Dans un entretien croisé accordé dimanche à La Tribune dimanche, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, et Sophie Binet, son homologue de la CGT, ont exprimé leur volonté de maintenir une stratégie d’unité syndicale après la réforme des retraites. « Nous ne voulons pas revenir au train-train syndical d’avant », a expliqué la première au quotidien, refusant la division syndicale d’avant la grande mobilisation qui s’est tenue de janvier à juin. Selon Marylise Léon, la question des retraites n’est pas résolue, mais « la mobilisation a changé la donne » et a permis « d’assumer davantage les différences » entre les organisations. « Entre nous, les non-dits ont été levés », a-t-elle indiqué.

Un sentiment partagé par Sophie Binet. « Ça modifie les négociations avec le patronat et avec le Gouvernement. Ils ne peuvent plus choisir leurs interlocuteurs comme ça les arrange, puisqu’on fait front commun. On monte ensemble sur des sujets, même si bien sûr il y a des désaccords et des différences dans la démarche », a assuré la secrétaire générale de la CGT. Une unicité qui sera démontrée lors de la journée de grèves et de manifestations le 13 octobre, organisée « contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes ». Selon Sophie Binet, elle permettra « d’obtenir des avancées avant le 16 octobre et la conférence sociale » promise par Emmanuel Macron.

Des propositions concrètes

Les syndicats attendent beaucoup de cette conférence sociale du 16 octobre, centrée sur les bas salaires et les branches situées sous le salaire minimum. Marylise Léon entend sanctionner les entreprises qui n’augmentent pas les salaires en supprimant des exonérations de cotisations, tandis que Sophie Binet propose de conditionner les aides publiques aux entreprises et d’indexer les salaires sur les prix. Toutes deux insistent sur la nécessité de « mesures contraignantes » lors de cette conférence sociale pour garantir des résultats concrets.