La crise remplit les poches des capitalistes, particulièrement s’ils vendent des armes. Que font-ils de leur argent ? (Petites nouvelles)

jeudi 27 août 2009.
 

1 Le feuilleton de l’été 2009 est connu "La crise a bon dos"

Des milliers de salariés perdent leur emploi. Des millions de salariés, de privés d’emploi et de retraités souffrent de l’insuffisance de leur pouvoir d’achat. Sarkozy comme les entrepreneurs justifient licenciements et bas salaires par les conséquences négatives de la crise sur les bilans d’entreprise.

Or, quels sont ces bilans pour le premier semestre 2009 ? La plupart des grandes sociétés françaises annoncent des résultats semestriels inattendus. Total annonce un résultat net de 4,5 milliards d’euros, BNP-Paribas 3,2 milliards, EDF 2,9 milliards, France télécom 2,6 milliards, Danone 932 millions, LVMH 687 millions, Lafarge 370 millions… Même une entreprise comme Renault qui affiche une perte de 2,7 milliards dispose d’une trésorerie de 848 millions d’euros.

Ces résultats sont obtenus sur le dos des salariés qui ont subi chômage partiel, horaires aménagés, gel de salaire, fermetures de sites y compris chez les sous-traitants, etc. Ils sont aussi obtenus au détriment des investissements productifs qui sont indispensables pour sortir de la crise. Les actionnaires, traders et dirigeants, eux, empochent la mise.

Ces entreprises, financières et autres, ont réussi un véritable coup de maître en utilisant la crise à la fois pour obtenir des aides d’Etat se chiffrant à plusieurs milliards, pour imposer des conditions de travail encore plus difficiles (voir statistiques sur les suicides au travail) et pour s’adapter encore mieux aux seuls intérêts financiers au détriment des salariés.

2) La crise à la BNP

Le cas des banques est éloquent. La BNP-Paribas a reçu de l’Etat une aide de plus de 5 milliards d’euros. Cette aide n’a pas été mobilisée au service de l’emploi et de l’investissement productif, notamment en direction des petites et moyennes entreprises. Les résultats de BNP-Paribas s’expliquent principalement par les opérations financières. Ce qui est encore plus scandaleux c’est que la direction de la banque s’apprête à distribuer des bonus considérables, pouvant atteindre 1 milliard d’euros, aux traders, c’est-à-dire ceux qui réalisent ces opérations financières. Quant aux dix plus hauts salaires de la banque (sans compter d’innombrables moyens de gonfler le revenu par stock-options et autres), ils atteignent 49,9 millions d’euros.

3) Mais qu’est-ce qu’ils font de tout l’argent qu’ils gagnent ?

J’ai souvent entendu cette question posée par de braves gens qui vivent avec 1000 euros par mois ou moins et ont entendu parler à la télé de Bernard Arnault (LVMH), le grand ami de Sarkozy, qui a touché l’équivalent de 27 000 années de Smic net en dividendes

Et bien, chers amis, quand on a beaucoup d’argent, on peut par exemple, participer aux ventes aux enchères de yearlings, purs sangs de 18 mois aux parents réputés. Leur prix a encore atteint des sommets à Deauville ce week-end, avec un prix moyen de 242 333 euros par tête pour une centaine d’entre eux. L’un a même été adjugé pour la bagatelle de 900 000 euros, neuf ont dépassé les 500 000 euros.

4) Mais qu’est-ce qu’ils font de tout l’argent qu’ils gagnent ?

Ils peuvent passer la nuit dans un hôtel à 10000 euros la nuit. En cet été 2009, les palaces parisiens proposant ce type de chambre et suite ont fait le plein.

Ils peuvent faire leurs emplettes dans les magasins de luxe comme celui de LVMH sur les Champs Elysées : plus de 10000 visiteurs par jour.

Les grandes fortunes discrètes n’hésitent pas à dépenser des sommes folles pour satisfaire tous leurs désirs : des chaussures pour homme à 50 000 euros la paire, des yachts à plus de 10 millions d’euros… Les marques de luxe proposent naturellement de répondre à ces demandes. Et si elles en sont capables, c’est grâce à la pérennité assurée par le luxe plus traditionnel. « Bien sûr, Louis Vuitton propose de la petite maroquinerie et des sacs de ville en toile Monogram, qui constituent le cœur de notre savoir-faire et de notre identité, confie Pietro Beccari ( Vice-Président de Louis Vuitton). Mais nous sommes aussi en mesure de créer des produits exceptionnels et uniques au monde. » C’est par exemple le cas de la montre Tourbillon à 165 000 euros ou le collier de diamants Blason à plus de 400 000 euros...

5) Dépenses militaires : 1 464 milliards de dollars en 2008

Le rapport annuel de l’Institut international de recherche pour la paix de Stockholm (Sipri), publié lundi 8 juin 2009, constate que les dépenses militaires à travers le monde n’ont jamais été aussi importantes et atteignent le niveau record de 1 464 milliards de dollars à travers le monde.

Après, ils nous font du baratin sur le sauvetage de la planète, la croissance verte, la lutte contre les pandémies, mais l’essentiel des richesses des pays capitalistes est consacré à la guerre et à l’armement pour la faire.

Ce sont les Etats Unis qui dépensent le plus pour l’armée (607 milliards de dollars soit près de 41 % des dépenses militaires mondiales). Les fabricants d’armes ont réalisé un chiffre d’affaires en hausse. En 2007, les 100 plus grandes entreprises du secteur, parmi lesquels l’américain Boeing, devant le britannique BAE Systems et Lockheed Martin, ont connu un chiffre d’affaires de 347 milliards de dollars, en hausse de 5 % par rapport à 2006.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message