PREMIERE INTERVENTION AU PARLEMENT EUROPEEN : HONDURAS

jeudi 23 juillet 2009.
 

Cet après midi je fais ma première intervention en séance. Ce sera en défense du président hondurien Manuel Zélaya ! Une minute de temps de parole ! Le ton de la Commission et du Conseil ne m’a pas inspiré confiance. Il n’était question que d’appel au calme, à la retenue « des deux côtés » et ainsi de suite. Plus évanescent, tu meurs. Voici mon propos, tout frais sorti de ma bouche.

« Monsieur le président, l’affirmation de nos principes pacifiques par des appels au « compromis » et à « la retenue » entre les deux parties du conflit en cours ne doit pas conduire à donner l’impression de renvoyer dos à dos le gouvernement démocratique du Honduras et les putschistes qui l’ont destitué. Car dans un tel cas la violence des insurgés qui luttent pour le retour du président est légitime et celle des putschistes est criminelle. La mobilisation personnelle des chefs d’Etat d’Amérique centrale et du sud pour soutenir le rétablissement inconditionnel du président constitutionnel Manuel Zelaya montre que tout le continent veut en finir définitivement avec la période des coups d’Etat et des dictatures.

A la suite de la décision unanime de l’ONU et des décisions de l’ensemble des organisations régionales de coopération, l’Europe doit prendre sa part de ce combat historique. Car il s’agit d’un combat et non d’un arrangement. L’Europe doit interrompre toute relation et négociation, de tous ordres, politique et commercial, avec le régime factieux et exiger le retour inconditionnel du président Zelaya. L’Europe doit également demander au gouvernement de Monsieur Obama que les USA interrompent eux aussi leurs relations commerciales et militaires avec le régime factieux. Ainsi nous montrerons-nous conformes aux principes que nous évoquons souvent pour en exiger des autres l’application. »

Je peux dire que j’ai fait un tabac. C’est-à-dire que le président suédois a dit exactement le contraire en résumant le débat. Pour lui il faut un « arrangement » entre les parties et le retour de Zélaya est certes « indispensable » mais il ne « suffirait pas à rétablir l’ordre constitutionnel ». Tel Quel. Ont suivi moultes bonnes paroles desquelles il ressort que les « négociations » prendront du temps. Sachant que le mandat de Manuel Zélaya s’achève dans six mois, on comprend où tous ces gens veulent en venir.

Après ça inutile que je commente le débat précédent sur la Chine où se déversa un flot de stupidités bien pensantes d’autant plus arrogantes et néo colonialistes qu’elles émanent d’un continent en proie lui aussi aux émeutes urbaines et prodigue en traitements inhumains à l’égard des minorités et des immigrés.

Vérité intransigeante pour la Chine devient relative pour le Honduras. Evidemment c’est une comédie. Juste une comédie. Pas drôle. La séance est close après cela. Ma journée a commencé à cinq heures quarante cinq ce matin pour enregistrer à six heures quarante cinq la matinale de RTL avec Marc Tronchot. Puis j’ai enchainé par un rendez vous à la gare avec Olanta Humala le leader du parti national Péruvien que j’ai ensuite conduit jusqu’à son accueil devant une délégation du groupe GUE dans les murs de verre du parlement. A midi, j’ai fait un petit quelque chose avec la télé France Trois. Et d’un endroit à l’autre, entre deux temps assis sagement à mon banc dans l’hémicycle, j’ai été suivi par la caméra de « Public Sénat » qui est ma chaine chouchou compte tenu du fait qu’elle était ma voisine de bureau dans le Palais du Luxembourg. Tout à l’heure j’irai dîner avec les camarades du PG de Strasbourg. Et demain on recommence à neuf heures. Jour important pour moi. Je suis le candidat de la GUE au poste de vice président de la commission des affaires étrangères. Baudis aussi. Le sud ouest va être super présent à l’international, je pense …


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