Révolte de lecteurs sur le blog de Gérard Filoche

samedi 19 septembre 2009.
 

Voici la position prise par Gérard Filoche par rapport à la déclaration de Jean Luc Mélenchon sur les régionales.

"En quatre phrases, Jean-Luc Mélenchon franchit un Rubicon, un petit, mais c’était mieux quand il était avec nous pour l’unité de toute la gauche

Un petit Rubicon mais un Rubicon quand même, il s’est rapproché du NPA et s’est éloigné de l’unité de la gauche. Comme on va le voir, c’est un parcours logique, classique, presque couru d’avance, même s’il est évidemment regrettable. Voilà les quatre phrases :

1° ) « Le Ps roule vers le Modem comme la rivière va vers la mer » « le PS n’a pas sa place dans le Front de Gauche »

3°) Il regrette que le PCF ait accepté le débat dans un comité permanent avec le PS

4°) Il faut « assumer la compétition entre deux lignes à gauche »

5°) Il propose un accord NPA-PCF-PG sur « paquet de 3 élections sur 3 ans ».

En matière de stratégie, ce glissement net, entraîne le PG sur le terrain du NPA...

Nous nous opposons à cette ligne et appelons Jean-Luc Mélenchon et ses amis à revenir ou rester du bon côté :

1°) La dérive du PS existe, elle menace, mais n’est pas consommée. L’actualité de la lutte, c’est justement d’empêcher le PS d’être allié avec la droite-Modem et l’orienter pour qu’il s’allie avec le reste de la gauche sur une plateforme commune de transformation sociale. C’est possible, pour l’heure la majorité du PS penche dans ce sens en dépit de toutes les campagnes médiatiques de la presse sarkozyste qui veulent le tirer dans l’autre.

2°) Il est donc positif que le PCF accepte le débat commun avec le PS, les Verts, il faut s’y accrocher et élargir, il faut lutter pour que le PG et le NPS au lieu de s’isoler de ce processus, s’y inscrive, y bataillent, le fassent réussir

3°) Il n’y a pas « deux gauches », il n’y en a qu’une seule, de même qu’il n’y a pas deux salariats mais un seul, avec, il est vrai des lignes différentes en son sein, des lignes droitières sociales libérales et des lignes ultra gauches toutes peu propices à l’unité nécessaire. Il faut chercher le consensus au cœur de la gauche pas à ses extrêmes.

4°) Il faut un « paquet sur trois scrutins » sur une ligne débattue et construite en commun entre toutes les composantes de la gauche. Sans unité de TOUTE la gauche pas de victoire assurée contre Sarkozy. Des listes communes aux régionales dès le premier tour, un candidat commun sur un programme commun à la présidentielle, et un accord réciproque et de désistement aux législatives.

Voici la réaction immédiate de lecteurs après lecture de cette "analyse" de Gérard Filoche

1) Gilbert a écrit

Ton analyse, Gérard, est fausse, voire mensongère. Quand tu dis “La dérive du PS existe, elle menace, mais n’est pas consommée”, tu ne manques vraiment pas d’air. Elle existe ou elle menace ? Faudrait savoir. À chaque reniement du PS, tu nous dis qu’il n’y a rien d’irrémédiable. Au bout d’un moment, à force d’avaler forces couleuvres et de manger quantité de chapeaux, tu dois être un peu ballonné, non ?

Le cœur de la gauche ne peut pas, ne peut plus être le PS. En toute logique, il suffirait de donner des gages que le PS est à gauche (tes proclamations ne suffisent pas, il faut des actes) pour que ceux qui ont envie de s’allier avec lui viennent de la gauche et non du Modem. Or, non seulement vous ne donnez aucun signal fort dans ce sens*, mais vous envoyez des signaux contraires en approuvant ou en ne combattant pas les contre réformes du gouvernement Sarkozy.

