures", a-t-elle dit, souhaitant l’élargissement du Front de gauche.

M. Bartolone a répondu que les socialistes participeraient aux ateliers. "Nous voulons rassembler la gauche" et "travailler avec la gauche qui veut prendre des responsabilités", a-t-il assuré, semblant écarter le NPA.

Cécile Duflot, dont le rassemblement Europe-Ecologie présentera ses propres listes au premier tour des régionales, s’est dit "très heureuse d’entendre dans la bouche de Marie-George Buffet des mots comme décroissance, +gauche et écologistes+".

"A force de discuter, il y a des choses qui se passent", a-t-elle affirmé. Mais si ces ateliers sont faits pour parler des listes, "c’est pas notre truc".

"Le principe de discuter, personne ne peut être contre" mais "le Front de gauche ne peut pas être élargi au PS" puisque l’objectif est justement de "lui passer devant", a assuré M. Mélenchon, s’appuyant notamment sur les succès de Die Linke (La Gauche) en Allemagne.

S’agissant des régionales, une "offre politique nationale" sera proposée le 24 octobre par le PCF mais certains, comme les communistes unitaires, déplorent que "se dessinent des accords à la carte avec le PS" dès le premier tour.

M. Mélenchon, qui plaide comme le NPA pour l’autonomie au premier tour avant des "fusions techniques" au second, est "prêt" à des concessions, mais "sans y laisser notre cohérence". Il propose ainsi un "paquet" de trois élections (régionales, présidentielle et législatives) pour l’alliance de "l’autre gauche".

De son côté, LO, qui ira "seule aux régionales", ne veut "absolument pas aller avec le PS au premier, ni au deuxième tour".

Julie DUCOURAU P.-S.


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