RENTRÉE SCOLAIRE : LA DÉCONSTRUCTION DU SERVICE PUBLIC D’ÉDUCATION S’ACCELERE (Communiqué du Parti de Gauche de l’Hérault)

samedi 12 septembre 2009.
 

En cette rentrée scolaire, les médias se sont largement focalisés sur la grippe et les mesures de prévention dans les écoles, qui sert opportunément de prétexte pour oublier 13 500 suppressions de postes dans les écoles collèges et lycées, sur les 16 000 programmées au budget 2010.

« Moins de profs mais un même taux d’encadrement » assure sans rire le nouveau ministre Luc Chatel. Les conséquences de cette improbable équation sont hélas connues : diminution drastique de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans, réduction des options proposées par les lycées et collèges, rationalisation des options de langues ou de spécialités dans les filières technologiques, un système de remplacements fragilisé par les économies budgétaires, réduction de l’offre éducative avec la disparition de centaines de postes d’enseignants en fonction au sein d’associations péri-éducatives participant au rayonnement de l’école publique, réduction de l’aide spécialisée avec 1500 postes de RASED (-20 dans l’Hérault) en moins…

A titre d’exemple, on est passé dans l’Hérault de 31% d’enfants de moins de 3 ans scolarisés en 2000 à environ 9% en cette rentrée.

Au-delà de ces chiffres, l’ouverture du marché de l’éducation au privé se poursuit. Pour ouvrir la voie au privé, il faut affaiblir l’Ecole publique. C’est le sens des réductions massives de postes (40 000 ces trois dernières années). Par exemple, la déscolarisation massive des enfants de moins de 3 ans en maternelle prépare la voie aux jardins d’éveil qui accueilleraient ces enfants auxquels on ferme les portes des écoles maternelles publiques et gratuites. Et comble de cynisme, l’enseignement catholique est ainsi incité à être précurseur pour la mise en place de ces jardins d’éveil. L’article 89 de la loi du 13 août 2004 facilite l’implantation d’écoles primaires privées.

Les CFA (centres de formation des apprentis) privés permettent l’abandon de l’apprentissage sous statut scolaire.

La LRU met en concurrence tous les pans de l’Université entre eux au moment où l’accord Vatican-Kouchner ouvre la voie à la reconnaissance de l’ensemble des diplômes du privé, catholique et profane, favorisant l’émergence d’universités privées.

D’expérimentations (jardins d’éveil, EPEP, Université) en projets de lois ou décrets (article 89, mastérisation du recrutement des enseignants), Luc Chatel n’entend pas rompre avec la logique des contre- réformes initiées par son prédécesseur.

Ces mesures vont naturellement de pair avec une remise en cause du statut des personnels qui s’effacerait progressivement derrière le contrat individuel : le recours massif aux précaires avait depuis plusieurs années préparé le terrain. Il s’agira bientôt de généraliser ce mode de gestion grâce au mode de recrutement des enseignants au niveau master : conjugué à l’autonomie progressive des établissements (mise en place de regroupements d’écoles au primaire, les EPEP, réforme du lycée qui revient à l’ordre du jour, autonomie des universités), il conduirait ainsi à l’embauche hors statut, à côté des lauréats aux concours, d’enseignants ayant certifié des connaissances (niveau master) mais sans que celles-ci soient validées par l’obtention d’un concours de recrutement à l’enseignement dont le nombre de postes diminue fortement chaque année. On a connu le même scénario à La Poste dont la privatisation est très concrètement à l’ordre du jour aujourd’hui.

Pour mener à bien l’ensemble ce ces contre- réformes libérales, il faut sanctionner les enseignants qui refusent de se plier à cette entreprise de démolition. Les exemples ne manquent pas. Les acteurs du réseau RESF sont ainsi en ligne de mire pour l’aide apportée aux élèves sans papiers, d’autres enseignants comme les « désobéisseurs » se sont vu infliger des blâmes, retenues sur salaire, rétrogradation d’échelon, retrait d’emploi de directeurs…mesures répressives inacceptables pour ces défenseurs du service public.

La démocratie, c’est respecter la loi mais aussi pouvoir la contester dans les cadres délimités par celle-ci et surtout lorsqu’elle est attentatoire au bien commun qu’est le service public.

En même temps qu’il s’opposera avec tous les acteurs de la communauté éducative aux politiques menées, le Parti de Gauche y opposera un vrai projet pour l’Ecole articulé autour de l’émancipation individuelle et collective, de la laïcité et de l’intérêt général, du droit à la qualification, de la défense de la voie professionnelle et d’une reconnaissance du métier d’enseignant dans toutes ses composantes.

Pour le Parti de Gauche – Département de l’Hérault

René REVOL – Joël VEZINHET

Parti de Gauche – 2 Rue Bosquet 34000 Montpellier


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