Aujourd’hui, tu ne convaincs plus personne avec des arguments d’autorité. La preuve, vous avez été obligé de censurer le forum de D&S parce que vous n’arriviez plus à faire face à tous ceux qui ne sont pas dupes de vos arguties sempiternellement ressassées.

* bien entendu, je fais la distinction entre tes propositions et celles de ton parti. Malheureusement, j’ai le regret de te dire que les tiennes ne sont pas entendues. Plus que jamais tes positions sont marginalisées.

En allant rencontrer Sarkozy pour discuter les modalités de la taxe carbone (et non pour dire “nous n’en voulons pas”), Martine Aubry avalise cette taxe. Quelles que puissent être les modalités d’application, il s’agit d’un nouvel impôt et je ne vois aucun système de redistribution qui puisse être juste pour les plus pauvres. Et tout est à l’avenant. Tes camarades de parti rigolent de toi parce que tu joues le rôle d’idiot utile. Tu es leur caution de gauche.

2) Jean-Michel Labonne a écrit

Gérard,

oui, Jean-Luc franchit peut-être un nouveau petit Rubicon, il en déjà franchi un en quittant le PS (j’ai franchi le même ).

Je ne reprends pas tous tes arguments, mais quand tu écris : la dérive du PS existe, elle menace, mais elle n’est pas consommée”, je crois que tu définis bien la ligne de clivage : consommé ou pas ?

Je pense qu’elle est consommée, et que l’élan de la gauche du parti lors du congrès de Reims (j’y ai donné ma part pour la Saône et Loire) s’est brisé dans les rouages de l’appareil.

Un dernier exemple ? Mots Croisés, cette semaine. a côté d’un Xavier Matthieu, le cégétiste des Conti, qui baffait très fort, et avec ses tripes et son langage ouvrier, un Lefebvre plus morgueux que jamais, j’ai vu un Benoit Hamon placide, qui prononçait des phrases que je pouvais certes partager, intellectuellement, mais sans force, sans colère, sans la gnaque nécessaires pour faire passer le message : “les Conti, je suis avec vous”. Non, trop policé, trop lisse, Benoit. Dommage.

Ce Rubicon là, celui qui nous sépare des salariés, le parti l’a franchi. Et toi, Gérard, bravo pour ton courage à t’accrocher à ce tonneau des Danaïdes.

Amicalement,

3) Bernard a écrit

C’est avec toute l’estime que je te porte que je comprends ton papier mais force est de constater que tu as tort et je m’associe aux commentaires précédents. Il est certainement difficile pour un homme de ta qualité de faire le deuil d’une famille où tu as dû forger tellement de liens mais il est temps de te rendre compte que tes vrais amis politiques sont ailleurs et que tu ne peux plus accepter de te compromettre. D’autres que toi devront bientôt faire la même démarche. Il faut parfois accepter d’abattre une vielle ruine dont les fondations sont détruites et reconstruire du neuf sur des fondations plus propres, même au prix d’une blessure affective et nostalgique, foi d’un gars du bâtiment… !!!

Avec toute ma fraternité

4) Sprlmvitch a écrit

Il me parait important que la FRANCE “explose” avant 2012…Grêve totale + émeutes… SARKOZY n’a plus aucune légitimité puisque ses promesses centrales ( travailler plus gagner plus - diminution du nbr de chômeurs …etc…etc…) n’ont absolument pas été tenues…

Lorsque le prolétariat et le peuple s’insurgent, les politiciens de gauche, même les plus pouris, sont obligés de faire quelques efforts…

Il me parait donc urgent de quitter le terrain des manoeuvres politiciennes pour essayer de déstabiliser le pouvoir…REFUSONS d’ ATTENDRE 2012 !

5) trickyboy a écrit

Et en plus, le PS est une république bananière où les caciques nomment la cheffe en bourrant les urnes et en méprisant le vote des camarades !

Bon, qu’ils huent Jaurès dans un Congrès, ces hooligans, passe encore !

