Le dauphin commun nous quitte...

dimanche 2 août 2009.
 

Il mérite désormais bien mal son nom. Victime de la surconsommation et de la pêche excessive, le dauphin commun (Delphinus delphis) se raréfie à une telle vitesse en Méditerranée que son existence le long de nos côtes est menacée à très brève échéance.

« Il est appelé dauphin commun mais le problème aujourd’hui dans la Mer Méditerranée c’est qu’il n’est plus si commun que cela. C’est une espèce menacée, sur le point de s’éteindre », prévient Giorgos Paximadis, un expert du WWF en Grèce.

De fait, les recensements effectués régulièrement en Méditerranée sont alarmants. En dix ans, le nombre d’animaux comptabilisés en mer ionienne (nord de la Méditerranée) est passé de 150 à 15 individus, et cela, dans une zone protégée. L’espèce est donc proche de l’extinction à cet endroit, et la raréfaction s’étend, provoquée par les mêmes causes.

l’intensification sans cesse accrue de la pêche des poissons de surface, tels les harengs, anchois ou sardines, qui constituent sa principale nourriture. Celle-ci se raréfiant de façon dramatique, le dauphin commun disparaît avec elle…

Mal en point au sommet de la chaîne alimentaire

Les groupes de défense de l’environnement, WWF en particulier, ont recommandé à la Grèce de décider et d’adopter diverses mesures dans l’urgence. Un maillage plus important des filets de pêche serait considéré comme une première solution en réduisant la destruction d’espèces juvéniles, mais la pêche de loisirs, importante dans la région, est aussi pointée du doigt. Des sanctions plus sévères en cas de pêche illégale sont aussi réclamées.

Selon Giorgos Paximadis, la raréfaction d’un animal situé au sommet de la chaîne alimentaire, comme le dauphin commun, est particulièrement alarmante car elle est l’indice irréfutable du mauvais état de celle-ci. Autrement dit, le dauphin serait en train de nous avertir que la plupart des populations piscicoles de Méditerranée sont en train de disparaître. Le dauphin commun étant aussi particulièrement sensible aux pollutions chimiques et acoustiques, son déclin en est encore accentué. La population restante de ces mammifères en mer ionienne est l’une des dernières pour toute la Méditerranée, où elle constitue – constituait ? – une réserve naturelle, et sa disparition complète se répercuterait sur l’ensemble des côtes européennes où il reste présent.


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