Mais qu’ils bourrent les urnes, comme dans les dictatures, ça, c’est quand même trop !!!

Ce PS est en train vraiment de devenir une HONTE DEMOCRATIQUE et il faut que ça change fort : !!!

Tiens, c’était un slogan de campagne de Ségolène Royal, car son pacte présidentiel pour 2007 était vraiment révolutionnaire, au point même de laisser sans critique Olivier Besancenot !!!

6) Le Monolecte a écrit

Désolée, mais le PS est la verrue de la gauche. J’ai des amis, socialos convaincus avec leurs tripes, PS depuis 3 générations qui se sont résignés, la mort dans l’âme, à voter écologiste aux dernières élections, tant il leur semblait impossible de continuer avec le parti actuel. Le PS n’a plus de socialiste que le nom. Il s’est résigné à tout ce que le petit peuple de gauche exècre et ne peut accepter, le libéralisme le plus salopard, la logique implacable de l’économie de marché. Bref, en un mot comme en 100, le PS n’est plus un parti de gauche, mais un machin déchiré par les ambitions personnelles et dont les cadres sont sociologiquement et naturellement portés vers le centre droit.

L’union de la gauche ne peut qu’exister que sans le PS.

7)

Désolé, mais si j’apprécie votre lutte en tant que inspecteur du travail en butte aux manoeuvres du patronat allié au gouvernement pour vous faire taire, je ne peux comprendre que vous vous accrochiez à un parti qui depuis mauroy et bérégovoy n’arrête pas de nous faire avaler des couleuvres libérales sous pretexte de réalisme politique.

Ce parti est gangréné par des arrivistes et les plus en vue aujourd’hui (valls, …) attendent de lécher l’écuelle de Sarkozy tout en plombant le prétendu meilleur adversaire de ce gouvernement.

Le parti socialiste devrait changer de nom (eh oui, j’abonde dans le sens de la taupe) car il n’incarne plus les aspirations au bien commun. Si tous les honnêtes socialistes, dont vous êtes, tournaient aujourd’hui le dos à ce parti renégat, la lutte contre le sarkozisme serait gagné.

L’utopie doit rester un formidable moteur de nos aspirations. A bas les calculs électoraux des apparatchiks.

8) Tiago_Jaïme a écrit :

... J’adhère 100% au commentaire de Jean Michel sur la prestation de Benoît à mots croisés. Dommage ! Et bien triste ! Il ne s’agit pas de rejeter Benoît.

Mais cela confirme aussi qu’il faut arrêter de se masturber avec la force de frappe et l’énergie des quarantenaires et n’avoir comme argument politique que le jeunisme et la diversité. Je ne te reproche pas cela à toi Gérard. Pour en finir sur le jeunisme : Peillon (déception) et Valls sont pitoyables ! Tous nos camarades à Gauche du PS sont avec nous Gérard et donc avec toi, et surtout tous les électeurs qui votent à gauche du PS sont de Gauche pour le triomphe d’une politique de Gauche pour une redistribution permanente des richesses et la réduction des inégalités toujours croissantes de capital et de revenus ! Quant à Jean Luc Mélenchon que je salue, il a bien le droit de se dire que face à l’inconsistance du PS qui pourrait bien se faire bouffer en partie par le centre ou couper en deux en 2012 par une candidature hors PS de Ségolène si elle n’était pas choisie par le PS, oui Jean Luc a bien le droit d’envisager que le Front de Gauche puisse arriver devant ces reliquats de PS. Certes c’est peu probable, mais qui peut l’affirmer ? Enfin Jean Luc Mélenchon pratiquera toujours le désistement républicain au deuxième tour en faveur du PS. J’ai presque scrupule de me permettre de contester un aussi grand militant de Gauche que tu es, que je respecte totalement et que je salue fraternellement.

A Gauche Toute ! Tous Ensemble !


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